SEOUL (AFP) - La Corée du Nord a menacé vendredi de frapper le Sud militairement si des opposants au régime communiste mettent à exécution leur projet de larguer des tracts politiques au-dessus de son territoire la semaine prochaine.
"Au moindre mouvement lié (à ce projet) de largage (...), les unités du Front Ouest lanceront sans préavis une frappe militaire impitoyable", a prévenu dans un communiqué l'Armée populaire de Corée, forte de plus d'un million d'hommes.
La Corée du Sud a immédiatement répondu qu'elle riposterait à toute frappe nord-coréenne.
"Si cela se produit, nous riposterons en frappant l'origine des tirs", a déclaré le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Kwan-Jin, cité par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Des transfuges nord-coréens ont annoncé l'envoi de tracts accrochés à des ballons le 22 octobre à 11H30 (02H30 GMT) de l'autre côté de la frontière près de la ville de Paju, à environ 60 km au nord de Séoul.
L'organisation "Les combattants pour une Corée du Nord Libre" a fait savoir vendredi qu'elle n'avait aucunement l'intention de battre en retraite. "Nous ne cèderons jamais aux menaces de la Corée du Nord", a affirmé à l'AFP son chef, Park Sang-Hak.
L'armée nord-coréenne, citée par l'agence officielle KCNA, a conseillé aux habitants de la région d'"évacuer en prévision d'éventuels dégâts". "Les environs seront la cible de tirs directs de l'Armée populaire de Corée", a précisé le communiqué.
Les militants anti-Pyongyang envoient régulièrement vers le Nord des tracts de propagande dénonçant l'autoritarisme du régime et appelant les Nord-Coréens à se soulever. Ils avaient notamment envoyé l'an dernier des textes faisant référence aux révolutions du printemps arabe.
Le Nord, qui impose une censure totale sur son territoire, a menacé à plusieurs reprises par le passé de tirer vers le Sud pour empêcher de tels envois à son encontre, sans que ces menaces aient jamais été suivies d'effet.
Mais ce dernier communiqué, qui mentionne le lieu et la date prévus du largage, est plus agressif et inhabituellement précis. "L'Armée populaire de Corée tient toujours ses promesses", a-t-elle averti.
Les tensions entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, toujours très vives depuis la guerre (1950-53), se sont aggravées après le torpillage d'une corvette sud-coréenne qui s'est soldé par la mort de 46 marins en mars 2010, et le bombardement de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong le 23 novembre de la même année.
Après ce bombardement, l'armée de Corée du Sud avait repris ses propres opérations d'envois de tracts par delà la frontière alors qu'elle observait un moratoire depuis onze ans.
Jeudi, le président sud-coréen Lee Myung-Bak a affectué une visite surprise sur cette île. "Si la Corée du Nord nous provoque, nous devons répliquer avec force. Nous devons défendre (la frontière maritime) jusqu'au bout", a-t-il déclaré.
Séoul a par ailleurs annoncé de nouvelles manoeuvres militaires, pour la semaine prochaine, auxquelles participeront quelque 240.000 soldats sud-coréens de tous les corps d'armée, ainsi que des soldats américains.
Pour certaines observateurs, les menaces nord-coréennes ne sont qu'une bravade de plus.
"Je pense que c'est du bluff. Ce pourrait être une réaction indirecte à ce que le président Lee a dit hier et une tentative du Nord de diviser davantage conservateurs et libéraux avant l'élection présdentielle" sud-coréenne de décembre, estime ainsi Kim Yong-Hyun, professeur à la Dongguk University.
Source trouver:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire