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mercredi 11 mars 2015

Fukushima, c'était il y a quatre ans : Retour sur la plus grande catastrophe de tous les temps


Le 11 mars 2011, un alignement avec la planète X,  provoque 3 désastres combinés avec un séisme de magnitude 9 suivi d’un tsunami dévastateur qui provoquait la fusion de 3 des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima.

À l'époque, la situation était tellement dramatique que l'évacuation de la métropole de Tokyo avait été envisagée par les autorités. Et des années plus tard, les effets de la radioactivité se font toujours ressentir y compris jusqu'à la côte Ouest des USA.

Néanmoins, à l'occasion du quatrième anniversaire du désastre, les médias rivalisent d'ingéniosité pour camoufler son ampleur. Le plus souvent, ils choisissent de traiter le sujet d'un point de vue adjacent car celui ci porte en germe la faillite d'un système ayant pour profession de foi une invincibilité à toute épreuve.

Le quatrième alignement annuel avec la planète X depuis le 11 Mars 2011 aura lieu dans la troisième semaine du mois d'Avril, en attendant le prochain cataclysme, voici un compte rendu complet de la situation pour le Japon, 4 années après le désastre.

  

Le 11 mars 2011, un tremblement de terre sous-marin d'une intensité exceptionnelle (magnitude 9) sur la côte est du Japon, provoque un tsunami géant dans la région de Tohoku, dans le nord-est du pays, et déclenche un accident nucléaire à la centrale de Fukushima-Daiichi. Des villes sont dévastées et des villages emportés. La catastrophe fait 15.884 morts et 2.636 disparus sur près de 500 kilomètres le long de la côte, et laisse exsangue toute une région sinistrée, victime en prime de la plus grande catastrophe nucléaire de l'histoire de l'humanité. Quatre ans après le désastre, dans quel état se trouve la centrale ? Où en est-on de la décontamination ? Qu'en est-il des populations de la zone concernée et de l'industrie nucléaire du pays ?


LES CHIFFRES

36 milliards d'euros, c'était l'estimation de l'argent nécessaire pour réparer les dégâts à Fukushima. Ce coût devrait atteindre au minimum 80 milliards d'euros. La part de l'électricité nucléaire au Japon avant le gel post-Fukushima était de 30%. Aujourd'hui, alors que Tokyo veut passer à 50 % d'ici à 2030 et relancer 4 de ses 50 réacteurs toujours à l'arrêt pour des raison de sécurité, 7 Japonais sur 10 souhaitent une sortie totale de l'énergie nucléaire.

L'état de la centrale nucléaire : des "progrès significatifs"

Aujourd'hui, avec ses quatre réacteurs éventrés, Fukushima est toujours un immense chantier hautement radioactif émaillé de fuites et d'incidents récurrents où s'activent 6.000 ouvriers qui se relaient en permanence pour préserver leur santé, tandis que les sous-sols inondés d'eaux continuent de polluer les nappes phréatiques et l'océan Pacifique. Si Tepco assure que le site est sous contrôle depuis décembre 2011, c'est encore loin d'être le cas. En février dernier, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), après avoir effectué une nouvelle mission d'inspection de la centrale nucléaire japonaise, a toutefois relevé des "progrès significatifs", depuis sa visite précédente, en 2013.

Mais l'exploitant nippon est loin d'être au bout de ses peines : les coeurs des réacteurs nucléaires 1, 2 et 3 ont fondu, formant un magma hautement radioactif (corium) qui a perforé les cuves et s'est répandu au fond des bâtiments : leur extraction et leur évacuation est donc impossible. Quatre ans après, on ne sait toujours pas exactement où est passé le corium: a-t-il provoqué un syndrome chinois en perçant les barrières qui le confinent pour s'enfonçant dans la terre ?

Les spécialistes de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ne le croient pas. Quoiqu'il en soit, Tepco ne prévoit pas de s'attaquer au corium avant 2025 et pour se faire, pas question d'intervention humaine directe. Il faut des caméras pour localiser le corium et des robots commandés à distance munis d'outils de découpe : une intervention de ce type sera  une première mondiale. Dans de telles conditions, le démantèlement de la centrale prendra au moins 40 ans.


La décontamination de la région : un travail sans fin

A l'extérieur, sur un territoire de plus de 1.000 km2 contaminé, près de 10.000 hommes dont des SDF qui grattent la terre, et un millier d'entreprises travaillent toujours à la décontamination, au péril de leur santé, pour un coût estimé à 25 milliards d'euros. Onze municipalités de la "zone interdite" (20 km autour de la centrale dévastée) et, plus loin, une centaine de municipalités dans huit préfectures, sont concernées. Et ce n'est que le début: en mars 2011, ce sont en effet 24.000 km2 qui ont été atteints par les rejets épars de centaines de millions de milliards de becquerels (césiums 134, 137, strontium 90…). La contamination radioactive s'est répandue jusqu'à 250 km au nord, dans la région d'Iwate, et au sud jusqu'aux environs de Tokyo, comme l'a reconnu dans un rapport le ministère nippon de l'Environnement.

