Chaque année, des tonnes de produits agroalimentaires impropres à la consommation sont détruits ou partent en décharge. La société belge GreenWatt les valorise en extrayant du biogaz.
Réduire la production de déchets alimentaires et créer une source d’énergie renouvelable et propre. C’est pour répondre à cette problématique environnementale et économique qu’est née en 2004 la société belge GreenWatt. Leader du marché en France, elle équipe les exploitations agricoles et les industries agroalimentaires désireuses de produire sur site leur propre source de biogaz à partir de déchets alimentaires.
Une transformation chimique rendue possible grâce à la technique de biométhanisation, procédé naturel de dégradation de matières organiques en l’absence d’oxygène.
Jusqu’à présent réservé aux déjections animales dans le monde agricole, GreenWatt a réussi à développer en Europe le concept de production de biogaz à partir de végétaux. Les débouchés de cette source d’énergie sont nombreux. Composé essentiellement de méthane (50 % à 70%) et de dioxyde de carbone (CO2), le biogaz peut, comme le gaz naturel, être valorisé dans une unité de cogénération. La combustion du gaz produit alors de l’électricité et de la chaleur. Il peut également, après épuration, être injecté sur le réseau de gaz naturel ou être utilisé comme carburant sous forme de biométhane.
C’est à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne, que GreenWatt inaugure fin 2011 la première centrale de biométhanisation française. S’associer avec la société Boyer, un des principaux acteurs du marché du melon en France, était une évidence. Le géant agroalimentaire produit en effet 20000 t de fruits chaque année dont 2500 t de déchets. Un véritable trésor énergétique pour l’entreprise écologique. « Nous produisons aujourd’hui 76 MWh électriques par mois, soit la consommation électrique de 150 familles, et 99 MWh thermique, soit la consommation thermique de 90 familles », explique Valérie Doussaint, responsable du projet biométhanisation chez Boyer. Avant d’ajouter : « Nous avons aussi rendu notre activité plus écologique en diminuant nos émissions de CO2 de 50 t par mois. »
Production d’énergies propres, réduction des coûts de transport et de traitement des déchets organiques, revente d’électricité à EDF… les avantages sont nombreux pour les producteurs agricoles séduits par le biogaz. Un an après l’entrée en service effective de son installation, Boyer affirme avoir réalisé une économie de 150000 € sur le traitement des déchets et gagné plus de 100000 € en revendant son surplus d’électricité.
Le succès du biogaz issu de melons pourris a ouvert la porte à de nouveaux partenariats. Cinq projets sont actuellement à l’étude dans l’Hexagone. La société landaise Larrère, productrice de carottes et de maïs, devrait s’équiper d’une unité de biométhanisation d’ici à la fin de l’été. Les autres s’échelonneront jusqu’à l’année prochaine. « Face à la flambée des prix des énergies fossiles, de plus en plus d’agriculteurs se tournent vers le biogaz », explique Vincent Guillemot, responsable développement projet dans le Grand-Ouest.
Une réalité encore plus palpable dans certains pays comme l’Afrique du Sud ou le Chili, où GreenWatt est présent depuis un an. Dans ce dernier, l’entreprise belge développe un important projet de méthanisation de cactus à des fins industrielles. L’entreprise visionnaire devrait approvisionner en biogaz les nombreuses mines du pays.
Récompensé par le prix Entreprises & Environnement au salon Pollutec à Paris, en novembre dernier, GreenWatt a connu un formidable développement international. Le Benelux, l’Italie, le Maroc et le Royaume-Uni ont déjà été séduits par les promesses du biogaz, participant ainsi à la transition écologique de l’industrie agroalimentaire à l’échelle mondiale. Mais l’entreprise belge ne compte pas délaisser la France pour autant. Premier producteur agricole européen, l’Hexagone représente un marché d’avenir pour cette ressource énergétique naturelle. Le recyclage de tous les déchets agricoles à l’échelle nationale permettrait une production en énergie équivalente à celle d’un réacteur nucléaire.
GREENWATT
Création : 2004.
Siège : Louvain-la-Neuve (Belgique) et Avignon (Vaucluse).
Effectif : 25 salariés.
Chiffres d’affaires 2012 : 12 millions d’euros.
Création : 2004.
Siège : Louvain-la-Neuve (Belgique) et Avignon (Vaucluse).
Effectif : 25 salariés.
Chiffres d’affaires 2012 : 12 millions d’euros.
Source :
Le Parisien
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