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jeudi 22 juillet 2010

OMERTA sur la catastrophe de BP – Comment BP tente de baîllonner les médias

C’est seulement le 12 juillet que les garde-côtes, qui travaillent en lien étroit avec BP, ont assoupli les règles d’accès aux zones touchées par la marée noire pour les journalistes (comme l’explique une dépêche de l’agence AP). Mais ils peuvent toujours être tenus à l’écart pour des raisons de sécurité, une excuse évoquée parfois de manière fallacieuse. Ainsi Mac McCleland de Mother Jones explique qu’on lui a interdit de se rendre dans un réserve naturelle car la route n’était pas en assez bon état.


Depuis le début de la marée noire, l’entreprise est sous le feu de plusieurs médias, en particulier du magazine Mother Jones et du site Huffington Post, qui dénoncent les restrictions imposées à leur travail. Ils révèlent que malgré les injonctions des dirigeants de la FEMA depuis Washington, les responsables sur place font tout pour empêcher les journalistes d’approcher des sites sinistrés. Ainsi les garde-côte ont-ils menacé de 40 000 dollars d’amende et d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 5 ans, les reporters tentant de s’approcher de trop près de la nappe de pétrole.

BP menace de licencier ceux qui parlent

Mercredi 14 juillet, Mother Jones a révélé le témoignage clé d’un cadre renvoyé de BP qui travaillait justement à éloigner les journalistes. Allan Dillon, révèle que sous un discours officiel prêchant l’accès des médias à toutes les informations, BP a mis en place tout un système visant à l’omerta sur la marée noire. “Il y a tout un tas de choses qu’ils veulent cacher aux médias”, explique-t-il. Selon lui, les zones hors d’accès des journalistes sont justement celles qui sont couvertes de pétrole brut. “Les médias ne pouvaient accéder qu’à des zones particulièrement banales.”

Il confirme que les sous-traitants de BP ont interdit formellement aux travailleurs nettoyant les côtes de parler aux journalistes. “Il y a des gens sur ces plages qui donneraient beaucoup pour parler aux reporters, ne serait-ce que parce qu’ils ont des problèmes de salaire (…). A huis clos on leur fait comprendre que s’ils parlent aux médias ils seront renvoyés”, révèle-t-il.

Pour faire respecter ces règles, explique Allan Dillon, BP a recruter des spécialistes de la sécurité, comme lui et d’ancien militaires. “C’est une violation du premier amendement”, dit-il à Mother Jones. “Vous ne pouvez pas interdire l’accès des médias à une plage publique, la loi martiale n’a pas été déclarée.”

Dans une interview qu’il a accordée à une chaîne de télévision, il explique que la priorité de BP semble ne pas être de nettoyer les plages. “Ce que fait cette entreprise à notre pays est mal”, assène-t-il.


Lien du site http://www.futurquantique.org/?p=9644

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