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samedi 6 octobre 2012

La Syrie et la Turquie au bord de la guerre


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Konstantin Garibov, Khaldyz Olga
La Voix de la Russie
jeu., 04 oct. 2012 13:53 CDT


L'ONU et l'OTAN ont condamné l'incident du tir de mortier à la frontière entre la Syrie et la Turquie mercredi. Le Secrétaire général de l'ONU a appelé la Turquie à ne pas rompre les contacts avec la Syrie. L'OTAN a soutenu la Turquie, mais une réponse militaire collective à l'attaque de la Syrie n'a pas encore été décidée.

La Turquie s'est adressée au Conseil de sécurité de l'ONU avec une demande de prendre des mesures pour forcer la Syrie à arrêter l'agression. Mercredi, un obus d'artillerie lancé vers la Turquie depuis le territoire syrien a détruit partiellement une maison dans la ville frontalière turque d'Akçakale, tuant une mère et ses quatre enfants. 13 autres personnes ont été blessées.

Ankara estime que l'obus a été lancé par une unité de l'armée gouvernementale syrienne. En réponse, la Turquie a bombardé la zone à la frontière avec la Syrie, d'où était parti le tir de mortier. Le ministre syrien de l'Information Omran al-Zoubi a exprimé ses condoléances à la famille turque victime de cette tragédie, et a confirmé la volonté de Damas de maintenir des relations pacifiques avec le peuple turc. Al-Zoubi a également souligné que cette région frontalière héberge de nombreux groupes terroristes. Leur activité constitue une menace non seulement pour la Syrie, mais aussi pour toute la région.

La Turquie a pour sa part demandé une convocation d'urgence de la réunion du Conseil de l'OTAN. Le Conseil a entièrement soutenu Ankara et a exigé de Damas de cesser immédiatement toute action agressive. En même temps, comme l'affirme la presse occidentale, il est encore tôt de parler de l'application de l'article 5 du Traité de Washington de l'OTAN. Ce traité prévoit la possibilité d'une riposte militaire collective de tous les alliés à l'agression contre l'un d'entre eux.

Les alliés ont déjà parlé de la possibilité de faire appel à cet article en juin, lorsque les forces de la défense antiaérienne de la Syrie ont abattu un chasseur turc. Mais à ce moment là, les choses ne sont pas allées jusqu'à l'application de l'article 5.

Selon les sources de l'OTAN, pour l'instant, les alliés mènent des consultations concernant l'information fournie par la Turquie. Ils considèrent qu'il est prématuré de spéculer sur la possibilité d'une intervention militaire collective.

Toutefois il n'est pas exclu que l'armée turque puisse obtenir un mandat pour mener des opérations militaires dans les zones frontalières avec la Syrie.

« Le 17 octobre se termine l'autorisation de mener des opérations militaires en dehors du territoire de la Turquie », commente l'envoyée spéciale de La Voix de la Russie en Turquie Olga Khaldyz. « Les forces armées du pays reçoivent cette autorisation renouvelable annuellement du Majlis pour des opérations spéciales sur le territoire de l'Irak contre les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Sans attendre la fin de la validité de l'autorisation, le parlement turc organisera jeudi une réunion d'urgence durant laquelle, très probablement sera posée la question de délivrance d'un mandat à la force aérienne turque pour des opérations militaires en Syrie ».

Cette demande a été envoyée dans la nuit de jeudi pour signature par le Premier ministre du pays Recep Tayyip Erdogan. Le document évoque la nécessité d'agir vite et dans les plus brefs délais et prendre des mesures nécessaires contre des risques et des menaces à la sécurité nationale.

Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a appelé Ankara à maintenir ouverts tous les moyens de communication avec Damas. Ils seront nécessaires pour réduire les tensions à cause de l'incident de ce mercredi à la frontière turco-syrienne.

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