Cultures d’hiver, cultures de printemps, cultures fourragères, céréaliers ou éleveurs, tous les agriculteurs souffrent des conditions météorologiques des mois d’avril et mai. Les exploitations à proximité de la Loire, de l’Allier ou d’autres cours d’eau ayant débordé sont les plus gravement atteints.
Personne n’est épargné. Avec des sols gorgés d’eau, des champs toujours inondés en pleine période de semis, de nombreuses récoltes, d’hiver ou de printemps sont en danger. Jusqu’à 30 % perdus sur certaines parcelles. « Toutes les cultures sont impactées, celles d’hiver, comme le colza, ont très mal poussé avec l’humidité et le manque de soleil. Quand les champs ont été inondés, c’est encore pire. Pour les cultures de printemps, certaines récoltes sont très compromises. Nous travaillons à définir un état de calamité agricole », résume Éric Bertrand, président de la Chambre d’agriculture de la Nièvre.
Hier après-midi, des agriculteurs, avec la Chambre d’agriculture, des représentants de la DDT (direction départementale des territoires) et de la FDSEA ont fait le point sur les dégâts dans les différentes cultures, à Chevenon, l’un des secteurs parmi les plus touchés.
1. Cultures d’hiver. La pluie abondante et le manque de soleil ont ralenti la croissance des cultures d’hiver. Plus grave, dans certaines régions, des pieds sont restés immergés pendant près d’une semaine à cause des crues. Une bonne partie a pourri, jusqu’à un tiers pour les parcelles les plus endommagées. D’autres plants ont résisté mais les siliques (le fruit) ne se sont pas du tout développées et sont également perdues. Pour ces cultures, les agriculteurs n’ont aucune voie de recours.
2. Cultures de printemps. La crue est arrivée pendant la pire période pour les cultures de printemps, comme le maïs, pendant le semis. La plupart des agriculteurs ont profité des quelques beaux jours, autour du 10 avril, pour semer ; une courte fenêtre de tir qu’il ne fallait pas rater. Dans les zones inondées, les semis sont perdus. Même ceux qui ont résisté n’ont pas le développement qu’ils devraient avoir à cette époque de l’année (deux à trois feuilles au lieu de cinq à six en temps normal). De plus, les exploitants n’ont, théoriquement, plus le droit de semer après le 31 mai, alors qu’ils ne pourront pas le faire avant le 6 ou 7 juin dans les conditions actuelles. Pour le tournesol, qui a été très touché partout, il est même déjà trop tard pour semer à nouveau. Les récoltes seront moins importantes avec des rendements faibles.
3. Élevage. Les éleveurs ont dû se résoudre à rentrer les bêtes pour ne pas détériorer les prés, gorgés d’eau. Dans le Morvan, où l’hiver s’est éternisé, les bêtes ne sont parfois pas restées plus de dix jours au pré. Les vaches profiteront moins, donc la production sera moins bonne. De plus, en les gardant à l’intérieur, l’éleveur doit les nourrir lui-même, ce qui implique un coût supplémentaire.
4. Assurance. Les agriculteurs touchés peuvent déclarer un accident de culture auprès de la DDT. Un problème s’ajoute pour les exploitants qui sont situés en zone inondable, puisque les assureurs ne prennent pas en charge les dommages causés par les crues dans le cadre de l’assurance récolte.
Via sott.net
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