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dimanche 11 janvier 2015

Russie: Des scientifiques déclarent que la région d'Oussinsk est devenue la zone de la pire catastrophe écologique du monde.



Triste héritage de l'ancien empire soviétique: Les déversements d'hydrocarbures en Russie et en particulier dans la région d'Oussinsk dans la république des Komis sont moins spectaculaires que les catastrophes pétrolières habituellement médiatisées, comme celui du golfe du Mexique ou celui du delta du Niger ou encore ceux régulièrement signalés dans la mer du Nord, mais le goutte-à-goutte de brut en fuite généralisé depuis des décennies sur tout le réseau de pipelines de cette région nordique de la Russie  a fini par créer le pire désastre écologique pétrolier de notre planète. 

En effet c'est un bien triste visage qu'affiche le paysage de cette région russe; un réseau tentaculaire de pipelines en fuite et de zones d'extraction inhospitalières que les experts scientifiques du pays n'hésite pas a déclaré comme la zone de la pire catastrophe écologique du monde.

Les écologistes estiment qu'au moins 1 % de la production annuelle de pétrole de la Russie, soit 5 millions de tonnes de pétrole brut en fuite se déversent chaque année dans les écosystèmes de la région . 

Cela équivaut à la fuite d'un Deepwater Horizon tous les deux mois. 

La dégradation de toutes les infrastructures pétrolières et le climat rigoureux dans cette vaste zone d'extraction se sont combinés pour créer l'un des plus grand désastre écologique connu dans le Monde.

Le pétrole de la région suinte obstinément de partout, des canalisations rouillées, des pipelines dégradés et des vieux puits d'extraction. Il a déjà contaminé les sols pour des décennies, tué toutes les plantes des abords des infrastructures pétrolières, ainsi que tous les arbres alentours. Cette fuite constante et généralisée détruit et ronge petit à petit la nature, et avec le temps, inexorablement, tout les écosystèmes de la région. 

On estime même qu'environ un demi-million de tonnes de ces fuites se déversent chaque année dans les rivières de la région; Il faut rappeler que toutes ces rivières se jettent dans l'océan Arctique. Cet apport constant de pollution  bouleverse déjà l'équilibre délicat des régions côtières de l'Arctique Russe.

Toutes les fuites combinées de la région en font la plus vaste et la plus polluée des régions dans le monde, affirment les scientifiques, et en particulier le Dr Grigory Barenboim,chercheur principal à l'Académie russe de l'Institut des Sciences des problèmes de l'eau. 

Pas de chiffres précis sur l'ampleur des dégâts, mais Greenpeace estime qu'au moins 5 millions de tonnes fuient chaque année dans un pays produisant environ 500 million de tonnes par an. Le Dr Irina Ivshina, de l'Institut de l'Environnement et de la génétique des micro-organismes, institut financé par le gouvernement Russe, confirme cette estimation.

En 2010, Une rapport du Ministère des Ressources naturelles russe démontrait que 10 à 15 % des fuites de pétrole dans la république des Komis pénétraient dans les rivières, soit près de 500 000 tonnes de brut qui finissent par se déverser dans l'Arctique.Cette estimation est considérée comme très prudente: Le ministère russe du Développement économique a même signalé l'année dernière que ces déversements devraient plutôt être estimés à 20 millions de tonnes par an.

Ce chiffre abyssal semble être basé sur le fait que la plupart des petites fuites en Russie ne sont pas signalées. En effet selon la loi russe, les fuites de moins de 8 tonnes sont classées uniquement comme «incidents» et ne déclenchent aucune sanction judiciaire. Bien plus grave encore, la plupart des déversements d'hydrocarbures russes échappent à toutes détections, en effet la plupart d'entre eux se produisent dans les vastes étendues de la toundra dépeuplée, ces immenses forêts de conifères du nord du pays.

Appelé à commenter, le ministère des Ressources naturelles et le ministère de l'énergie ont confirmé qu'ils n'ont aucune données sur la quantité de brut en fuite dans les régions boisées.  

Même en ne prenant en compte que ce chiffre officiellement bas, la Russie reste de loin le pire pollueur pétrolier dans le monde.

Aujourd'hui les entreprises russes se déplacent vers l'Arctique pour tenter d'exploiter cet immense nouvel eldorado de l'or noir, mais là il reste difficile à extraire, et déclenche la crainte croissante des scientifiques du pays devant la possibilité d'une calamité environnementale potentielle.

Gazpromneft, filiale pétrolière du géant gazier Gazprom, se prépare aujourd'hui à forer en mer de Pechora dans l'Arctique, et nombreux sont ceux qui s'alarment, la plate-forme de forage semble technologiquement dépassée et la société ne pourrait pas faire face a des accidents potentiels.

© Nature Alerte






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