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mardi 4 novembre 2014
Pédocriminalité : l'enquête sur les reseaux VIP anglais prend l'eau...
Qu'est-ce qu'on s'amuse en Angleterre, avec ces histoires de réseaux pédophiles VIP étouffées. Il se trouve que la grande enquête lancée en juillet afin d'élucider les disparitions mystérieuses des dossiers de réseaux VIP n'a toujours pas de chef: la deuxième juge nommée pour chapeauter l'enquête vient à son tour de démissionner. En effet, il risque d'être compliqué de trouver un juge qui réponde à la fois à l'objectif d'étouffer définitivement tous ces dossiers, et à celui d'avoir l'air à peu près intègre.
En juin, plus de 130 députés avaient demandé une grande enquête sur l'étouffement systématique de toutes les affaires de réseaux pédophiles impliquant des VIP.
Cela, après les révélations sur les frasques de Cyril Smith, député et ami de Jimmy Savile qui, malgré une quarantaine de plaintes pour des actes pédophiles, a mené sa carrière sans encombre grâce à ses protections au MI5 [1]. Après qu'on ait aussi appris qu'un réseau pédophile était niché en plein Westminster, le parlement anglais, qu'un ministre impuni (probablement le ministre de l'intérieur de l'époque Leon Brittan) se soit fait coincer à Douvres avec des images pédopornos, et que des dizaines de dossiers de réseaux VIP avaient disparu de ministère de l'Intérieur quand Brittan était ministre. C'était aussi après qu'ait explosé le scandale des centaines de victimes de Jimmy Savile, mort auréolé de sa gloire un an auparavant, qu'on découvre qu'il fréquentait moult orphelinats et hôpitaux à travers le pays, de l'Irlande du nord à Jersey, et puis qu'on apprenne qu'il était proche de Thatcher, du prince Charles, de moult politiciens et autres stars du show biz, dont certains se sont fait coincer depuis...
Une grande enquête décrédibilisée avant de commencer
Acculé, David Cameron, qui mettait en garde contre une "chasse aux sorcières" anti pédophiles il y a un an, en plein scandale Savile, a fini par lancer une grande enquête sur ces réseaux (à un an des élections, quand-même).
Pour diriger cette enquête, il a d'abord nommé comme présidente la juge Butler-Sloss, plus de 80 ans au compteur, qui avait déjà permis d'étouffer l'affaire de Cleveland [2] et dont le frère Michael Havers a été l'un de ceux qui ont menacé le député Geoffrey Dickens quand il a parlé du réseau pédophile de politiciens en plein Parlement, en 1983. Conseiller de la reine, magistrat, procureur général au pays de Galles de 1979 à 1987, c'est à ce titre qu'il a été chargé du procès du tueur en série Peter Suthcliffe (connaissance de Savile) qui a fini enfermé à l'hôpital psychiatrique Broadmoor, dont Savile possédait toutes les clés [3].
Le frère de Butler-Sloss serait également responsable de l'absence d'enquête sur l'affaire du bordel pédophile Elm Guest House à Londres au début des années 80, et il a refusé de poursuivre Peter Hayman, l'agent du MI5 pédophile exposé par Dickens, et qui fréquentait Elm Guest House.
Quand un autre pédophile, membre du Paedophile Information Exchange, Geoffrey Prime, qui était aussi un agent double à la solde de l'URSS, a été jugé, Havers a évité de parler de son appartenance au PIE [4]. On peut aussi ajouter que Sir Michael Havers "a été appelé par les avocats d'Elm Guest House pour examiner leurs plaintes contre plusieurs journaux. Les journaux n'ont plus jamais reparlé d'Elm Guest House après les premiers dix jours, enterrant l'affaire et permettant au réseau pédophile de poursuivre ses activités sans être embêté par une couverture médiatique ", pouvait-on lire dans le Daily Express du 11 novembre 1992.
Il a aussi fait condamner des innocents pour avoir posé des bombes pour l'IRA en faisant disparaitre des alibis des dossiers ou en manipulant des preuves.
Bref, tout cela faisait vraiment tâche, et Butler-Sloss, qui a d'abord commencé par nier les faits et à se draper dans sa vertu, a été obligée de démissionner au bout de quelques jours. Pendant tout l'été, Cameron et sa collègue du ministère de l'Intérieur Theresa May (celle qui disait en 2010 que les pédophiles devaient pouvoir adopter des enfants), ont cherché un autre juge.
