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vendredi 4 juillet 2014

La vraie raison pour laquelle l’armée met au point des puces pour le cerveau



puce-cerveau
Traduit par Hélios pour le BBB
Il semblerait que les blouses blanches de la DARPA [Defense Advanced Research Projects Agency, Agence pour les projets de recherche avancée de défense", l'organisme qui a été l'initiateur d'Intranet puis d'Internet] se soient remises au travail et cette fois ce n’est pas juste pour construire un horrible nouveau robot pour les champs de bataille. Ils s’occupent des précieux souvenirs de notre cerveau. Jusqu’à récemment, ils ont déguisé avec succès leurs recherches comme étant un peu plus inoffensif.
La DARPA a annoncé fin février qu’ils travaillaient sur une puce cérébrale « boîte noire » à implanter dans le cerveau des soldats d’Amérique. Comme la boîte noire des avions, le dispositif enregistrerait les souvenirs de la victime, du patient. Il serait soi-disant utilisé comme aide dans le traitement des pertes de mémoire des soldats souffrant de troubles de stress post-traumatique (TSPT), ou peut-être même dans les soins aux civils atteints de l’Alzheimer.
La DARPA a poursuivi le mois dernier sur sa charitable lancée du traitement du TSPT avec des travaux qui seraient réalisés sur une puce cérébrale différente, qui servirait à monitorer l’activité du cerveau et à en influencer des portions par une stimulation électrique :
« La DARPA recherche des moyens pour déterminer quelles régions sont en jeu dans différentes conditions – mesurées à partir du réseau cérébral jusqu’au simple niveau des neurones – et concevoir des appareils thérapeutiques qui peuvent enregistrer l’activité, délivrer une stimulation ciblée et le plus important, ajuster automatiquement la thérapie à partir d’une modification du cerveau lui-même, » a expliqué le responsable du programme de la DARPA, Justin Sanchez.
Selon la DARPA, cette recherche n’est là que pour aider nos vaillants soldats à leur retour à la maison, traiter leur TSPT pour qu’ils puissent vivre de nouveau normalement. Comme c’est noble de leur part. N’en jetez plus.
Peu plausible. Infowars a rapporté une récente interview du MIT [Massachusetts Institute of Technology] avec le neuroscientifique Joseph Ledoux, qui recherche actuellement des traitements pour les souvenirs traumatiques. Après avoir parlé de plusieurs options thérapeutiques, on demanda au chercheur « Une mémoire prosthétique serait-elle possible ? » Ledoux répondit :
La DARPA semble avancer très vite pour ce genre de technologie. Ce qu’ils programment est de mettre des puces dans le cerveau. Ce serait une sorte de prothèse – ce ne serait pas pour faire bouger le bras, mais pour réparer la mémoire. Je n’ai aucune idée sur la manière de la réaliser.
Remarquez que le « D » de DARPA veut dire DÉFENSE. Ce think tank est le premier bras du complexe militaro-industriel dans la recherche. On ne devrait les laisser s’approcher d’aucun cerveau. Si cette recherche vous semble bénigne, vous devriez savoir qu’une recherche qui implique de réparer la mémoire est en lien direct avec la capacité d’effacer des souvenirs aussi. Peu après la question sur la « prothèse cérébrale » posée à Ledoux, le journaliste demanda « Trafiquer la mémoire est un sacré truc. Cela agit au cœur de qui nous sommes. Traiter le TSPT serait merveilleux, mais cela ne pourrait-il pas transformer artificiellement les gens en Pollyannas (?) ? » Ledoux répondit :
Ou en monstres intrépides. Il y aura toujours des implications éthiques. Mais il nous faudra en savoir un peu plus.

