Rechercher dans ce blog

vendredi 3 octobre 2014

Révolution des parapluies à Hong Kong




Les manifestants pro-démocratie sont restés fortement mobilisés à Hong Kong mardi, veille de la fête nationale chinoise. Ils ignorent ainsi les appels répétés du chef de l'exécutif local à rentrer chez eux.
Ils étaient encore des milliers à converger à la nuit tombée à Central et Admiralty, poumon financier de la ville situé non loin du siège du gouvernement, juste avant deux jours fériés marquant l'anniversaire de la fondation du Parti communiste en 1949.

Des pluies d'orage s'abattaient sur la ville en début de soirée, contraignant les manifestants à ressortir les parapluies multicolores déployés dimanche contre les gaz lacrymogènes et qui ont valu au mouvement le nom de "révolution des parapluies" sur les réseaux sociaux.
Les protestataires ont juré d'occuper le coeur de la ville tant qu'ils n'auront pas obtenu les réformes politiques promises après la rétrocession à la Chine de l'ancienne colonie britannique en 1997.

Violation des engagements

Ils s'insurgent notamment contre la décision de la Chine, annoncée en août, d'accorder le suffrage universel pour l'élection du chef de l'exécutif en 2017 tout en gardant le contrôle des candidatures. C'est une violation, selon eux, des engagements de Pékin en 1997 après 150 ans de présence britannique.
Les manifestants ont bloqué pour la deuxième nuit consécutive plusieurs quartiers, carrefours et artères vitaux de Hong Kong. Cette région administrative spéciale (SAR) jouit d'une large autonomie, mais sa politique est pour l'essentiel écrite à Pékin.

Le chef de l'exécutif hongkongais, Leung Chun-ying, a appelé Occupy Central, la principale organisation pro-démocratie, à mettre fin sans délai au mouvement et à permettre à la ville de retrouver un fonctionnement normal.

Hong Kong relève de la Chine

"Les fondateurs d'Occupy Central ont dit à plusieurs reprises que si le mouvement devenait incontrôlable, ils appelleraient à y mettre un terme. Je leur demande maintenant de respecter leur engagement et de mettre immédiatement fin à leur campagne", a déclaré Leung Chun-ying.

La confrontation entre les manifestants et les forces anti-émeute avait dégénéré lorsque les policiers avaient tenté de déloger les premiers en tirant des salves de gaz lacrymogène et de gaz au poivre.
Sans surprise, la Chine, dont nul observateur ne pense sérieusement qu'elle infléchira sa position, a apporté un soutien univoque à Leung Chun-ying.

"Certains pays ont fait des déclarations à ce sujet", a relevé la porte-parole de la diplomatie chinoise, Mme Hua Chunying, en référence à la Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, avant d'ajouter: "Les affaires de Hong Kong relèvent des affaires intérieures chinoises. Nous invitons instamment les parties extérieures à la retenue et à ne pas s'ingérer de quelque façon que ce soit".

Retenue

Londres a appelé à l'ouverture de discussions "constructives" et Washington - engagé en Asie dans une guerre d'influence commerciale, politique et diplomatique face à Pékin -, a enjoint autorités et manifestants à la retenue.

Déterminés à capitaliser sur la mobilisation estudiantine, les dirigeants d'Occupy Central ont rejeté les appels du numéro un hongkongais. "Si Leung Chun-ying annonce sa démission, cette occupation cessera, au moins provisoirement", a déclaré le cofondateur du mouvement, Chan Kin-man.

Qualifiés par la presse officielle chinoise d'"extrémistes politiques", étudiants et lycéens sont le fer de lance de la campagne de désobéissance civile. Le président chinois Xi Jinping a resserré l'étau sur la dissidence depuis près de deux ans et cherche par tous les moyens à se prémunir contre une contagion démocratique.
Sur le plan économique, le numéro un mondial des cosmétiques L'Oréal a décidé de suspendre jusqu'au 6 octobre les voyages d'affaires de ses collaborateurs à Hong Kong, en raison de la situation sur place.



Source trouver:

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire