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vendredi 2 août 2013

Pesticides, insecticides et fongicides empoisonnent 3 millions de personnes chaque année

Pesticides, insecticides et fongicides empoisonnent 3 millions de personnes chaque année, provoquant maladies chroniques et décès.  

Ce chiffre a peu de chances de diminuer : le recours aux produits phytosanitaires dans le monde, qui atteint déjà 2 kg/ha/an, est en constante croissance. On en retrouve des résidus sur les fruits et légumes traités et jusque dans l'air intérieur des maisons. Par ailleurs, la contamination d'écosystèmes par ces substances est durable et synonyme de diminution de la biodiversité.

La consommation mondiale de pesticide est en augmentation constante depuis les années 40, passant de 0,49 kg/ha en 1961 à 2 kg/ha en 2004. 20% de la surface totale des Etats-Unis, 35% de celle de la France, sont soumis à des traitements.

Le marché mondial des pesticides s’élève à 30 milliards de dollars annuelsdont près d’un tiers pour l’Europe et environ 25 % pour l’Amérique du Nord ainsi que pour l’Asie. Les Etats-Unis sont le premier consommateur de pesticides, suivi de l’Inde et de la France, premier consommateur européen devant l'Allemagne. A l’hectare, le Japon utilise 12 kg, l’Europe, 3 kg, les Etats-Unis, 2,5 kg, loin devant l’Inde (0,5 kg/ha) qui est aussi un des premiers producteurs mondiaux. Chaque année, ces produits empoisonnent 3 millions de personnes et il y aurait, selon l’OMS entre 20.000 et 200.000 décès accidentels causés par les pesticides chaque année, majoritairement dans les pays en développement où environ 30% des pesticides commercialisés ne répondent pas aux normes de qualité internationales.

 
Catégories

Les pesticides, ou produits phytosanitaires, regroupent toutes les substances visant à prévenir, contrôler ou éliminer des organismes (végétaux, animaux, champignons ou bactéries) pouvant faire concurrence à la plante ou nuire à son développement. On dénombre en France 520 matières actives homologuées, entrant dans la composition de près de 3000 produits commercialisés.

Risques liés aux pesticides

En avril 2007, la FAO a pris une nouvelle initiative pour la «réduction des risques liés aux pesticides, y compris l’interdiction progressive des pesticides particulièrement dangereux», dans le cadre des instruments internationaux existants, tels que le Code de conduite, les conventions de Rotterdam et de Stockholm et l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques. L’organisation préconise le remplacement des pesticides hautement toxiques par des mesures moins dangereuses de protection des végétaux. En Europe, le règlement REACH (enRegistrement, Evaluation et Autorisation des substances Chimiques), entré en vigueur le 1er juin 2007, impose aux industries chimiques de fournir les données de sûreté sanitaire et environnementale sur toutes les substances qu'elles produisent.

Réduire les risques

La diminution de la consommation de pesticides observée dans les pays industrialisés peut être trompeuse: en effet, les nouvelles molécules développées sont plus efficaces et plus spécifiques (équivalent toxique supérieur, à quantité égale), ce qui permet de réduire les doses employées. Ainsi, la dose efficace du DDT de deuxième génération est passée de 1 kg en moyenne à une dizaine de grammes par hectare.

Diverses pistes sont explorées pour réduire la consommation de pesticides.

- Limitation de la dispersion des pesticides dans l’environnement et des pertes à l’application
- Interception des flux polluants
- Plantes OGM résistantes à un prédateur
- Amélioration génétique permettant la résistance des cultures aux bio-agresseurs
- Lutte biologique par introduction de concurrents du bio-agresseur, par utilisation de phénomènes biologiques telles que confusion sexuelle, activation des défenses naturelles
- Lutte physique mécanique (désherbage, barrière physique) ou thermique (désinfection des sols)
- Association de cultures pour renforcer les défenses et réduire les risques de bio-agression

Ils sont utilisés par l’agriculture, les services de voirie pour l'entretien des infrastructures routières et ferroviaires, pour le traitement du bois et divers usages privés (jardinage, traitement des locaux…). Il existe trois principales catégories de pesticides : les herbicides, les fongicides et les insecticides. En Europe et en Amérique du Nord, les herbicides représentent 70 à 80% des produits utilisés tandis que sous les tropiques, 50% des produits appliqués sont des insecticides. (4) La Chine est responsable de la plus grande part de la croissance de la consommation des herbicides avec notamment le développement des cultures OGM. [voir fiche OGM]

Selon la FAO, leur utilisation a conduit à une augmentation importante des rendements agricoles au cours du siècle dernier, permettant d’assurer une production plus régulière. Toutefois, les effets bénéfiques sont difficilement dissociables de l’apport concomitant des engrais et de l’irrigation.