Quand nous avons publié pour la première fois cet ouvrage [sur la reconsolidation], quelqu’un a écrit un commentaire dans le New York Times qui disait, « Disons que vous êtes un survivant de l’Holocauste. Vous avez vécu 50 ans avec ces horribles souvenirs et tout d’un coup on efface les souvenirs de l’Holocauste. Quel serait le résultat au plan de la personnalité ? Elle est qui vous êtes aujourd’hui. » [après une nouvelle recherche], la conclusion qui en est ressortie est que le patient et le thérapeute devraient travailler à ramener petit à petit le souvenir à un niveau confortable. [Et] jusqu’ici la recherche suggère que cela lui enlève de sa force, élimine la valence émotionnelle de la situation, au lieu d’effacer le souvenir lui-même. Le revers de la médaille est qu’on peut aussi intensifier les souvenirs…
Cette recherche est un moyen détourné pour contrôler nos pensées et nos souvenirs et rien d’autre. J’ai de la compassion pour les victimes du TSPT et même si je ne peux jamais ressentir la souffrance qu’elles endurent chaque jour, je sympathise autant que je le peux. Mais tout cela est insensé. Les souvenirs sont douloureux pour une sacrée bonne raison. On n’est pas supposé oublier ces choses. Les cicatrices existent non seulement pour être guéries mais pour nous rappeler ce qui s’est passé. La souffrance sous toutes ses formes est là pour nous obliger à nous occuper de la cause de la souffrance. C’est le système d’alarme du corps et de l’esprit, qui nous dit que quelque chose cloche. Vous devriez voir ce qui arrive aux gens atteints d’une insensibilité congénitale à la douleur. Ce n’est pas génial…
Je doute qu’effacer l’angoisse d’un coup de baguette magique n’est pas non plus une bonne idée. Aussi amoindrissant que puisse être la souffrance, elle existe pour nous aider à guérir et à évoluer. Ce n’est pas ce qui intéresse le complexe militaro-industriel. Quel est donc le but de cette recherche ?
Ils veulent des puces dans le cerveau pour la même raison qui leur fait aimer les robots.
Étant donnée la croissance rapide des machines de guerre automatisées dans notre armée, je soupçonne qu’ils veulent à un moment donné remplacer nos soldats. Ils ne veulent pas d’une armée d’êtres humains exactement comme dans les usines où l’on remplace les humains. Ils ne veulent pas avoir à gérer la sensibilité des gens au travail. Il ne s’agit pas ici d’économiser sur les assurances santé et les charges de personnel. C’est pour créer une armée de tireurs de gâchettes qui ne réfléchissent pas.
C’est probablement cela dont il a toujours été question. Si des vétérans lisent ceci, ils savent de quoi je parle. Avant l’ère de la robotique, il y avait des camps d’entraînement. Une machine à broyer. L’institution responsable qui faisait venir des individus pour produire en série des béni-oui-oui qui suivent les ordres. Cela s’est prouvé plutôt efficace, mais il est impossible de programmer à fond des gens. Dans l’avenir, les camps d’entraînement seront remplacés par une chaîne de montage sortant en série des machines tueuses autonomes qui suivront toujours les ordres de l’élite, peu importe leur atrocité, et sans faire de distinction.
Ce jour n’est heureusement pas totalement arrivé. Seuls quelques emplois militaires sélectionnés ont été jusqu’à présent automatisés et il peut se passer du temps avant que l’armée puisse remplacer ses divisions par des machines. En attendant, la DARPA a une solution. S’ils peuvent trouver une puce cérébrale, ou encore un produit pharmaceutique qui leur permet d’effacer les souvenirs de nos soldats, il leur est possible d’avoir une armée de robots plus rapidement que prévu. Pensez-y.
Si on peut effacer le terrible souvenir d’une bataille, les soldats peuvent prendre part à chaque combat avec à chaque fois la même naïveté. On peut l’envoyer dans un millier de combats sans le briser. On pourrait donner une arme à la personne la plus intègre imaginable et il n’y a plus qu’à la convaincre de tuer une fois et d’effacer le souvenir. Rincez et répétez jusqu’à ce que ses composants soient usés. On pourrait avoir des soldats qui suivent n’importe quel ordre, peu importe leur éthique, et dont on pourrait effacer les souvenirs à volonté de sorte qu’aucun journaliste ou membre de la famille n’en entendra jamais parler. Et comme un robot, le soldat ne prendrait jamais conscience qu’il est devenu un automate de chair.
Je confesse ne pas savoir comment tout cela va finir ni le degré de réussite de la recherche. Mais je sais une chose : la DARPA pourrait réussir à enlever les souvenirs de notre cerveau, mais ils ne les effaceront jamais de nos âmes.
Référence:
1 Pollyanna est un roman de l’écrivaine américaine Eleanor Porter publié en 1913. Il met en scène Pollyanna Whittier, une jeune orpheline recueillie par sa tante. Résolument optimiste face aux vicissitudes de la vie, elle s’efforce de toujours voir le bon côté des choses au travers d’un jeu inventé par son père, The Glad Game.
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