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mercredi 19 juin 2013

Fukushima c'est (à ce jour) 1415 décès et 150.000 déplacés

A la suite de la maladresse d'une députée Japonaise, le bilan de la catastrophe nucléaire Japonaise a été réactualisé par la préfecture de Fukushima : ce sont 1415 décès qui sont aujourd'hui officiellement liés aux conséquences de l'accident nucléaire alors que 150.000 personnes restent toujours évacuées de leur habitation. Voici un cinglant démenti aux nucléaristes lointains et inconscients qui proclament à l'envi et sans aucune connaissance du dossier : "Fukushima = 0 mort".

Pourquoi députés et medias font-ils semblant de découvrir aujourd'hui le bilan partiel et très incomplet de la catastrophe de Fukushima ?

27 mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima-Daiichi, une députée du PLD [1], le parti du Premier Ministre Abe, a fort maladroitement annoncé que ladite catastrophe "n'avait fait aucun mort". C'est évidemment faux puisque d'autres politiques y compris appartenant au camp de la maladroite ont rectifié immédiatement la déclaration hasardeuse en précisant que la députée fautive "ne connaissait rien aux réalités de l'accident". Nous avions nous-même précisé il y a belle lurette [2] que le bilan très provisoire de la catastrophe tel qu'il avait été était dressé par les autorités préfectorales de Fukushima dépassait 500 décès au début de l'année 2012, une information que personne mis à part quelques médias indépendants n'avait à l'époque repris dans ses colonnes. Il semble que l'heure soit aujourd'hui venu de commencer à regarder le monstre atomique dans les yeux, au Japon comme à l'étranger.

Mme Sanae Takaichi sacrifiée sur l'autel de la vérité atomique ?

gen4_2013-06_11.pngLa députée en question, Mme Sanae Takaichi n'est pas une inconnue, loin de là. Nucléariste convaincue, cette dernière a occupé lors du premier gouvernement Abe [3] un portefeuille de Ministre d'Etat [4] avant d'être chargée de la politique extérieure du Parti Libéral Démocrate. Estimée comme très proche du Premier Japonais, il est probable que M. Abe ait voulu remplir un double objectif en permettant à Mme Takaichi de tenir de tels propos : premièrement, tester la température de l'opinion Japonaise au sujet du nucléaire alors que le gouvernement Japonais envisage toujours de relancer plusieurs unités de production électronucléaires après un simulacre de contrôle sécuritaire ; deuxièmement, fragiliser un peu plus la position de la députée Japonaise qui a récemment accumulé plusieurs maladresses dont la dernière, plus que fracassante, pourminorer l'utilisation du substantif "agressif"  utilisé par le Premier Ministre Murayama en 1995 [5] pour présenter des quasi-excuses du Japon vis-à-vis du reste de l'Asie. Cette maladresse avait alors valu à Mme Takaichi d'être rappelée à l'ordre par le chef du cabinet M. Suga qui avait fermement demandé à l'intéressée de se rétracter, sans toutefois que cette dernière n'obtempère.

Une pro-nucléaire de moins !

Mme Takaichi plaidait fréquemment pour l'industrie électronucléaire et avait réclamé à de nombreuses reprises le redémarrage rapide des réacteurs Japonais, une réponse qu'elle voyait toujours comme la plus "avantageuse" pour le Japon. La députée sillonnait d'ailleurs le pays pour plaider la cause du nucléaire vis-à-vis des autorités municipales concernées. Alors, une énergie "avantageuse" du point de vue de ses petits amis du village nucléaire, sûrement ; une énergie avantageuse pour les Japonais et l'humanité en général, certainement pas. Nous ne pleurerons donc pas la disgrâce annoncée de Mme Takaichi !

Le mystère de l'info ignorée par les medias début 2012 et reprise en chœur en 2013

Peut-être ce petit parfum polémique - nécessaire à une info "vendeuse" - a-t-il facilité la large diffusion de la maladresse de Mme Takaichi par les principaux médias (y compris en France) ? Devons-nous y deviner en outre l'aveu que les temps sont maintenant venus de s'intéresser aux conséquences de la catastrophe de Fukushima-Daiichi après un bien long purgatoire ? Les médias vont-ils enfin oser regarder la vérité nucléaire en face et cesser de colporter l'idée très erronée qu'un accident nucléaire majeur n'est pas qu'une catastrophe financière mais avant tout une catastrophe humaine qui ne fait que débuter ?
Cette mise au point suffira-t-elle à tordre le cou à la rumeur pronucléaire qui entonne beaucoup trop fréquemment que Fukushima c'est "zéro mort" ? Ou, de leur incroyable posture, ces zélateurs confirmés en viendront-ils à déclarer, acculés dans leurs derniers retranchements, que les Japonais en ont beaucoup trop fait dans le zonage de la zone d'évacuation et que c'est cet excès de "précautions" [6] qui est responsable des décès comptabilisés et non l'incroyable et inutile industrie électronucléaire ? Bref, que ces morts sont des morts inutiles dus à une posture politique irréfléchie et alarmante qui n'a rien, mais vraiment rien à voir avec la manipulation d'une énergie bien trop contraignante et bien trop puissante pour l'homme ?
 

 Sources :
LDP policy chief claims ‘no deaths’ related to Fukushima disaster while urging nuclear restarts  (Japan Daily Press, 19613) - LDP policy chief criticized over Fukushima death toll comment  (Asahi Shimbun, 18613) - Une député japonaise déclenche la colère à propos de Fukushima  (7 sur 7, 19613) - info (étonnement) reprise par TF1 News le Figaro , etc. -  (Le Point, 19613) -Interpretations of Japan's wartime history causing rift in ruling LDP  (Asahi Shimbun, 24513) 

Source trouver:
Gen4

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