
Des manifestants grecs ont défilé mardi à Athènes déguisés en soldats allemands de la Seconde Guerre mondiale et brandissant des drapeaux nazis pour dénoncer la venue de la chancelière allemande Angela Merkel, jugée en partie responsable de l’austérité instaurée dans le pays depuis deux ans | Photo Yannis Behrakis/Reuters
Des croix gammées sanguinolentes brandies devant le Parlement, des Panzer division en uniforme nazi qui scandent « non à l’envahisseur », et une grosse crotte en plastique figurant l’inscription « Angela Merkel » : les dizaines de milliers de manifestants grecs n’ont pas ménagé leur peine pour accueillir à leur façon la chancelière allemande en visite mardi à Athènes.
Alfred de Montesquiou – Parismatch.com

Plus près du Parlement, les pavés volent, les CRS ripostent copieusement et chargent à coups de matraque dans de violents combats au corps à corps contre les anarchistes armés de barres de fer. La police est sur les dents pour cette visite d’Angela Merkel, sa première dans le pays depuis cinq ans, avant le début de la catastrophique crise de la dette grecque puis de la récession qui a mis un quart de la population au chômage. Plus de 7000 forces de l’ordre sont déployées dans la ville, avec des hélicoptères, des snipers en cagoule, des motards voltigeurs et des agents anti-émeute encaparaçonnés par escouades entières.
Derrière les lignes de CRS, plusieurs dizaines de jeunes manifestants agenouillés, souvent le visage tuméfié, sont détenus sous bonne garde. Puis, quelques mètres plus loin, l’ambiance change. En jupettes et babouches à pompon, les Evzones de la Garde Nationale se tiennent en haie d’honneur devant le Palais Megaro Maximo. C’est dans cette élégante villa néoclassique que travaille le Premier ministre.
« Des efforts à accomplir »
« Madame la chancelière nous a montré qu’elle avait pleinement compris la souffrance du peuple grec » explique Antonis Samaras, visiblement ravi de la marque de soutien que lui apporte Angela Merkel en venant lui rendre visite. Grâce aux réformes drastiques entreprises par le gouvernement, la Grèce peut à présent estimer sa présence dans la zone Euro assurée, déclare le Premier ministre dans une salle de presse surchauffée. « Tous ceux qui avaient parié sur l’effondrement de la Grèce et l’échec de l’Europe vont en être pour leurs frais… »
Debout à ses côtés, la mine austère, Mme Merkel ne semble pas entièrement partager l’enthousiasme de son hôte d’un jour. « Vous avez déjà parcouru un bon bout du chemin, explique la chancelière, mais il reste encore des efforts à accomplir ».
La « Troïka », (constituée du FMI, de la Commission et de la Banque Centrale européenne) doit rendre prochainement un rapport d’étape sur l’assainissement de l’économie grecque. Des conclusions de ce rapport, jugées cruciales, dépend le prochain paquet d’aide financière de 31,5 milliards d’euro promis à Athènes, rappelle Merkel. « Les problèmes ne disparaissent pas d’un coup de baguette magique », déclare la dirigeante allemande.
« D’abord, trouver à manger »

A l’écart des manifestants dans le quartier d’Omonia, une mère de famille a bravé les lacrymogènes pour faire la clôture des halles. L’air de rien, elle fouille discrètement une pile de morceaux de poulets abandonnés par un commerçant. Elle glane une carcasse sur laquelle il reste un peu de viande. « Les jeunes, ils peuvent manifester et s’occuper de politique, explique Evguenia, qui toussote sous l’effet des gaz planant dans la rue. Mais moi, je m’occupe d’abord de trouver à manger ».
(en photo, dans le centre d’Athènes, parmi les innombrables mendiants, des retraités s’improvisent cireurs de chaussure pour survivre.)
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