L'aide commence lentement à parvenir aux villes et villages nichés dans les montagnes, tandis que la question de la gestion des corps des victimes devient de plus en plus préoccupante.
Le bilan des victimes du séisme qui a ravagé le Népal il y a une semaine ne cesse d'empirer à mesure que les secours atteignent les zones les plus isolées : plus de 6 200 personnes ont trouvé la mort et plus de 14 000 autres ont été blessées dans la catastrophe, selon un dernier décompte du ministère de l'intérieur.
Laxmi Prasad Dhakal, un responsable du ministère de l'intérieur cité par Reuters, s'attend à ce que le bilan, humain et matériel, qui ne sera pas connu avant longtemps, dépasse celui du séisme de 1934, qui avait près de 8 500 morts.
« L'ampleur de la reconstruction sera sans précédent. Nous n'avons même pas pu évaluer encore les dégâts dans les zones isolées, qui ont été complètement dévastées. »
La question des corps des victimes que l'on continue de retrouver devient un problème de plus en plus préoccupant pour les autorités, qui ont ordonné leur incinération immédiate.
L'aide commence lentement à parvenir aux villes et villages nichés dans les montagnes, mais l'odeur des corps coincés sous les décombres des bâtiments effondrés dans la capitale rend difficile le retour chez eux des habitants de Katmandou. Selon les Nations unies, 600 000 maisons ont été détruites ou endommagées.
Huit millions d'habitants touchés par la catastrophe
Les Nations unies estiment que huit millions d'habitants, sur les 28 millions que compte le pays, sont touchés à des degrés divers par le séisme, et au moins deux millions de personnes auront besoin de tentes, d'eau potable, de vivres et de médicaments au cours des trois mois à venir.
Si les chances de retrouver des survivants s'amenuisent, un adolescent et une jeune femme ont toutefois pu être sauvés jeudi après cinq jours passés sous les décombres. Ces découvertes offrent une rare éclaircie dans un contexte très sombre pour le Népal, les coordinateurs de l'aide ayant prévenu que certains villages très touchés ne pouvaient être rejoints qu'après cinq jours de marche. Le Népal ne dispose que de 20 hélicoptères et a lancé un appel pour qu'il lui en soit prêté d'autres.
De plus, les Népalais fustigent le gouvernement, l'accusant de lenteur dans la distribution de l'aide internationale, et beaucoup tentent de fuir la capitale ravagée de Katmandou. Pour tenter de calmer les survivants, le gouvernement a promis une aide immédiate de 1 000 dollars aux familles des victimes, ainsi que 400 dollars pour la crémation ou l'inhumation.
Source © Le Monde
la ville a été surélevée de plus d'un mètre
Le séisme qui a frappé le Népal samedi dernier a légèrement soulevé la région de Katmandou et l'a déviée vers le sud, a indiqué jeudi l'agence spatiale européenne Esa.
Selon les calculs du Centre aéronautique et spatial allemand, la région de Katamandou se trouve désormais 1m65 plus au sud qu'avant le séisme.
Et la ville a été surélevée de plus d'un mètre, affirme le scientifique Thomas Fritz de l'institut de recherche méthodologique de télédétection. "La mesure exacte effectuée par nos soins est de 1m26".
Ces calculs sont basés sur des données satellite.
Les villages près de l‘épicentre du séisme complètement détruits
"L'aide n'arrive pas, à cause de la corruption"
Les villages les plus proches de l‘épicentre du séisme sont pour la plupart rasés. La Croix Rouge a pu rejoindre ces zones reculées, et le constat est terrible : pratiquement toutes les habitations ont été détruites dans certaines villes et villages. Et l’instituteur du village de Katteldada
Dans la région reculée de Gorkha, à quatre heure de route de Katmandou, les habitants ont probablement perdu leur bétail, cultures, stocks alimentaires et surtout les précieux semences, engrais, indispensables aux semailles.
L’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) réclame une aide d’urgence de huit millions de dollars pour aider les agriculteurs. Au Népal, 3,5 millions de personnes dépendent désormais de l’aide alimentaire.
“Y’a rien à manger”, se plaint un vieil homme.
La catastrophe a aussi détruit les marchés et des infrastructures capitales comme routes, ponts, système d’irrigation. Les Nations Unies ont lancé un appel d’urgence de 415 millions de dollars afin de répondre aux besoins les plus urgents au Népal.
L'impact du récent tremblement de terre sur la sécurité alimentaire et les moyens d'existence agricoles devrait être très élevé.
Les agriculteurs qui rateraient la saison de plantation débutant fin mai seraient incapable de récolter du riz, aliment de base du pays, jusqu'à la fin de 2016. Ceci, couplé aux pertes probables des récoltes de blé, de maïs et de stocks alimentaires, limiterait sérieusement l'approvisionnement alimentaire et les revenus dans ce pays d'Asie du Sud où près des deux tiers de la population dépendent de l'agriculture pour leur subsistance, indique la FAO.
Bien que les dégâts au secteur agricole n'aient pas encore été évalués, les familles touchées ont probablement perdu leur bétail, les cultures, les stocks alimentaires et les précieux intrants agricoles. Dans le même temps, la catastrophe a détruit les marchés et les infrastructures, notamment les routes et les canaux d'irrigation et de drainage dont l'importance est capitale. En conséquence, le commerce intérieur et la logistique de l'aide d'urgence sont fortement compromis.
«Le moment est critique pour aider les agriculteurs à semer à temps afin de récolter du riz et retrouver leur autosuffisance cette année», selon Somsak Pipoppinyo, Représentant de la FAO au Népal. «Dans le même temps, nous devons faire tout notre possible pour préserver l'élevage qui représente un bien vital assurant aux familles sinistrées les revenus et la nutrition dont elles ont tant besoin».
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Naturealerte
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