Rechercher dans ce blog

vendredi 22 mars 2013

De 1952 à 1962, essais nucléaires américains et russes : vaste contamination mondiale


Le 1er mars 1954, les USA firent exploser la bombe H Castle Bravo, d'une puissance de 15mégatonnes (1000 fois Hiroshima), pesant 10,66 tonnes, de 4,56 m de long pour un diamètre de 1,37 m.
Le 31 octobre 1961, l'URSS fit exploser la bombe Tsar Bomba, d'une puissance d'environ 57 mégatonnes (57 000 000 de tonnes de TNT) (3000 fois Hiroshima) pesant 27 tonnes, 8 m de long et 2 m de diamètre.
La population mondiale fut lourdement contaminée :
Taux de césium chez les écoliers suisses
Castle Bravo - La Bombe H la plus puissante jamais testée par les USA en 1954
Le 31 octobre 1952, une première expérience (nom de code « Mike ») a prouvé la justesse de la théorie de la réaction thermonucléaire : il y a eu fusion des isotopes d'hydrogène, libérant une incroyable quantité d'énergie.
Le souffle a littéralement pulvérisé l'île d'Elugelab, dans le Pacifique, large d'un kilomètre et demi.

On estime que la détonation équivaut à celle de dix millions de tonnes (ou dix mégatonnes) de TNT. Elle est donc presque mille fois plus forte que celle d'Hiroshima.
Cependant, le système n'est pas opérationnel tel quel. Il a fallu, en effet, une machine réfrigérante, plus grande qu'une maison à un étage et pesant soixante cinq tonnes, pour conserver l'hydrogène à l'état liquide avant la détonation.
On met donc une nouvelle bombe plus puissante - et plus perfectionnée - à l'étude.

Le 1er mars 1954, on se sert de l'isotope d'hydrogène sec appelé deutérure de lithium 6 - ce qui signifie que le système peut fonctionner sans réfrigération - pour faire exploser « Bravo », une bombe de quinze mégatonnes, soit une fois et demie plus puissante que Mike.
Pourtant, ce n'est pas la puissance de cet engin qui compte. Mike était encombrant, difficilement adaptable à des fins militaires. Bravo est une arme pratique, qui peut être lâchée d'un avion ou expédiée par missile.

Mais, finalement, le plus important c'est que Bravo va faire comprendre au monde entier le danger des retombées radioactives et ce non à cause de sa puissance, mais à cause d'un léger changement météorologique.
Bravo explose à la surface de l'atoll de Bikini, dans les îles Marshall, pulvérisant des millions de tonnes de corail qui sont aspirées par l'énorme boule de feu qui se transforme en un gigantesque nuage blanc.
A mesure que celui-ci grandit, le vent assez violent change de direction pour souffler de quelques degrés plus à l'est : le nuage de retombées parcourt rapidement l'océan Pacifique et, sous l'effet de la pesanteur, les particules de corail radioactives commencent à redescendre sur une zone en forme de cigare de onze mille kilomètres carrés.
Le nouveau chemin des retombées passe directement au dessus d'un certain nombre d'îlots habités des îles Marshall, dont la population se trouve exposée à des radiations allant jusqu'à 175 rem.

Aussitôt, c'est la panique et l'évacuation.
C'est la première catastrophe officielle concernant les retombées.
La CEA (américain) pense cependant pouvoir maîtriser ses effets sur le plan politique, car les victimes se trouvent probablement assez loin des Etats-Unis pour que l'on évite l'esclandre.
Le 12 mars, la CEA publie un communiqué de presse sur l'explosion de Bravo, mémorable pour son caractère elliptique, voire délibérément mensonger : « Au cours d'une expérience atomique de pure routine [comme si l'on pouvait considérer comme parfaitement banale la première bombe H d'un format maniable] 236 habitants ont été évacués des atolls voisins [...] comme cela avait été prévu, par mesure de précaution [laissant entendre que la chose avait été « prévue » avant que le vent ne tourne]. Ces personnes ont été, par inadvertance, exposées à certaines radiations [on estime sans doute que l'adjectif indéfini « certaines » suffit à désigner la dose considérable de 175 rem.]. Il n'y a pas eu de brûlures [c'est faux, il y en a eu beaucoup, ainsi que d'autres troubles].
Aux dernières nouvelles, tout le monde se porte bien [comme si l'on pouvait déjà savoir, après les crises de vomissements et de diarrhées, comment les choses vont évoluer]. »
En fait, on fera, plusieurs années plus tard, une étude médicale très poussée sur la santé des enfants victimes de Bravo : elle révélera des cas de croissance retardée, une épidémie de dérèglements thyroïdiens et un cas de leucémie.
Tsar Bomba - La plus puissante bombe atomique russe en 1961 :
57 mégatonnes (3 000 fois celle lancée sur Hiroshima)
Le 31 octobre 1961, l'URSS fit une demonstration terrifiante de sa puissance de feu.

A 11h33, dans l'archipel de la Nouvelle-Zemble est lancé ce qui a ce jour reste la plus grosse explosion atomique que la terre n'ai jamais connue.

D'une puissance d'environ 57 mégatonnes (57 000 000 de tonnes de TNT) elle était énorme : 27 tonnes, 8 m de long et 2 m de diamètre.

La détonation développa une boule de feu de 7 km de diamètre. L'éclair de l'explosion était visible à plus de 1000 km du point d'impact et le champignon atomique en résultant parvint à une altitude de 64 km avec un diamètre de 30 à 40 km. Au niveau de l'explosion, tout était effacé, le sol avait été nivelé et faisait penser à une "patinoire". Des maisons de bois furent détruites à des centaines de kilomètres, d'autres perdirent leur toit. La chaleur fut ressentie à 300 km. L'onde de choc décrivit 3 fois le tour de la terre. La Tsar Bomba pouvait infliger des brûlures au troisième degré à plus de 100 km de distance alors que la zone de destruction complète se situait dans un rayon de 35 km. Sur un rayon de 180 km, les retombées radioactives étaient potentiellement mortelles.

A titre de comparaison... Little Boy, la bombe larguée sur Hiroshima ne faisait que ... 0,016 mégatonne...
Source trouver:

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire