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dimanche 25 septembre 2011

Acidification des océans, une véritable bombe à retardement, il y a urgence



Depuis plus de 30 ans, le chimiste et océanologue Richard Feely de la " National Oceanic and Atmosphere Administration" américaine, recueille des échantillons d'eau dans le nord du Pacifique.


Il a observé un baisse constante et régulière du PH des eaux à la surface de cet océan, et particulièrement dans les régions où les concentrations en dioxyne de carbone dans l’atmosphère issues de la circulation automobile, des centrales électriques au charbon ou encore des autres activités industrielles sont les plus concentrés.

Cette eau de surface qu'il étudie en laboratoire est maintenant devenue si acide qu'elle peut dissoudre en peu de temps les coquilles protectrices des animaux marins tel que ceux des mollusques, des coraux ou encore des planctons.

Ces signes très alarmants de la qualité des eaux de surface témoignent de la gravité de l'acidification actuelle des océans.

Beaucoup de temps et d'argent sont consacrés à l'étude des niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, cause majeure des gaz à effet de serre dont tout le monde a entendu parlé, mais très peu sont consacrés aux impacts alarmants qu'ils ont sur les océans.

Il n'y a pas actuellement de réel débat sur les conséquences dramatiques qu'entraine une si rapide augmentation de l'acidité des océans.

"Pourtant les résultats constatés sont très clairs" explique Richard Feely.

Les océans absorbent environ 22 millions de tonnes de CO2 contenus dans l'atmosphère chaque jour. Cet absorption du carbone par les océans évite la formation d'une grande quantité d’émission de gaz à effet de serre , et temporise efficacement l'augmentation trop rapide du réchauffement climatique, mais il se paye très cher au niveau des équilibres chimiques océaniques.

Ce carbone mélangé à l'eau de mer créé de l'acide carbonique qui rapidement se transforme chimiquement en bicarbonate et en hydrogène: Cet excès d’hydrogène a pour conséquence d'augmenter l'acidité de l'eau.

Ce niveau élevé d'acidité dans l'eau entrave gravement la formation des coquilles et des squelettes des animaux marins et leur rend malheureusement la vie très difficile. Au niveau du plancton microscopique et d'une foultitude d'autres espèces qui sont à la base de la chaine alimentaire océanique, cette augmentation de l'acidité a pour conséquence une réduction de leur croissance et le déclin rapide de leur population, ce qui génère immédiatement un dépeuplement significatif du poisson dans la région atteinte.

Mais cette acidification affecte aussi les coraux, qui croissent du coup beaucoup plus lentement ou voir même disparaissent. Ces récifs coralliens hébergent plus de 25% des poissons marins, et c'est donc tout l’équilibre océanique qui se voit maintenant profondément altéré.

Ces écosystèmes marins sont tellement interconnectés, qu'en fait les scientifiques ne peuvent même pas prédire avec exactitude les impacts écologiques négatifs que cette acidification des océans entraine. Il est néanmoins certain qu'un changement rapide en dépeuplement des espèces marines est en cours.

Les émissions de carbone libérées dans l’atmosphère depuis le début de la révolution industrielle ont accéléré rapidement le processus d'acidification des océans. Les scientifiques prévoient un déclin du PH moyen de 8.1 à 7.8 d'ici la fin du 21 ème siècle.

Pour John Guinotte bio-géographe marin du "Marine Conservation Biology Institute " de Washington, l'augmentation de l'activité humaine en cours accélère encore plus ce processus.

"Si nous ne modifions pas nos comportement, et notre dépendance aux énergies fossiles", prévient-il, «nous pourrions connaître des changements irréversibles de l'environnement marin qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la vie sur Terre."

Une équipe internationale de biologistes marins a récemment étudié l'impact sur l'océan de l'importante quantité de C02 libérée par les activités volcaniques en Papouasie Nouvelle Guinée, où le niveau du PH était estimé à celui que nous devrions connaitre en 2100 dans tous les océans. Ils ont constaté que plus de 90% des espèces marines avaient disparu. Cette étude nous donne un aperçu des profonds bouleversements qu'entraine l'acidification des eaux de mer et nous signale l'urgence que nous avons de réduire nos émissions de carbone aussi rapidement que possible.

Plus d'1 milliard de personnes à travers le monde dépendent directement de l'océan pour survivre.

Les problèmes qu'engendrent les émissions de carbone sur terre dépassent largement le seul cas du réchauffement climatique. Ce lent processus de l'acidification des océans qui est maintenant enclenché va perdurer pendant des siècles. Il est urgent d'en prendre acte, et si les gouvernements du monde entier ne réagissent pas, ils leurs est du moins rendu obligatoire toutefois de laisser les scientifiques étudier ce phénomène de près afin d'en prévenir si cela est possible,les effets dévastateurs constatés.

Source: Naturealerte 

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