Ils ont trouvé, en la personne de Fiona Woolf, juge et maire de Londres. Alors évidemment, les victimes et citoyens l'attendaient au tournant. il n'a pas fallu 24 heures avant que ses liens avec Leon brittan ne soient exposés, ce qu'elle a commencé par nier fermement. Pas de bol, on a retrouvé des photos de soirées mondaines très récentes où elle était en sa compagnie, on sait qu'ils sont voisins et se connaissent depuis un paquet d'années. On a aussi après que les autorités ont fait leur possible pour dissimuler ce lien avec Brittan aux yeux du public, qui était donc censé croire que la juge était impartiale! La blague.
Pour coincer Woolf, les victimes et citoyens ont menacé de boycotter l'enquête et ont exigé qu'elle soit auditionnée. Là, ils l'ont mise face à ses mensonges, et elle a du démissionner vendredi soir après son audition. Ceci dit, elle ne s'est pas du tout excusée d'avoir menti et a accusé les médias de lui en vouloir.
Embrouilles
Quant à Léon Brittan, l'establishment cherche à le protéger par tous les moyens: le Daily mail a publié un article qui demande si les accusations de pédophilie contre Brittan ne seraient pas un coup monté du MI5. La blague! Le MI5 a toujours protégé les réseaux pédophiles (cf. affaires Kincora, Jersey, Elm Guest House, orphelinats du Pays de Galles), il ne les a jamais dénoncés. Le journal reprend un article particulièrement complaisant du magazine "satirique" Private Eye, qui disait que les accusations contre lui ne tenaient pas la route. En fait, tout cela ne serait qu'une cabale antisémite! Ceci, alors que le nombre de Juifs dans le gouvernement Thatcher et même au MI5 est considérable.
En plus de cela, on est quasiment certains que le MI5 couvrait aussi Elm Guest House, où Brittan est cité parmi les clients. Et qui dirigeait le MI5 à l'époque? Brittan, patron du Home office. En 1984, il y a eu des allégations comme quoi il avait agressé deux garçons mineurs. Brittan a alors demandé à parler à un journaliste réputé et lui a sorti l'article de Private Eye comme si c'était la preuve de son innocence.
En 2012, une femme l'a accusé de l'avoir violée à son domicile londonien quand elle avait 19 ans, en 1967, mais comme d'habitude on va dire qu'on manque de preuves. Cette femme a porté plainte pour la première fois en 2012, quand le scandale Jimmy Savile a commencé, mais il a fallu attendre juin 2014 pour que Brittan soit entendu à ce sujet.
Brittan a aussi eu une crise d'amnésie: il ne se souvenait pas que le député GeoffreyDickens lui avait remis plusieurs dossiers de réseaux VIP entre les mains, en 1983, l'année où il entré au Home Office (jusqu'en 1985). Des dossiers qui aujourd'hui ont disparu de la circulation, comme les autres. Parmi ces dossiers, comme par hasard il y avait celui d'Elm Guest House. Il y avait aussi le réseau de Westminster, et celui (même s'ils s'entrecroisent, évidemment) de Buckingham Palace.
Cette enquête ne servira à rien à part éliminer les derniers dossiers qui avaient échappé à la broyeuse. L'affaire des viols répétés et des visites de personnalités dans les orphelinats de Jersey ne sera pas examinée par cette nouvelle enquête, pas plus que celle du Kincora Boys home, à belfast, où le MI5 organisait un réseau pédophile pour ensuite faire chanter des personnalités politiques. Récemment, certaines victimes avaient même menacé de quitter l'enquête, alors que les victimes en étaient la caution morale.
Qui Cameron pourra-t-il bien nommer ensuite, sans que cette personne ne doive dégager à cause de sa collusion avec l'establishment donc avec des pédophiles ou leurs protecteurs? A mon avis, on ne doit pas se bousculer au portillon. Comme l'a dit Woolf : "ça va être vraiment difficile de trouver quelqu'un qui n'a pas de connexions. un ermite?".
Pendant qu'on est train de chercher un troisième juge, la police commence enfin, trente ans après les faits, et uniquement parce les médias en ont parlé, à enquêter sur lespartouzes pédophiles au Pimlico Square, un quartier huppé de Londres où de nombreuses partouzes pédophiles se déroulaient, en présence de politiques et de gens de la BBC.
En attendant, on n'a toujours aucune nouvelle de l'enquête sur Elm Guest House qui a pourtant démarré il y a deux ans, ni de celle sur les copains de Savile, ni de ces 10 ministres dénoncés comme étant des pédophiles en réseau... En fait, depuis deux ans, on voit une arrestation par-ci, une autre arrestation par-là, et toujours rien sur les réseaux à part des "grandes enquêtes" un peu partout, notamment à Jersey ou à Belfast, dont on se demande combien d'années elle mettront à clore définitivement ces dossiers.
Deux anciennes victimes ont dit dans la presse comment ils ont été embarqués dans des orgies où on les droguait pour mieux les violer, alors qu'ils étaient mineurs (l'un a commencé à subir cela à l'âge de 11 ans). La police a désormais des noms de coupables, que la victime a reconnus bien plus tard, en les voyant à la télé, et des noms d'autres victimes. On espère que cette fois, il y aura une enquête sérieuse, notamment du côté du réseau, et de vraies condamnations. L'une des victimes, cependant, refuse de parler à ladite police, car il a trop bien vu à quel point c'était inutile.
Finalement, avant même que cette grande enquête n'ait commencé, on sait déjà qu'elle est entachée par les manœuvres politiciennes derrière. Des manœuvres qui sont destinées, on le sait parfaitement, à faire en sorte que la vérité n'éclate pas. La question est de savoir ce qu'on veut nous cacher. Veut-on juste protéger quelques ministres aujourd'hui proches du cercueil (ou déjà morts) et des services déjà largement disqualifiés, ou bien y a-t-il encore autre chose à cacher? En tout cas, plus grand monde ne croit que le but de cette "grande enquête" est de faire éclater la vérité. Et si on se demandait pourquoi les affaires de réseaux VIP ont été étouffées, il suffit de regarder le cirque actuel pour le comprendre.
Notes :
[1] Il y a beaucoup à dire sur Cyril Smith, qui a fait construire des foyers pour jeunes de familles défavorisées, transformés en bordels, qui a fréquenté Elm guest House, les orphelinats du pays de galles, jimmy Saville, et qui était dans l'entourage du tueur pédophile Sidney Cooke, passé pour un prédateur isolé.
[2] 121 enfants ont été placés en 1987 car on soupçonnait qu'ils étaient victimes d'abus sexuels. Grâce à l'œuvre de la "justice", 96 dossiers ont été écartés, et 26 autres ont été jugés pas fiables. Pourtant, des dilatations annales avaient été constatées dans au moins 18 cas. Dans cette affaire, certains parents ont été jusqu'à payer des journalistes pour défendre leur cause. Les médias se sont focalisés sur la parole des accusés, faisant croire que tout le dossier n'était basé que sur quelques expertises. Comme à Outreau, les médias ont oublié de parler des précédents en matière de pédophilie de certains accusés : pas moins de 70 enfants avaient des pédophiles parmi leurs proches. C'est là qu'intervient Butler-Sloss, qui dirige une enquête publique afin de voir si les experts et les services sociaux avaient bien fait leur travail. Elle a conclu que oui, circulez y a rien à voir. Aujourd'hui encore, l'affaire de Cleveland passe pour l'exemple type du ratage judiciaire, où on a trop accordé d'importance aux experts et à la parole des enfants.
[3] Sutcliffe a été jugé coupable, notamment, du meurtre d'une jeune femme prostituée dont a retrouvé le corps à quelques mètres de chez Jimmy Savile, qui ressemblait beaucoup au portrait robot du tueur diffusé alors. Et on sait aussi que Savile fréquentait des prostituées.
[4] Le paedophile information Exchange, un lobby pédophile dans lequel de nombreux politiciens étaient actifs. Et tous ne sont pas tombés, bien au contraire.
Source trouver:
Sott
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cela n'aboutira à rien tant que les principaux responsables ne seront pas mis en prison : Reine d'Angleterre, prince Philips, etc.
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