Les piscines des réacteurs : le pire a été évité

Autre colossal problème : les piscines de refroidissement des quatre réacteurs qui contenaient au total plus de 3.000 m3 de combustible nucléaire usagé. Un premier chantier à très haut risque, s'est achevé en décembre dernier, après plus d'un an de travaux : le combustible de la piscine du réacteur 4, la plus importante et la plus endommagée en mars 2011, a enfin été retiré. En équilibre instable depuis le tsunami, le bassin de désactivation menaçait de s'effondrer en cas de typhon ou de nouveau séisme, ce qui aurait constitué une nouvelle catastrophe et aggravé la radioactivité sur le site.  Ce sont plus de 1.500 assemblages hautement radioactifs qui ont été transférés dans un autre bassin mieux sécurisé, à l'intérieur de la centrale. La piscine du réacteur 3, doit faire l'objet du même traitement, d'ici à la fin de l'année, puis celles du réacteur 1 et 2 suivront ensuite, mais pas avant 2017-2018.


L'impossible gestion des eaux radioactives

Les fuites d'eau. 

 Depuis quatre ans, la répétition des fuites d'eau contaminées par la radioactivité qui polluent la nappe phréatique et l'océan Pacifique tout proche, constitue pour Tepco un énorme problème, quasi insoluble. Fin février, des taux de radioactivité 70 fois supérieures aux valeurs habituellement enregistrées sur le site ont ainsi encore été relevées sur une conduite d'évacuation des eaux pluviales et souterraines vers l'océan.  Pour limiter ces rejets, la construction d'une barrière d'étanchéité de 900 m de long s'achève. Un "mur de glace" souterrain est également prévu pour faire barrage à l'arrivée d'eau de la nappe phréatique dans le sous-sol des bâtiments nucléaires : très délicat, le chantier consiste à glacer le terrain grâce à l'injection d'un liquide gélifiant dans un réseau de 1.500 tuyaux enterrés, sur un périmètre de 1,5 km et sur 30 m de profondeur. Coût estimé : 245 millions d'euros.

Le stockage de l'eau contaminée. 

Chaque jour, 350m3 d'eau douce sont projetées sur les réacteurs 1, 2 et 3 qui étaient en fonctionnement lors de l'accident, pour les maintenir à une température entre 20°C et 50°C et refroidir le corium, afin d'éviter le syndrome chinois. L'eau qui ruisselle, très radioactive (elle se charge en radio-élements solubles comme le césium, strontium, antimoine, tritium...), s'écoule au pied des bâtiments et dans leurs soubassements, avant d'être pompée et épurée en partie de sa radioactivité par un système appelé APLS, et réinjectée pour partie dans le circuit de refroidissement et pour partie stockée dans des réservoirs. La centrale étant une vraie passoire, cette eau contamine à son tour quotidiennement environ 300 autres m3 d'eau souterraine provenant de la nappe phréatique qui s'infiltre. Tepco est dans l'obligation de les stocker également pour les traiter aussi, ce qui double le travail : au total, ce sont 600.000 m3 d'eaux radioactives qui sont  aujourd'hui stockées dans un millier de réservoirs alignés sur le site. Tepco prévoit d'en stocker jusqu'à 800.000 m3.

La décontamination. 

L'opérateur qui a mis au point des systèmes capables de traiter près de 2.000 m3 d'eau par jour, estime que la quasi totalité de l'eau stockée sera débarrassée de l'essentiel de sa contamination en juin prochain. Gros problème: il restera encore du tritium que l'on ne sait pas extraire, qui finira dans l'océan où l'eau sera rejetée : selon l'AIEA, il n'y a pas d'autre solution pour s'en débarrasser. Cela polluera d'autant les fonds marins et les ressources halieutiques et constituera un nouveau danger sanitaire pour les riverains, tout en prolongeant la catastrophe économique que subissent  les pêcheurs de la région depuis quatre ans où la pêche est interdite en raison des taux de radioactivité anormalement élevé des poisons. Sans parler de la propagation de la pollution par les courants marins.


Des populations déplacées peu soutenues par le gouvernement

Au total, plus de 470.000 personnes (l'équivalent de deux fois la population de Bordeaux) ont été évacuées de la région et déplacées dans tout le pays, au lendemain de la catastrophe nucléaire, et n'ont toujours pas pu regagner leur lieu de vie à cause de la radioactivité. Elles habitent parfois à plusieurs centaines de kilomètres de là. 100.000 d'entre eux ont été provisoirement abrités dans des préfabriqués où ils vivent toujours, dans un confort plus que limité. Selon Greenpeace Japon, 120.000 "réfugiés nucléaires" ne peuvent toujours pas rentrer chez eux. Le gouvernement japonais a promis 30.000 logements sociaux : il en a réalisé seulement 3 %.  Quant aux villes et villages abandonnés et figés depuis la catastrophe, ils se dégradent.

