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jeudi 20 août 2015
Equateur, Volcan Cotopaxi : 325.000 personnes menacées état d'urgence et contrôle des médias pour eviter la panique
Le réveil du volcan Cotopaxi en Equateur, dès vendredi a entraîné l'évacuation des habitants des localités les plus exposées. Les autorités ont annoncé samedi 15 août, leur intention de déclarer «l'état d'exception» entraînant une censure de la presse.
Le volcan Cotopaxi s'est réveillé ce week-end, les autorités ont déplacé environ 15000 personnes se situant à dans des zones menacées par les potentielles avalanches provoquées par la fonte de la neige.
Les autorités équatoriennes ont émis une «alerte jaune», signe de stabilisation de l'activité volcanique du Cotopaxi. Elles ont instauré l'état d'exception pour pouvoir déployer les moyens humains et matériels nécessaires aux évacuations de populations menacées. Cependant, le gouvernement de Rafael Correa, sous couvert de risques de désinformation, a établit une censure des médias sur les aspects liés à l'éruption.
La zone de risque entourant le volcan enneigé, situé à 45 km au sud de Quito, recouvre en partie trois régions du centre et du nord du pays Cotopaxi, Napo et Pichincha, a expliqué lors d'une conférence de presse la ministre de Gestion nationale des risques, Maria del Pilar Cornejo.«Dans la zone affectée de la région de Cotopaxi, nous estimons à 110.000 personnes (ndlr : la population pouvant être touchée). Dans la zone de Pichincha, 80.000 à 200.000, et dans la région de Napo, autour de 15.000 personnes», a-t-elle indiqué, soit un total potentiel de 325.000 personnes environ, qui «pourraient être affectées par le flux de lave».
Cette lave, en faisant fondre la neige, pourrait déclencher de dangereuses avalanches, craignent les autorités. «Nous avons noté une légère augmentation du débit des rivières (ndlr : en contrebas du volcan), ce qui pourrait être dû au dégel survenu dans la partie haute du volcan», a indiqué le ministre coordinateur de Sécurité, César Navas, précisant toutefois que, depuis samedi, «il n'y a pas eu de projection de flux pyroclastique (ndlr : matériel incandescent), donc il n'y a pas de présence de coulées de lave».
Considéré comme l'un des plus dangereux du monde, le volcan, qui culmine à 5.897 mètres d'altitude, a été secoué depuis vendredi par de nombreuses explosions, dégageant d'imposantes colonnes de cendres ainsi que des fragments solides et incandescents. L'éruption, la première depuis 1877, a entraîné l'instauration de l'état d'exception par le gouvernement et l'évacuation de 505 personnes des localités voisines.
«L'activité interne du volcan ces 24 dernières heures est restée élevée, c'est-à-dire qu'il y a des preuves de mouvements de fluides à l'intérieur du volcan, de gaz et de magma», a indiqué lundi César Navas. A l'extérieur, a précisé César Navas, l'activité est modérée, avec «des émissions de cendres volcaniques très légères, très faibles».
Censure préventive des médias par le gouvernement
Depuis l'entrée en éruption du volcan Cotopaxi, le gouvernement a établi la censure préventive de toute information à son sujet, une mesure immédiatement critiquée comme une attaque à la liberté de la presse. «Afin de garantir la sécurité des citoyens, la censure préalable est décrétée concernant l'information sur le processus éruptif du volcan Cotopaxi émise par les médias de communication», énonce le décret instaurant l'état d'exception. Une décision qui survient à un moment où le président socialiste Rafael Correa affronte un vaste mouvement de protestation.
«Dans ces cas-là, l'information est très importante», a déclaré Rafael Correa, mettant en garde contre le risque «de créer des rumeurs, que n'importe qui lance sur Twitter une énormité qui provoque la panique». L'état d'exception sera en vigueur pour 60 jours maximum et durant cette période, les Equatoriens «ne pourront s'informer que par les bulletins officiels émis sur le sujet par le ministère coordinateur de la sécurité, avec l'interdiction de diffusion de toute information non autorisée par un média de communication, qu'il soit public ou privé, ou via les réseaux sociaux».
En témoignent ces messages sur Twitter de l'agence gouvernementale de l'Environnement, qui tente de répondre aux questions posées par les internautes. Ici, on explique que la censure en cours permet de contrôler les informations susceptibles de générer le chaos parmi la population autour de la question du volcan.
La mesure a crispé les médias équatoriens, déjà régulièrement critiqués par Correa pour leurs liens supposés avec l'opposition.
«Le président argue que c'est pour éviter la panique avec des informations alarmistes. On part du principe que les journalistes et les citoyens sont alarmistes, il y a ce préjugé implicite», critique Diego Cornejo, directeur de l'Association équatorienne d'éditeurs de journaux (Aedep). Pour le journaliste, cette censure est «disproportionnée, inopportune, car elle arrive justement dans un moment de mobilisation sociale».
Jeudi dernier, des heurts ont opposé les partisans du président de la République, et ceux de l'opposition. Cette dernière taxe l'éxecutif d'autoritarisme, Rafael Correa souhaitant modifier la constitution pour s'autoriser l'exercice d'un quatrième mandat.
Source trouver:
Naturealerte
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