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jeudi 29 novembre 2012
Russie, les décharges de pesticides indésirables des années 1970 se révèlent plus dangereuses que les déchets nucléaires
En Sibérie les décharges de pesticides indésirables des années 1970 se révèlent plus dangereuses que les déchets nucléaires
Des produits chimiques mal stockés, en particulier du DDT, sont devenu un risque majeur de pollution dans la région "l'oblast de Tomsk", en Sibérie.
En effet dans les années 1970, lorsque personne ne vivait encore dans cette région, les autorités locales ont pensé que le Tegul'det était un endroit idéal pour enterrer des pesticides indésirables en l’occurrence du DDT. Le DDT a été produit en grande quantité en ex URSS dans les années 1950 et 60, jusqu'à ce qu'une prise de conscience croissante des risques a conduit à leur interdiction par les autorités du pays.
Dés lors, l'énorme stock qui s'était accumulé dans tout le pays devait être enterré, cette solution semblait être la moins chère et la plus facile à exécuter. La grandeur de la Sibérie était l'endroit idéal. La région de Tomsk Oblast seule (316.000 km ²) est presque aussi grande que l'ensemble de l'Allemagne réunie. La forêt, avec ses tourbières et ses réserves de pétrole, était très peu peuplée.
Depuis, le temps a passé et plusieurs familles sont installés près du monticule dit de Tegul'det où sont enterrés ces énormes stock de DDT dangereux.
C'était un endroit facile d’accès prés d'une rivière et non loin d'un village . Les nouveaux arrivants ont construit de petites maisons en bois avec des toits de tôle ondulée, chacune avec son terrain attenant pour y cultiver des pommes de terre et des choux.
C'est alors que les ennuis ont commencé. Les habitants ont commencé à se plaindre de maux de tête et de maladie mystérieuses. Quelque chose devait être fait de toute urgence. Ainsi, les autorités locales ont recouvert la décharge d'une couche de sable plus épaisse sur les pesticides déjà enterrés. Les jardins potagers ont été déplacés plus loin. Les résidents ont depuis cessé de se plaindre, mais nous devons admettre que la terre et la rivière sont complétement contaminés », affirme Piotr Chernogrivov, chef du Parti vert dans l'oblast de Tomsk.
Tegul'det est loin d'être un cas isolé. Partout dans l'ex-Union soviétique, près de 250.000 tonnes de pesticides et de produits chimiques agricoles ont été stockés dans des entrepôts délabrés. Depuis la chute de l'ex URSS les autorités ont perdu les archives des traitement des déchets, et aujourd'hui personne ne sait exactement où ce trouve tout ces déchets toxiques .
Aujourd'hui Chernogrivov craint même que ces décharges deviennent un plus grand danger que les déchets nucléaires arrivant de France en raison de la confusion qui les entoure. En effet la France envoie régulièrement dans la région de l'uranium appauvri pour traitement à Severesk (anciennement Tomsk-7), un complexe militaire fermée près de Tomsk. Mais ce circuit de recyclage est totalement sous contrôle, ce qui n'est malheureusement pas vrai concernant les pesticides.
Depuis les autorités de la région ont récemment pris conscience de la gravité de la situation. Des équipes de dépollution ont été formés, sous la supervision de Piotr Chernogrivov, pour évaluer et retrouver ces décharges de pesticides, afin de les sécuriser et retrouver leurs propriétaires.
En Août 2011 la Russie a ratifié la Convention de Stockholm, qui interdit les produits chimiques les plus dangereux. La Croix-Verte, une ONG environnementale mis en place par l'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev et qui est basée à Genève, est rapidement entré dans la mêlée, offrant l'avantage de son savoir-faire et de ses services spécialisés.
«Le stockage des déchets de DDT était une bonne idée pour l'époque, mais l'emballage qui les contient devait être changé tous les ans ce qui n'a pas été fait. Aujourd'hui celà coûterai trop cher d'exporter ces déchets. La solution idéale serait de tout détruire, mais nous avons besoin d'un incinérateur et n'en avons pas les moyens», explique le Dr Stephan Robinson, un expert de la Croix Verte et des questions environnementales en ex-URSS . «La priorité absolue est de faire une liste et un inventaire de ces sites, dont nous ne savons pas grand choses" explique t-il.
Source trouver:
Naturealerte
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