Sur les conséquences sanitaires de la catastrophe, c'est l'omerta. En juillet 2013, après avoir évoqué le nombre de 178,Tepco portait à 1.973 le nombre de travailleurs exposés à plus de 100 mSv, soit 10 % du personnel ayant travaillé sur le site de Fukushima entre le tsunami du 11 mars 2011 et la fin 2012. Une telle contamination - cent fois celle autorisée par an en France - exposerait à un risque élevé de cancer, selon de nombreuses études épidémiologiques. On n'en sait pas beaucoup plus aujourd'hui.  En février 2015, huit nouveaux cas de cancer de la thyroïde ont été découverts chez les 300.000 enfants vivant en 2011 dans la préfecture autour de la centrale. Ils s'ajoutent aux 86 cas avérés de cancers de la thyroïde déjà repérés lors d'examens menés de 2011 à 2014 sur cette population. Les experts japonais refusent toutefois d'établir un lien avec les retombées d'iode radioactive de la catastrophe nucléaire. Une chose est sûre : la population évacuée développe plus de dépression, de stress et de pathologies liées que la moyenne, 1.656 Japonais en seraient morts depuis 2011.

L'industrie nucléaire japonaise en stand-by. Jusqu'à quand ?

Depuis septembre 2013, les 50 réacteurs nucléaires du Japon sont  tous à l'arrêt, pour vérification de leur sûreté et l'autorité de contrôle nipponne entièrement refondue, afin de la rendre indépendante du ministère de l'Industrie. En dépit de la situation apocalyptique post-Fukushima, le gouvernement veut réactiver ses centrales pour relancer l'économie et prépare l'opinion japonaise en ce sens. Fin 2014, les autorités de sûreté nucléaire ont donné leurs premiers feux verts pour remettre en marche quatre réacteurs : deux réacteurs de la centrale de Sendai, située sur l'île de Kyushu - dans le voisinage d'un volcan toujours actif - et deux réacteurs de la centrale de Takahama, dans la préfecture de Fukui, dont la relance avait été interdite en mai 2014 par la justice nipponne.

Les sondages successifs montrent pourtant qu'une forte majorité de Japonais s'opposent à une reprise du nucléaire. Plusieurs anciens premiers ministres ont tiré à boulets rouges sur l'entêtement de Shinzo Abe, comme Naoto Kan, premier ministre lors de l'accident de Fukushima, qui a déclaré lors d'une audition parlementaire en 2012 que le désastre avait failli provoquer l'évacuation de la capitale Tokyo et de ses 30 millions d'habitants, ce qui aurait provoqué « l'effondrement » de la nation.

FUKUSHIMA EN 10 DATES

11 mars 2011 : un séisme sous-marin (magnitude 9), suivi d'un tsunami géant ravage la centrale de Fukushima-Daiichi dans le nord-est du Japon.

13 mars 2011 : les niveaux d'eau chutent dans les tranches 1, 2 et 3, faisant fondre le coeur des réacteurs.

Mars-avril 2011 : les sauveteurs parviennent à rétablir un refroidissement des tranches.

Juin 2011 : Areva et Veolia installent un premier système de décontamination de l'eau.

Avril 2012 : Tepco reconnaît que de l'eau contaminée a été relâchée en mer.

Août 2013 : Tepco constate les premières fuites d'eau contaminée au pied des cuves où il stocke l'eau pompée dans les tranches.

Septembre 2013 : tous les réacteurs nucléaires du pays sont à l'arrêt.

Novembre 2013 : l'électricien commence le retrait des barres de combustible usé du bassin de désactivation du réacteur 4.

Juin 2014 : lancement de la construction d'une enceinte souterraine de glace autour des quatre réacteurs.

Décembre 2014 : fin du chantier du retrait du combustible nucléaire de la piscine du réacteur 4.

http://www.sudouest.fr/2015/03/11/fukushima-quatre-ans-apres-une-catastrophe-illimitee-dans-le-temps-1854698-5010.php


Source trouver:
Leschroniquesderorschach

1 commentaire:

  1. de toute façon nous sommes tous contaminés, le nuage est passé sur la France en 2012 je crois personne ne nous a averti, tout est pollué, nous vivons dans un marécage nucléaire constant, des taux ont été mesurés dans la mer du Nord en France au bord des plages c'est considérable partout et il faudrait pardonner à tous ces dégénérés....merci fulford ! et on s'étonne d'avoir mal à la thyroïde !

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