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mardi 25 août 2015

Ce que les merdias français ne disent pas sur Donald Trump

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© Inconnu
Donald Trump fait actuellement la course en tête parmi les candidats à l’investiture républicaine pour la prochaine élection présidentielle américaine. Mais qu’en pense l’oligarchie ? 
Primaires américaines : Ce que les médias français n'ont pas dit sur Donald Trump - par François Asselineau, réflexions à partir d'un article du magazine américain Counterpunch.

On se rappelle que les services de renseignement russes ont diffusé sur Internet, le 6 février 2014, l'enregistrement d'une conversation téléphonique qu'ils avaient interceptée entre Victoria Nuland, sous-secrétaire d'État chargée de l'Europe, et l'ambassadeur américain en Ukraine, Geoffrey Pyatt.

Ce qui était sensationnel dans cet enregistrement, c'est que l'on pouvait y entendre, sans l'ombre d'une ambiguïté, la responsable du Département d'État donner à son ambassadeur les instructions sur qui devait désormais accéder au pouvoir à Kiev. Le choix de Washington était de nommer Arseni Itaseniouk à la tête du gouvernement ukrainien et d'en écarter Vitali Klitschko (Mme Nuland appelant les deux protagonistes respectivement « Yats » et « Klitsch »). Et c'est ce qui fut fait. (cf. la bande son et sa traduction :https://www.youtube.com/watch?v=2-kbw00aqqc notamment à partir de 1'15'').

Peut-être était-ce ainsi la première fois dans l'Histoire que l'opinion publique mondiale disposait, en « temps réel », de la preuve enregistrée irréfutable (et dont l'authenticité fut d'ailleurs confirmée ultérieurement par l'intéressée) d'un complot conduit par les États-Unis, visant au renversement d'un pouvoir indépendant dans un pays étranger et à son remplacement par un pouvoir fantoche à la botte de Washington.

Pourtant, ce n'est pas ainsi que cet enregistrement spectaculaire et historique fut présenté au public en France. Les grands médias de notre pays se focalisèrent sur un seul membre de phrase de cette conversation, celui où Mme Nuland lance à l'ambassadeur : « And, you know... fuck the EU ! », c'est-à-dire « Et puis vous savez, que l'Union européenne aille se faire foutre ! ».

Ce tri vicieux opéré dans l'information eut l'effet recherché. La grande majorité de nos compatriotes, - n'ayant ni l'idée ni l'envie de se faire une idée par eux-mêmes en écoutant l'intégralité de la bande son -, furent persuadés que l'objet du scandale suscité par cette conversation téléphonique était tout bonnement que la sous-secrétaire d'État états-unienne chargée de l'Europe parlait comme une harengère et qu'elle méprisait l'Union européenne.

Le fait que le scandale portait sur tout autre chose et était d'une tout autre gravité, qu'il résidait dans la preuve que le changement de pouvoir en Ukraine était entièrement piloté par Washington, et que la France acceptait de ruiner ses relations avec la Russie sur la base d'une présentation odieusement mensongère des événements, passa tout simplement à la trappe. Je renvoie ici à mon analyse de l'époque :https://www.youtube.com/watch?v=ev99TZWqX9Y

Cette manœuvre de désinformation est désormais systématiquement utilisée dès lors qu'une voix dissonante ou qu'une information très gênante, impossibles à camoufler, risquent de déstabiliser l'ordre euro-atlantiste établi. Aussitôt les grands médias font la « part du feu » :

- en essayant de décrédibiliser la voix dissonante par des attaques minables et calomniatrices n'ayant aucun rapport avec le fond du sujet (il suffit de rappeler ici le harcèlement dont j'ai fait personnellement l'objet, lors de l'émission « On n'est pas couché », sur la prétendue « affaire Serge Ayoub »...) ;

- en tentant de neutraliser la portée dévastatrice d'une information gênante par une focalisation exclusive sur un aspect totalement subalterne de cette information.
Dans les deux cas, les grands médias agissent ainsi pour détourner l'attention du public de ce qui est vraiment important. Leur objectif est d'entretenir les citoyens dans une vision superficielle, tronquée et inoffensive de la réalité, de les empêcher de prendre conscience de la pertinence d'analyses alternatives de la situation, et de les maintenir captifs à l'intérieur du cercle de la pensée unique, seule autorisée.

Cette manœuvre vient de nouveau de montrer son efficacité avec le traitement médiatique de Donald Trump, le candidat qui caracole actuellement en tête dans les sondages sur la course pour l'investiture républicaine à la prochaine élection présidentielle américaine.

À en croire les grands médias états-uniens ou français, cet homme qui a amassé une immense fortune dans l'immobilier, ne serait qu'un affreux populiste et un scandaleux misogyne. Ce n'est certes pas faux, et c'est même exact. Tout comme était exact le fait que Mme Nuland est grossière comme un charretier et que les États-Unis se fichent pas mal de la position diplomatique de l'Union européenne.

