Tandis que la NSA veille sur le planète, Monsanto la nourrit. Notre sécurité et notre alimentation sont ainsi garanties par l'Empire.
Plutôt que de le remercier de tant de magnanimité, d'aucuns osent émettre des critiques, voire lui demandent des comptes.
Mais derrière cette philanthropie, qu'y a-t-il ?
L'empire étatsunien se définit comme le bien incarné, le libéralisme cherche l'optimum de bonheur, le capitalisme la possibilité pour tous d'accéder aux produits qu'il met sur le marché.
Cet accès pour tous demande que la compétitivité des entreprises soit au top, qu'elles réduisent drastiquement leurs coûts, qu'elles serrent les budgets, que leurs employés se dépensent sans compter pour elles, sinon la porte est ouverte pour les paresseux. Pour les employés des Low Costs, ces entreprises sont un enfer de tous les jours : pour que le bonheur libéral puisse s'accomplir, l'ensemble des salariés, la cohorte des chômeurs, vit dans ce qui peut être le malheur.
Le bonheur pour tous tend vers le malheur pour chacun.
Pour la sécurité pour tous, il faut surveiller les potentialités destructrices, les terroristes en herbe, les déviants. Du coup, comme dans la description par Foucault des prisons, la société est celle de la surveillance constante, du panoptique.
Surveiller et punir, ou lorsque la sécurité pour tous tend vers l'oppression pour chacun.
De la même façon, l'alimentation pour tous nécessite des moyens considérables, mais aussi la surveillance de ceux qui par leurs semences, ne participent pas de l'effort financier. Il faut alors interdire les semences non officielles, les jardins particuliers, l'autonomie des paysans, des herboristes, des amoureux de la nature.
L'alimentation pour tous tend vers la dépendance de chacun pour les multinatiomales, avec les conséquences sanitaires et environnementales que nous n'imaginons même pas.
Mais il faut aller plus loin.
Ces organismes internationaux étatsuniens ne se contentent pas d'interdire, de surveiller, d'interdire.
Héritiers de leurs ancêtres qui pillèrent les régions autrefois détenues par des autochtones qui cultivaient, respectaient les sols, la flore et la faune, c'est bien d'un pillage de la planéte dont il s'agit. Pillage des connaissances, des environnements, des savoirs.
Ce n'est pas par hasard si les entreprises associées à la NSA sont Microsoft, Yahoo, Google, Facebook. Ce sont des entreprises de traitement de l'information, et à ce titre, leur modèle économique est basé sur la plus-value immatérielle (1), qui leur demande d'être en avance sur le plan de l'innovation, des idées, de la créativité.
Comment ne pas voir alors que l'espionage de l'ensemble des échanges de la planéte va être pour elles une source de connaissances quasi-infinie dont elles pourront de toute évidence tirer bénéfices ?
L'enjeu réel n'est pas le terrorisme, voire même la surveillance d'indésirables, mais ni plus ni moins que de s'offrir un systéme où ces entreprises seront toujours en avance, car à l'affut de la moindre idée qui pourrait naître d'envois de SMS, d'emails, ou d'échanges sur Facebook.
C'est le pillage organisé des idées de la société mondiale dont il s'agit ! Idées qui seront ensuite brevetées sous label US, intouchable.
Monsanto, ou autres entreprises pharmaceutiques, ont fait de même avec des savoirs ancestraux sur les plantes, ensuite brevetés, avec interdiction d'utiliser ces plantes sans passer par eux, y compris pour ceux qui furent à l'origine de la connaissance. Comment pourraient-ils s'opposer à ces entreprises bardées d'avocats brillants et reconnus ?
Le redépoiement planétaire est en marche, avec les USA producteurs de plus-valule immatérielle via les high tech, la Chine de plus-value matérielle via la mise en esclavage de sa population, et l'Europe comme lieu de villégiature pour touristes, avec des serveurs mal payés, mais courtois et polis.
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1 : la plus-value immatérielle provient de la vente des biens immatériels, c'est-à-dire des idées, ou de l'information contenue dans un produit. Par exemple, un logiciel, ou l'application d'un brevet sur les organsimes vivants, ou la marque. La plusvalue ne vient pas du support, mais de la quntité d'information qui y est contenue.
Pour en savoir plus : ici, par exemple.
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