Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus Ebola continue de se propager dans trois pays d'Afrique de
l'Ouest. Le bilan s'alourdissant, l'épidémie actuelle est d'ores et déjà la plus grave jamais recensée dans la sous-région.
"La fièvre Ebola se propage dans trois pays de l'Afrique de l'Ouest", a affirmé mercredi à Genève l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Plusieurs dizaines de nouveaux cas ont été recensés en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, avec 337 tués au total.
Le bilan continue ainsi de s'alourdir en Guinée, où sept nouveaux cas et cinq décès ont été signalés entre samedi et lundi. Le nombre de cas s'élève désormais à 398 (254 confirmés, 88 probables et 56 suspects) avec 264 tués. Depuis le début de l'épidémie cette année, 4 100 contacts de personnes avec des malades ont été identifiés en Guinée, et 1 258 continuent d'être suivis, a précisé l'agence de l'ONU.
En Sierra Leone, l'OMS fait état de 31 nouveaux cas d'Ebola avec quatre décès entre dimanche et mardi. Ils portent à 97 le nombre total des cas dans ce pays (92 confirmés, trois probables et deux suspects) avec 49 tués. Au Liberia, en une semaine, neuf nouveaux cas et cinq décès ont été rapportés. Le nombre de cas dans ce pays est désormais de 33 (18 confirmés, 8 probables et 7 suspects) avec 24 tués.
L'OMS déploie davantage d'experts et renforce la collaboration entre les trois pays. Elle ne recommande aucune restriction aux voyages et au commerce avec les trois pays, même si l'épidémie actuelle est d'ores et déjà la plus grave jamais recensée en Afrique de l'Ouest.
Les chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de Franceville au Gabon ont fait une découverte pour le moins étonnante : 15,3% des Gabonais sont immunisés contre le virus Ebola. La fièvre hémorragique qui sévit chaque année en Ouganda, au Soudan, dans les deux Congo et au Gabon a fait plus de 1200 morts, depuis le premier cas recensé en 1976.
Pendant trois ans, médecins, immunologistes, virologues et vétérinaires ont sillonné le pays, prélevant plus de 4000 échantillons de sang. Leur étude a permis d’observer que les porteurs d’anticorps sont disséminés sur tout le territoire, avec des variantes d’une région à l’autre. Ce sont les zones lacustres qui ont le plus bas taux de prévalence (3%). En zone forestière, en revanche, il atteint 19%.
Fruits contaminés
Dans certains villages, une personne sur trois est porteuse d’anticorps. Toutes ces populations ont probablement été en contact direct avec le virus et n’ont développé qu’une forme légère de la maladie, ce qui favorise la production d’anticorps.
Fruits contaminés
Dans certains villages, une personne sur trois est porteuse d’anticorps. Toutes ces populations ont probablement été en contact direct avec le virus et n’ont développé qu’une forme légère de la maladie, ce qui favorise la production d’anticorps.
Les premières recherches sur le virus avaient permis d’identifier les trois espèces animales porteuses du virus et susceptibles de le transmettre à l’homme : les chimpanzés, les gorilles et les chauves-souris. En procédant par élimination, les scientifiques de l’IRD ont identifié la source de contamination. Les grands singes vivant au fin fond de la forêt, éloignés des humains, il ne reste que les chauves-souris. Les Gabonais immunisés contre le virus Ebola ont dû consommer des fruits contaminés par la salive de ce mammifère volant.
À ce jour, aucun cas d'Ebola n'a été déclaré en France. Cette maladie virale, mortelle dans 90 % des cas, sévit en Afrique de l'Ouest depuis le début de 2014. Le 3 avril, sur I Télé, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, confirmait avoir activé des «procédures d'alerte et informations» à ce sujet.
Le professeur Denis Malvy, du service des maladies infectieuses et tropicales au spécialiste des maladies tropicales au CHU de Bordeaux, répond aux questions de notre confrère "L'Express" au sujet d'une possible importation du virus en France.
Selon lui, le risque d'importation existe d'autant plus si le virus est en provenance d'une zone francophone, le danger étant de ne pas pouvoir l'identifier à l'arrivée, l'incubation étant de 21 jours.
Le professeur Malvy indique également dans cette interview que le ministère de la Santé a envoyé des messages d'alerte à l'ensemble du corps médical français, "avec des préconisations notamment sur la prise en charge des cas suspects".
Les consignes à tenir ont de même été envoyées au personnel aérien.
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