1,5 milliard d'humains souffrent de la faim.
« La faim est un problème politique. C'est une question de justice sociale et de politiques de redistribution. Si nous voulons en finir avec la faim dans le monde, il est urgent d'opter pour d'autres politiques agricoles et alimentaires qui mettent au centre de leur préoccupation les personnes et leurs besoins, ceux qui travaillent la terre et l'écosystème » (O. De Schutter).
La faim n'est donc pas une fatalité inévitable qui affecterait seulement certains pays.Les causes de la faim sont politiques. Qui contrôle les ressources naturelles (terres, eau, semences) qui permettent la production de nourriture ? A qui profitent les politiques agricoles et alimentaires ?
Il y a donc plus d'un milliard et demi de « mal nourris » sur terre qui, si la volonté politique était au rendez-vous, mangeraient à leur faim.
1,4 millard d'humains souffrent de surpoids ou d'obésité
Il y a également 1,4 milliard d'humains qui souffrent de surpoids et d' obésité dans le monde [1]. Les causes de l'obésité sont multiples, mais, comme la faim, elle n'est pas une fatalité. Nous rappelions il y a peu que chez les jeunes (français en l'occurrence, mais l'extrapolation aux jeunes « occidentaux » ne devrait pas être franchement différente), c'est essentiellement le mode de vie qui était à l'origine de l'obésité : grignotage, sauter des repas, manger et boire déséquilibré, sédentarité... et que le phénomène touchait plus les familles défavorisées. Des travaux ont également montré que l'exposition aux substances chimiques aurait un rôle dans l'occurrence de l'obésité. Quelques chiffres édifiants relatifs à ce trouble de l'alimentation : depuis les années '50, le hamburger a quintuplé de volume ; lorsqu'une personne peut se resservir à volonté, elle consomme jusqu'à 70 % de nourriture en plus ; les assiettes sont 33 % plus grandes qu'il y a 50 ans ; aux USA, 40 % de la nourriture consommée par la population l'est hors de la maison...
L'obésité n'est donc, dans une très large mesure, pas une fatalité : nos modes de production et de consommation sont à revoir ainsi que notre rapport à l'alimentation (éducation au sens large).
Un rapide calcul nous indique donc que quasi 3 milliards d'humains souffrent de problèmes liés à la gestion de l'alimentation soit quasiment une personne sur deux (nous sommes 7 milliards sur terre)...
1,3 milliards de tonnes de denrées alimentaires gaspillées
La FAO estime à environ 1,3 milliard de tonnes de denrées alimentaires par an perdu ou gaspillé, soit un tiers des aliments produits pour la consommation humaine. Dit autrement : un européen gâche autant de nourriture dans l'année qu'un Africain en produit... (source : wikipedia)
Des solutions existent, mais...
Les constats sont là et sont « dramatiques ». Les principales causes sont connues. S'il est fastidieux de passer en revue ici les différents moyens pour pallier à ces dérives, on peut au moins pointer les domaines d'intervention : une modification radicale de notre système agricole en prenant en compte notamment les apports de l'agroécologie (voir aussi : Agriculture et environnement : l'inaction politique creuse le fossé !, mais également « Agroécologie et droit à l'alimentation »), la souveraineté alimentaire et une réappropriation par les citoyens du système alimentaire à l'échelle locale. Il y a fort à parier que ces nouvelles pratiques modifient radicalement nos rapports à l'alimentation et aient un impact non négligeable sur nos modes de vie.
Reste à vaincre l'inertie du système actuel dont la force doit être mesurée à l'aune de l'ampleur des dégâts occasionnés... aujourd'hui « acceptés » comme une simple fatalité.
notes :
[1] Le surpoids concerne 1,4 milliard de personnes de 20 ans et plus dans le monde (estimations mondiales de l'OMS). D'ici 2030, le nombre de personnes en surpoids devrait atteindre 3,3 milliards.
Le surpoids et l'obésité représentent le cinquième facteur de risque de décès au niveau mondial et fait au minimum 2,8 millions de victimes chaque année.
Source trouver:
Sott
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