Gates, Rockefeller et une révolution verte en Afrique
L'Alliance pour une Révolution Verte en Afrique, comme elle se nomme, est une alliance, toujours avec la même Fondation Rockefeller qui a créé la "Révolution génétique". Un coup d’oeil au conseil d'administration de L'Alliance pour une Révolution Verte en Afrique le confirme.
Il comprend rien d'autre que l'ancien Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan en tant que président. Dans son discours d'acceptation lors d’un un événement du Forum économique mondial à Cape Town, en Afrique du Sud, en juin 2007, Kofi Annan a déclaré: "J'accepte ce défi avec gratitude envers la Fondation Rockefeller, la Fondation Bill & Melinda Gates, et de tous ceux qui soutiennent notre campagne africaine ".
En outre, le conseil de L'Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA) compte un Sud africain, Strive Masiyiwa, qui est un administrateur de la Fondation Rockefeller. Il comprend Sylvia M. Mathews de la Fondation Bill & Melinda Gates; Mamphela Ramphele, ancien Directeur général de la Banque mondiale (2000 - 2006); Rajiv J. Shah de la Fondation Gates; Nadya K. Shmavonian de la Fondation Rockefeller; Roy Steiner de la Fondation Gates. De plus, une Alliance pour l’AGRA comprend Gary Toenniessen, le Directeur général de la Fondation Rockefeller, et Akinwumi Adesina, directeur associé de la Fondation Rockefeller.
Pour remplir la composition de ce groupe, les programmes pour l’AGRA comprennent Peter Matlon, Directeur général de la Fondation Rockefeller; Joseph De Vries, Directeur du Programme pour les systèmes semenciers d’Afrique et directeur associé de la Fondation Rockefeller; Akinwumi Adesina, directeur associé de la Fondation Rockefeller. À l'instar de l'ancienne révolution verte qui a échoué en Inde et au Mexique, la nouvelle révolution verte en Afrique est manifestement une grande priorité de la Fondation Rockefeller.
Même s’ils ont gardé un profil bas jusqu’à présent, Monsanto et les grands géants de l'agro-industrie des OGM sont soupçonnés d’être au cœur de l'utilisation de l’AGRA de Kofi Annan afin de propager leurs semences OGM brevetées dans toute l'Afrique sous l'étiquette trompeuse de "biotechnologie", le nouvel euphémisme pour les semences génétiquement modifiées et brevetées. À ce jour, l'Afrique du Sud est le seul pays africain qui autorise la plantation légale de cultures OGM. En 2003, le Burkina Faso a autorisé des essais d’OGM. En 2005, le Ghana de Kofi Annan a rédigé une loi sur la sécurité biologique et les principaux responsables ont exprimé leur intention de poursuivre la recherche sur la culture des OGM.
L'Afrique est la prochaine cible de la campagne du gouvernement américain visant à répandre les OGM dans le monde entier. Ses sols riches en font une candidate idéale. Il n'est donc pas surprenant de nombreux gouvernements africains soupçonnent le pire de la part des sponsors des OGM, puisqu'une multitude de projets de génie génétique et de biosécurité ont été entrepris en Afrique, dans le but d'introduire les OGM dans les systèmes agricoles en Afrique. Il s'agit notamment de parrainages offerts par le gouvernement des États-Unis afin de former aux Etats-Unis les scientifiques africains en matière de génie génétique, en projets de biosécurité des projets financés par l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et la Banque mondiale, en recherche sur les OGM impliquant cultures vivrières des autochtones africains.
La Fondation Rockefeller a travaillé pendant des années pour promouvoir, en grande partie sans succès, les projets visant à introduire les OGM dans les champs en Afrique. Ils ont soutenu la recherche qui supporte l'applicabilité du coton génétiquement modifié dans les Makhathini Flats en Afrique du Sud.
Monsanto, qui a un pied dans l'industrie semencière d’Afrique du Sud, à la fois pour les plants hybrides et OGM, a conçu un ingénieux programme pour les petits porteurs et connu sous le nom de Campagne « Graines de l'espoir », campagne qui est en train d’introduire un package « révolution verte » pour les agriculteurs pauvres à petite échelle, suivi, bien sûr, par les semences OGM brevetées de Monsanto. 6
La compagnie Syngenta AG de Suisse, l'un des « Quatre Cavaliers de l'Apocalypse des OGM », verse des millions de dollars dans une nouvelle infrastructure de serres à Nairobi, afin de développer du maïs génétiquement modifié et résistant aux insectes. Syngenta fait également partie du CGIAR.7
Ce n'est pas par hasard que les fondations Rockefeller et Gates s'associent pour pousser une révolution verte de type OGM en Afrique, et qu’au même moment ils soient en train de financer tranquillement la "réserve de semences du jugement dernier" de Svalbard. Les géants de l'agrobusiness des OGM sont enfoncés jusqu’au cou dans le projet de Svalbard.
En effet, la totalité du projet de Svalbard et des gens qui y sont impliqués rappelle des images de la pire catastrophe qui soit et provenant du best-seller de Michael Crichton, « Andromeda Strain », un thriller de science-fiction où une maladie mortelle d'origine extraterrestre provoque une rapide et mortelle coagulation du sang qui menace l'espèce humaine tout entière. A Svarbard, le futur et mieux sécurisé des entrepôts de semences sera gardé par les policiers de la révolution verte des OGM -- les fondations Rockefeller et Gates, Syngenta, DuPont et CGIAR.