De fait, Donald Trump fait recette de façon peu ragoûtante auprès de son électorat, en fustigeant de façon lepéniste les immigrés latino-américains et leur propension supposée à la criminalité. Il s'est permis de tenir des propos machistes du plus mauvais goût face à une journaliste qui l'interrogeait dans une émission sur Fox News le 6 août dernier. Dont acte.

Mais le succès de Donald Trump auprès d'une partie des Américains ne résulte pas seulement de ce genre de propos à l'emporte-pièces, populistes et salaces. Il découle aussi des attaques frontales qu'il s'autorise à faire contre les élites politiques et économiques de son propre pays, élites qu'il connaît spécialement bien puisqu'il en fait partie.

Ce genre d'attaques est évidemment beaucoup plus gênant pour les élites en question, surtout lorsqu'elles dénoncent la corruption de tout le système politique américain et qu'elles s'assortissent de révélations précises, nominatives et cruelles.

Or, c'est exactement ce qui s'est passé lors de l'émission sur Fox News du 6 août dernier. Les agences de presse internationales et les médias français se sont une nouvelle fois « trompés » dans leur synthèse. Ils se sont focalisés sur un sujet médiocre (les propos machistes tenus à une présentatrice) et ont passé sous silence ce qu'avait été le clou du spectacle.

De telle sorte que nous n'en aurions jamais rien su, de ce côté-ci de l'Atlantique, si un article très percutant paru dans le magazine « Counterpunch » - situé très à gauche sur l'échiquier politique américain - n'avait pas relaté l'incident grandiose provoqué par Donald Trump lors de cette émission.

Cet article, signé de Mike Whitney, est disponible en anglais à l'adresse suivante : http://www.counterpunch.org/2015/08/07/trumps-triumph-billionaire-blowhard-exposes-fake-political-system/

J'en propose ci-après une traduction faite par mes soins, que j'assortis d'autant plus des réserves d'usage que c'est un texte qui fourmille d'expressions idiomatiques, sur la traduction desquelles il y a de quoi hésiter. En particulier, lorsque Donald Trump a dénoncé devant plus de 80 millions de téléspectateurs le système politique étatsunien comme étant un « broken system », j'ai préféré, compte tenu du contexte, traduire cette formule par « système corrompu » plutôt que par « système cassé » ou « système déglingué ».

Quelle que soit la traduction, il n'en demeure pas moins que Donald Trump a mis en émoi l'oligarchie qui tient le pouvoir aux États-Unis en dénonçant les pratiques de clientélisme et de corruption qu'il a lui-même utilisées vis-à-vis de Hillary Clinton ou de Nancy Pelosi (Ancienne Présidente - démocrate - de la Chambre des Représentants des États-Unis). C'est le mérite de cet article de Counterpunch de le souligner et d'en tirer une conclusion inquiétante : « les scélérats impitoyables qui dirigent le système derrière l'écran de fumée des politiciens imposteurs affûtent leurs couteaux en ce moment, avant que l'éléphant solitaire de Manhattan ne fasse encore plus de dégâts à leur précieux système »....

La suite va nous dire comment les oligarques vont parvenir à faire taire Donald Trump sur tout ce qui les concerne, et que les grands médias français ont déjà décidé de censurer.

[Traduction sous réserves] :

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LE TRIOMPHE DE TRUMP : LE MILLIARDAIRE FANFARON RÉVÈLE L'IMPOSTURE DU SYSTÈME POLITIQUE

Le spectacle du Débat présidentiel sur Fox News la nuit dernière nous a offert l'échange politique de deux minutes le plus fascinant que l'on n'ait jamais entendu à la télévision nationale.

Lors d'un bref échange entre le favori Républicain Donald Trump et Brett Baier, le journaliste modérateur de Fox News, le pugnace magnat des casinos a révélé l'effroyable vérité sur le système politique américain. À savoir que les gros pleins de sous comme Trump sont totalement maîtres de ce système vicié et que les dirigeants politiques pour rire de notre nation font tout ce qu'on leur dit de faire. Ce fut sans aucun doute l'échange le plus éclairant qui ait jamais été diffusé sur les ondes. Voici la transcription intégrale de cet échange direct :

Brett Baier (Fox News), parlant à Donald Trump : Bon, il y a 15 ans, vous vous décriviez vous-même comme un libéral en matière de soins de santé. Vous étiez pour le système du payeur unique, sur le modèle canadien. Pourquoi étiez-vous pour ce système à cette époque et pourquoi êtes-vous contre maintenant ?