Contamination de l’environnement

Les mécanismes de contamination sont multiples: départ dans l’atmosphère lors des traitements (principalement par pulvérisation), érosion éolienne des sols traités, percolation des nappes phréatiques, ruissellement. Une fois dans l'atmosphère, les pesticides, en principe dégradés par les rayonnements lumineux, peuvent parcourir de longues distances et retomber lors de précipitations. L'eau de pluie et le brouillard peuvent contenir respectivement de 0,1 µg/l jusqu'à 14 µg/l de pesticides, d'après des relevés de l'INRA. Ils contaminent les sols, les eaux superficielles et souterraines et les organismes végétaux et animaux; leur durée de vie peut s’élever à plusieurs années et dépend en grande partie de leur solubilité (influence sur la dégradation par les microorganismes) et de la structure et la perméabilité des sols. 

Les pesticides peuvent aussi porter atteinte à la biodiversité, en étant à l’origine de la disparition ou raréfaction d’espèces, de la diminution d’espèces sensibles aux pollutions en faveur d’espèces pollutolérantes, l’éradication d’une espèce perturbant l'ensemble de la chaîne alimentaire.


La contamination de l’environnement se produit également lors du nettoyage des équipements ou en cas d’élimination non contrôlée et illégale des pesticides ou des récipients qui les contenaient.

En France, en 2004, les pesticides ont été présents sur 96% des points de mesure des cours d’eau et 61% des points de mesure des eaux souterraines. Les niveaux de contamination sont souvent significatifs: en eaux de surface, 49% des points de mesure ont une qualité moyenne à mauvaise et en eaux souterraines 27% des points nécessiteraient un traitement spécifique d’élimination des pesticides s’ils étaient utilisés pour la production d’eau potable.

D’importants stocks périmés

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’accumulation de stocks de pesticides inutilisés ou périmés représente une menace durable et de plus en plus sérieuse pour les populations et l'environnement en Europe de l'Est, en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique latine. L'Ukraine détiendrait environ 19.500 tonnes de produits chimiques périmés, la Macédoine 10.000 tonnes, la Pologne 15.000 tonnes, la Moldavie 6.600 tonnes. En Asie, les stocks s'élèveraient à 6.000 tonnes, sans compter la Chine. Les pays du Moyen-Orient et de l'Amérique latine ont déclaré environ 10.000 tonnes.


Les effets sur l’homme de mieux en mieux identifiés

En 2004, 47% des fruits, légumes et céréales consommés en Europe contenaient des résidus de pesticides. (7) Selon l’Institut Français de l’Environnement, 5,5% des fruits et 7% des légumes dépassaient en 2003 la limite maximale de résidus de pesticides. L’air intérieur des maisons peut contenir de huit à dix-huit pesticides, selon une étude américaine.

Chez l’homme, les pesticides peuvent être à l’origine de cancers, perturbations endocriniennes ainsi que du système nerveux, anomalies congénitales, etc. D’après une étude de la Fédération européenne des syndicats de travailleurs agricoles, les effets néfastes des pesticides les plus communément relevés chez les ouvriers et les opérateurs, directement exposés lors de l’application, de la préparation, de la manutention des conteneurs, sont les maux de têtes aigus, les vomissements, les douleurs d’estomac et la diarrhée, même lorsque les niveaux d’exposition sont faibles. En France, un utilisateur sur cinq a ressenti des troubles au moins une fois dans l’année.

Les populations soumises à une exposition indirecte aux pesticides (présence de quantités résiduelles de pesticides dans les produits agricoles ou l’eau) peuvent présenter des symptômes, notamment les enfants, particulièrement sensibles aux «effets cocktail» présumés des pesticides, les personnes âgées, les personnes souffrant de maladies chroniques, etc. Bien que la question des risques pour l’homme soit encore débattue, elle est inscrite comme priorité dans tous les plans santé et Environnement.

Pour l’instant, l'agriculture biologique est le seul mode de production où les résidus de pesticides sont quasi inexistants. L’agriculture raisonnée ou production intégrée (Integrated pest management) permet de réduire les quantités de pesticides utilisées sans les bannir totalement. Elle est pratiquée en Suisse sur les trois quarts de la surface agricole.


Source goodplanet.info



Source trouver:
Naturealerte

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