Ce projet de Svalbard sera géré par un organisme appelé le Consortium mondial pour la diversité des graines (Global Crop Diversity Trust ou GCDT). Qui sont-ils pour tenir un tel merveilleux consortium sur les variétés de semences de la planète tout entière ? Le GCDT a été fondé par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (Food and Agriculture Organisation ou FAO) et par Bioversity International (qui était anciennement l'Institut International de recherche génétique sur les plantes), une scission au sein du CGIAR.
Le Consortium mondial pour la diversité des graines est basé à Rome. Son Conseil est présidé par Margaret Catley-Carlson, une Canadienne que l’on retrouve également au conseil consultatif du groupe Suez Lyonnaise des Eaux, l'une des plus grandes sociétés privées de distribution d'eau. Catley-Carlson a également été présidente jusqu'en 1998 du Population Council basé à New York, l'organisme de réduction de la population de John D. Rockefeller, créé en 1952 afin de faire progresser le programme eugéniste de la famille Rockefeller sous le prétexte de promouvoir "la planification familiale", les dispositifs de contrôle des naissances, la stérilisation et le "contrôle des populations" dans les pays en voie de développement.
D’autres membres du conseil d'administration du GCDT incluent l’ancien cadre de la Bank of America et actuellement chef de la Hollywood DreamWorks Animation, Lewis Coleman. Coleman est aussi l'administrateur de Northrup Grumman Corporation, l'une des plus grands contractants du Pentagone et de l’industrie militaire d’Amérique.
Jorio Dauster (Brésil) est également Président du Conseil de Brasil Ecodiesel. Il est un ancien ambassadeur du Brésil auprès de l'Union européenne, et le négociateur en chef de la dette extérieure du Brésil auprès du Ministère des finances. Dauster a également rempli les fonctions de Président de l'Institut brésilien du café et de coordonnateur du projet de modernisation du système des brevets au Brésil, qui consiste à légaliser les brevets sur les semences qui sont génétiquement modifiées, une chose qui, jusque récemment, était interdite par les lois du Brésil.
Cary Fowler est le Directeur exécutif du Consortium. Fowler a été professeur et directeur de la recherche dans le Département pour les études internationales sur l’environnement et le développement de l'Université norvégienne des sciences de la vie. Il a également été conseiller principal auprès du Directeur général de Bioversity International. Là, il représentait les Centres de récolte du futur du Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale (CGIAR), durant les négociations sur le Traité international sur les ressources génétiques des plantes. Dans les années 1990, il a dirigé le Programme international sur les ressources génétiques des plantes de la FAO. Il a élaboré et supervisé les négociations du Plan d'action mondial de la FAO pour les ressources génétiques des plantes, plan adopté par 150 pays en 1996. Il est un ancien membre du Conseil National des ressources génétiques des plantes des États-Unis et du Conseil d'administration du Centre international d'amélioration du maïs et du blé au Mexique, une autre fondation des Rockefeller et projet du CGIAR.
Membre du conseil d'administration du GCDT, le Dr Mangala Rai, de l'Inde, est le Secrétaire du Département indien de la recherche agricole et de l'éducation (DARE), et le Directeur général du Conseil indien de la recherche agricole (ICAR). Il est également membre du conseil d'administration de l'Institut international de recherche sur le riz (IRRI) de la Fondation Rockefeller, qui a fait la promotion de la première grande expérimentation d’un OGM, le "Golden Rice" tant vanté et qui s'est avéré être un échec. Rai a siégé comme membre du conseil d'administration pour le CIMMYT (Centre International d’amélioration du maïs et du blé), et comme membre du Conseil exécutif du CGIAR.
Les donateurs ou les anges financiers du Consortium mondial pour la diversité des graines (GCDT) incluent également, selon les termes du classique de Humphrey Bogart, Casablanca,"tous les suspects habituels." Outre les Fondations Rockefeller et Gates, les donateurs comprennent les géants des OGM DuPont-Pioneer Hi-Bred, la compagnie Syngenta de Bâle (Suisse), le CGIAR et l’agence d’aide au développement du Département d'Etat qui est énergiquement pour les OGM, le USAID. En effet, il semble que nous ayons les renards des OGM et de la réduction de la population qui gardent le poulailler de l'humanité, le magasin mondial de la diversité des semences, à Svalbard. 8
Pourquoi Svalbard, à présent ?
On peut légitimement se demander pourquoi Bill Gates, la Fondation Rockefeller et les géants du génie génétique et de l’agro-industrie comme DuPont et Syngenta, avec également le CGIAR, construisent la réserve de semences du jugement dernier dans l'Arctique.
Qui utilise une telle banque de semences en premier lieu? Les sélectionneurs et les chercheurs sont les grands utilisateurs des banques de gènes. Aujourd'hui, les plus importants phytogénéticiens sont Monsanto, DuPont, Syngenta et Dow Chemical, les géants mondiaux du brevetage de plantes OGM. Depuis le début de l’année 2007, Monsanto détient, avec le gouvernement des Etats-Unis, les droits mondiaux de brevet pour les plantes dites "Terminator" ou technologie de restriction de l’utilisation génétique (TRUG). Les plantes Terminator sont une technologie inquiétante par laquelle une semence commerciale et brevetée se "suicide" après une seule récolte. Le contrôle par les entreprises privées de semences est total. Un tel contrôle et un tel pouvoir sur la chaîne alimentaire n'a jamais existé auparavant dans l'histoire de l'humanité.
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