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mardi 7 juin 2011
L'origine de la bactérie tueuse demeure mystérieuse
Toujours à la recherche de l'origine des diarrhées mortelles, le gouvernement allemand est sous le feu des critiques mardi, alors que le bilan est monté à 25 victimes, dont 24 en Allemagne. De son côté, l'Europe envisage de dédommager les maraîchers à hauteur d'au moins 122 millions de francs.
Les deux nouvelles victimes allemandes sont deux femmes, l'une âgée de 74 ans et l'autre de 88 ans, mortes respectivement mardi 31 mai et mercredi 1er juin alors qu'elles présentaient les symptômes d'un syndrome hémolytique et urémique (SHU), des troubles rénaux graves provoqués par la bactérie Eceh. Outre les 24 décès enregistrés en Allemagne, la Suède avait également recensé une femme morte après avoir été infectée lors d'un voyage en Allemagne.
Les premières analyses sur 40 échantillons prélevés dans une ferme du nord du pays produisant des graines germées se sont révélées négatives lundi. Mais les scientifiques espèrent toujours résoudre le mystère de la propagation de cette souche particulièrement virulente et résistante de bactérie E.coli qui a déjà tué 25 personnes en Europe et rendu malade des milliers d'autres.
Les recherches continuent
Outre les 17 échantillons restants de l'exploitation agricole biologique suspecte, ils comptent surtout sur l'analyse d'un paquet de graines issu de cette ferme, retrouvé dans le réfrigérateur d'un patient de Hambourg, qui s'est remis de sa maladie. Vieux de plusieurs semaines, avec une date de péremption au 23 avril, soit huit jours avant les premiers cas sérieux, ce paquet pourrait bien être la pièce déterminante dans la traque que mènent les différents instituts sanitaires allemands depuis presque trois semaines.
Mais "il est tout à fait possible que nous ne trouvions pas la source", a reconnu mardi dans le quotidien populaire Bild, Gert Lindemann, le ministre de l'Agriculture de Basse-Saxe, où se trouve la ferme suspecte.
Le scénario que joue l'Allemagne pourrait bien être un scénario similaire à celui qu'a connu le Japon en 1996, avec 10'000 malades, huit morts, un fort soupçon pesant sur des graines de radis germées, mais qui n'avait jamais pu être étayé, pourrait bien se reproduire.
Dans un éditorial, le quotidien conservateur Die Welt s'étonnait toutefois que les autorités sanitaires fédérales n'aient pas fait le rapport plus rapidement entre la contamination et les graines germées. L'Institut Robert Koch avait ainsi attiré, il y a presque un an jour pour jour, l'attention des consommateurs sur la forte présence de bactéries E.coli dans les mélanges de graines pour salades, notamment, souligne Die Welt.
Les consommateurs toujours méfiants
Victime de la défiance des consommateurs, la fédération agricole allemande a chiffré à 50 millions d'euros le manque à gagner dans ce qu'elle qualifie de "pire crise depuis Tchernobyl" pour les producteurs de légumes du pays. Inflexibles tant que la contamination n'aura pas été jugulée, les autorités déconseillent la consommation de tomates, concombres, salade et de graines germées.
Les pertes semblent encore plus graves chez les producteurs espagnols, dont les concombres avaient été désignés à tort comme vecteurs de la maladie il y a dix jours. Ils ont évoqué des pertes de 225 millions d'euros par semaine et Madrid réclame leur indemnisation intégrale.
Source: http://www.tsr.ch/info/monde/3192307-l-origine-de-la-bacterie-tueuse-demeure-mysterieuse.html
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