Les autorités de Pékin conseillaient mercredi 30 janvier à des millions d'habitants de rester si possible à leur domicile, face à la forte pollution atmosphérique persistante contre laquelle quelques mesures locales ont été par ailleurs annoncées. La capitale chinoise étouffe depuis trois jours sous un épais brouillard de particules nocives, après avoir connu à plusieurs reprises en janvier d'autres pics de pollution d'une densité inédite.
A Pékin, mégalopole de vingt millions de personnes où circulent plus de cinq millions de véhicules, le gouvernement municipal a déconseillé de sortir aux enfants, aux personnes âgées et aux résidents à la santé pouvant être affectée par les particules nocives, et d'en tout cas limiter leurs sorties. Et les radios du matin invitaient les habitants à rester le moins possible dans les rues, où de plus en plus d'habitants se déplacent le visage recouvert d'un masque filtrant, certains le conservant même à leur travail ou à leur domicile.
Niveau de pollution « dangereux »
Mardi, les autorités locales ont affirmé avoir imposé la fermeture de cent-trois usines et avoir interdit à trente pour cent du parc des voitures officielles de circuler. Ces mesures timides n'ont pas permis d'éviter de nouveaux taux préoccupants. L'ambassade des Etats-Unis, qui calcule et publie son propre indice de qualité de l'air, jugeait que la pollution atmosphérique avait atteint un niveau « dangereux » mercredi après-midi.
Le gouvernement chinois peut de moins en moins ignorer la mobilisation croissante des Chinois contre ce fléau, surtout face aux centaines de vols annulés ou retardés ces dernières semaines et aux habitants en détresse respiratoire qui affluent dans les hôpitaux.
Deuxième économie de la planète et premier marché automobile mondial, la Chine voit son environnement menacé par ses nombreuses industries polluantes, son trafic routier en constante expansion et son laxisme pour protéger les écosystèmes. La Chine consomme désormais autant de charbon que l'ensemble des autres pays de la planète. Le pays en tire plus de soixante-dix pour cent de son énergie.
Les hôpitaux connaissent un afflux de patients...
Les pics de forte pollution atmosphérique ces derniers jours à Pékin ont provoqué un afflux dans les hôpitaux de patients en détresse respiratoire, a rapporté jeudi la presse officielle. Le nombre de cas de personnes souffrant de problèmes pulmonaires ou de difficultés respiratoires a enregistré une hausse de vingt pour cent dans la capitale chinoise, selon une enquête du journal Pékin-Matin. Les problèmes respiratoires concernaient cinquante pour cent des admissions au service des urgences d'un grand hôpital pour enfants, a aussi précisé le quotidien.
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