https://twitter.com/HuffPostPol/status/257572754398797824 | AFP/ALAIN JOCARD
LA PRÉSIDENTE DU MEDEF, LAURENCE PARISOT, DÉCRIT L'ÉTAT DE L'ÉCONOMIE FRANÇAISE EN DES TERMES TRÈS INQUIÉTANTS, DANS UN ENTRETIEN À PARAÎTRE LUNDI 15 OCTOBRE DANS LE FIGARO, ET DEMANDE AU GOUVERNEMENT DE PROVOQUER EN URGENCE UN "CHOC DE COMPÉTITIVITÉ" POUR NE PAS DEVENIR "L'HOMME MALADE DE L'EUROPE".
"Nous sommes passés d'un avis de tempête à un avis d'ouragan, s'écrit Mme Parisot. Certains patrons sont en état de quasi-panique", dit-elle en soulignant qu'aucun secteur d'activité "n'affiche de prévisions autres que pessimistes jusqu'à la fin de l'année." "Nous assistons à une défiance généralisée des investisseurs, résidents comme non-résidents. Lorsque, pour investir, ils ont le choix entre plusieurs pays, les grands investisseurs étrangers excluent maintenant la France d'emblée", assure-t-elle.
La France a connu récemment un recul de ses parts de marché dans le commerce mondial plus fort que certains de ses voisins. Après trois trimestres de stagnation, l'économie française est menacée de deux autres trimestres de croissance nulle, selon l'Insee.
"UN VENT DE FRONDE SE LÈVE DE PARTOUT"
Le gouvernement a chargé l'ancien président d'EADS Louis Gallois de remettre un rapport sur la compétitivité début novembre. Laurence Parisot attend de pied ferme ce document qui, dit-elle, provoquera une déception "immense" chez les patrons d'entreprise "si un homme tel que Louis Gallois, qui fut un très grand chef d'entreprise et capitaine d'industrie, ne montre pas comment créer un véritable sursaut, ce que l'on appelle un choc de compétitivité". "Il y a dix ans, l'Allemagne était l'homme malade de l'Europe et si nous ne faisons rien, bientôt ce sera au tour de la France", met-elle en garde. Sitôt le rapport remis, un séminaire gouvernemental fixera un agenda de réformes et le Haut Conseil du financement de la protection sociale, installé le mois dernier, sera saisi.
En guise de solution, Mme Parisot préconise un choc "court (...) sur deux ans, trois ans maximum" et non sur l'ensemble du quinquennat car "le décrochage de la France est trop sérieux". Elle demande que "choc" passe par une baisse des dépenses publiques et une baisse des charges des entreprises, salariales et patronales, de 30 milliards d'euros, ce qui serait "le minimum pour réduire l'écart avec l'Allemagne". Cette baisse serait financée en augmentant "légèrement la CSG et la TVA hors produits de première nécessité". "Cette hausse des impôts indirects serait compensée par les deux premières baisses de cotisations", calcule-t-elle, estimant qu'il "est possible de financer une telle somme sans pénaliser le pouvoir d'achat des salariés".
LE GOUVERNEMENT PRÉFÈRE UNE "TRAJECTOIRE DE COMPÉTITIVITÉ" À UN CHOC
Mais selon une source gouvernementale, citée anonymement par Reuters, le gouvernement va privilégier une "trajectoire de compétitivité" et non pas un choc, craignant de tuer tout espoir de reprises en taxant les ménages. "Rien n'est tabou, on regarde toutes les options. Et on regarde tous les impacts macroéconomiques : si c'est pour faire un transfert dont l'impact sera plutôt récessif, ce n'est pas ce qu'on cherche.. Dans le 'choc', il peut aussi y avoir un effet choc récessif", explique cette source proche du premier ministre.
Une forte hausse de la TVA ou de la CSG qui compenserait une baisse des charges des entreprises est une piste vivement combattue au sein du Parti socialiste par des économistes comme Karine Berger, chargée de l'économie, et le député Pierre-Alain Muet ou par le ministre du travail, Michel Sapin
Lire le chat avec Karine Berger : La réduction du prix du travail n'est pas une priorité
Dans son entretien, Mme Parisot est également revenue sur le mouvement des "pigeons", ces entrepreneurs qui ont obtenu du gouvernement qu'il amende son projet de hausse de la fiscalité sur la cession de parts d'entreprises. Elle estime que, même modifié, le projet est "inacceptable" sous certains aspects, parlant d'"erreur économique fondamentale et désastreuse"."Aujourd'hui, un vent de fronde se lève de partout, aussi bien des TPE que du CAC 40, a martelé la patronne du Medef. Cela va bien au-delà d'une jacquerie fiscale. Si la coupe est pleine, c'est qu'aucun relais ne valorise l'entrepreneur en France". Et chez les entrepreneurs, "nombreux sont ceux qui se posent la question de rester ou de partir."
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