Donald Trump : Le système du payeur unique fonctionne au Canada. Il fonctionne incroyablement bien en Écosse. Cela aurait pu marcher [aux États-Unis] à une autre époque, celle à laquelle vous faites référence. Ce que j'aimerais voir, c'est un système privé sans frontières artificielles autour de chaque État. J'ai une grande entreprise avec des milliers et des milliers d'employés. Et si je suis en négociation à New York ou dans le New Jersey ou en Californie, je dois pouvoir agir comme un seul acheteur. Mais personne ne peut soumissionner ainsi. Et vous savez pourquoi ? Parce que les compagnies d'assurance font des fortunes parce qu'elles ont le contrôle des politiciens, à l'exception bien sûr des politiciens ici présents (Rires gênés dans le studio) Mais je redis qu'ils ont le contrôle total des politiciens et qu'ils font des fortunes. Débarrassez-vous des frontières artificielles et vous aurez de grands projets.

Brett Baier (Fox News) : M. Trump, il n'y a pas que votre soutien passé pour les soins de santé à payeur unique. Vous avez également soutenu une foule d'autres politiques libérales ... Vous avez également fait des dons à plusieurs candidats démocrates, y compris à Hillary Clinton, et à Nancy Pelosi. Vous avez justifié ces dons en disant que vous les aviez faits pour obtenir des décisions favorables à votre entreprise. Et vous avez dit récemment, je cite : « Quand vous leur faites un don, ils font tout ce que vous voulez qu'ils fassent. »

Donald Trump : Vous feriez mieux de me croire.

Brett Baier (Fox News) : Et ils le font?

Donald Trump : Si je leur demande, si je besoin d'eux, vous savez, imaginez juste pour que vous compreniez, que je donne beaucoup d'argent à la plupart des gens présents dans ce studio... Je vais vous dire que notre système est corrompu. Avant [que je me lance dans cette course à l'investiture], il y a deux mois, j'étais un homme d'affaires, je donnais à beaucoup de gens. Je donne à tout le monde. Quand ils appellent, je donne. Et vous savez quoi ? Quand j'ai besoin de quelque chose de leur part deux ans plus tard, trois ans plus tard, je les appelle, et ils sont là pour moi. Et bien c'est ça un système corrompu.

Un intervenant non identifié : « Qu'est-ce que vous avez obtenu de Hillary Clinton et de Nancy Pelosi ? »

Donald Trump : Eh bien je vais vous le dire ; avec Hillary Clinton, je lui ai dit d'être à mon mariage et elle est venue à mon mariage. Et vous savez pourquoi ? Elle n'avait pas le choix parce que je la finançais. Je donnais à sa fondation qui, franchement, était censée agir pour faire le bien. Je ne savais pas que son argent était utilisé pour qu'elle aille partout dans le monde avec des jets privés. C'était pourtant le cas.

Brett Baier (Fox News) : Attendez ... ..Nous allons... Nous allons passer à autre chose...

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« Je donne à tout le monde. Quand ils appellent, je donne. Et vous savez quoi ? Quand j’ai besoin de quelque chose de leur part deux ans plus tard, trois ans plus tard, je les appelle, et ils sont là pour moi. Et bien c’est ça un système corrompu. »
Nous avons eu là deux minutes sensationnelles de vérité pure et sans mélange à la télévision nationale. Combien de fois est-ce déjà arrivé ? Combien de fois un gros richard du cercle des milliardaires apparaît à la télévision pour nous annoncer que tout le système n'est qu'une grosse-grosse arnaque conduite par des escrocs et des leurres ?

C'est bien simple : jamais. Mais c'est pourtant ce que Trump a fait hier soir. Et voilà pourquoi le cliquetis des scélérats impitoyables qui dirigent le système derrière l'écran de fumée des politiciens imposteurs affûtent leurs couteaux en ce moment, avant que l'éléphant solitaire de Manhattan ne fasse encore plus de dégâts à leur précieux système.

Il suffit de réfléchir à ce que cet homme a dit. Il n'a pas seulement expliqué que l'ensemble du système est truqué (Baier : « Quand vous leur faites un don, ils font tout ce que vous voulez qu'ils fassent. » - Donald Trump : « Vous feriez mieux de me croire ») ; il a également dit que les politiciens font tout ce qu'on leur dit de faire (- Donald Trump : « Eh bien je vais vous le dire ; avec Hillary Clinton, je lui ai dit d'être à mon mariage et elle est venue à mon mariage. Elle n'avait pas le choix parce que je la finançais. »)

Est-ce que tout cela ne confirme pas vos plus graves soupçons sur la façon dont le système fonctionne vraiment, à savoir que l'argent est roi et que les élections sont juste un moyen d'obtenir des moutons qu'ils avalisent sans rien dire un système frauduleux et corrompu ? Bien sûr que cela les confirme.

Donc, résumons: une grande gueule de capitaliste plein aux as explique à la plus grande heure d'écoute de la télévision, devant 80 millions d'Américains médusés, que le système est une fraude totale, que c'est l'argent qui dirige tout, et même qu'il pense que le système est corrompu. Est-ce que ce n'est pas la meilleure ? Sérieusement, ma femme et moi avons ri et avons topé dans nos mains comme si nous venions de gagner à la loterie.

Merci pour ce moment, Donald. Nous t'en devons bien une.
Source trouver:
Sott

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