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samedi 27 juillet 2013

Europe : Dramatique déclin des papillons



En vingt ans, le nombre des papillons de prairie a diminué de moitié, une tendance confirmée par les observations en France.
 
Enchantée par Brassens, la chasse aux papillons va-t-elle glisser d'un romantisme désuet aux oubliettes de l'histoire ? L'étude publiée mardi par l'Agence européenne de l'environnement n'est guère encourageante. En vingt ans, le nombre de papillons de prairie aurait diminué de moitié. 
 
« Un déclin particulièrement inquiétant » souligne l'agence, alors que les papillons sont aux avant-postes des tendances concernant tous les insectes terrestres et qu'un grand nombre d'entre eux comptent parmi les pollinisateurs, essentiels à la biodiversité. Sur 17 espèces recensées dans 19 pays, l'agence estime que huit d'entre elles déclinent, que deux sont à peu près stables et qu'une seule augmente. « Pour six espèces, la tendance est incertaine », assure-t-elle.
 
Le constat s'appuie pour l'essentiel sur les réseaux de naturalistes, mais également sur les nombreux observatoires alimentés par des amoureux de la nature, les Anglais étant champions en la ­matière. En France l'Observatoire de la biodiversité des jardins (papillons et escargots) a été mis en place en 2006. Piloté par l'association Noé Conservation, en partenariat avec le Muséum national d'histoire naturelle, il confirme la tendance européenne, même si les données diffèrent parfois légèrement selon les espèces.
 
« Sur 28 espèces et groupes d'espèces de papillons observés en France, on note une tendance à la baisse pour 22 d'entre eux »
, souligne ainsi Véronique Brondeau, chargée de programme à l'Observatoire de la biodiversité. C'est le cas de l'amaryllis, de la belle-dame, du vulcain, du machaon... Cinq autres sont stables (le citron, le lycène bleu...) et enfin un seul tire son épingle du jeu : l'aurore. Bien sûr, un recul de huit ans est encore insuffisant pour envisager des conclusions définitives. 
 
« Il faut être prudent sur l'interprétation de ces premiers résultats », précise la spécialiste. « Si on prend l'exemple du vulcain, sa population diminue en France et en Grande-Bretagne depuis 2006, mais sur un laps de temps plus long - depuis 1976 et jusqu'en 2010 - ce qu'autorisent les observations anglaises, on se rend compte alors que le nombre de papillons outre-Manche a eu tendance à augmenter », ajoute-t-elle.
Usage de pesticides
 
Un exemple toutefois qui ne contrecarre pas la tendance générale que les scientifiques expliquent assez bien : culture intensive dans certaines régions, terrains grignotés par le maquis, usage des pesticides, artificialisation des sols... 
 
« Au nord-ouest de l'Europe, les papillons de prairie n'ont pas d'autres endroits où butiner que les bordures de route, le long des voies de chemins de fer ou les parcs » souligne l'agence. « Ce que préfèrent les papillons ce sont des plantes si possible sauvages et diversifiées », poursuit Véronique Brondeau, « en France, ils ont une préférence pour les fleurs mauves ou jaunes, lavande ou boutons d'or... » 
, Sans oublier les haies et les zones humides indispensables au développement des chenilles. La première cause de disparition est la modification des paysages suivie par l'usage des pesticides. « Mais il ne faut pas oublier non plus la pollution lumineuse » qui provoque une hécatombe sur les papillons de nuit. Mal aimés et pourtant tout aussi indispensables que leurs collègues de jour. Et bien plus nombreux : 5200 qui s'orientent grâce à la Lune, contre 257 qui batifolent au Soleil sur le seul territoire français.
 
Par Marielle Court


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Le-veilleur

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