Voici enfin l’intégrale partie de l’interview de Pierre Jovanovic, interview qui a été rendue possible grâce à vous et vos questions, mais surtout grâce à Pierrot du blog des brindherbes, plus connu sur le blog sous le nom de Gandalf. Vous le savez et pour rappel, le blog a également pour but de lancer des débats, cette interview fut donc proposée en plusieurs parties pour que justement les commentaires restent tous autour du sujet de la question et qu’il n’y ait pas de dispersion autour de plusieurs sujets différents simultanément.
Voici donc la troisième partie de l’interview qui concerne les Anonymous et le 11 septembre 2001 car même si sa spécialité est l’économie en général et le monde bancaire, connaître son opinion est aux yeux de certains une manière de définir de quel côté il se trouve au niveau du “conspirationnisme”, entre autres raisons… Le seul hic étant qu’il s’égare à mes yeux sur les Anonymous puisqu’il fait directement un parallèle avec Julian Assange alors que justement, le mouvement Anonymous est bien plus spécifique et complexe que cela.
Les Anonymous/William Assange
Nombre de personnes et de journalistes se sont penché sur ce grand mystère que sont les Anonymous, et au temps de la grande médiatisation du mouvement qui semble-t-il, s’est beaucoup essoufflé depuis, de nombreux articles sont apparus sur le sujet, dans la masse, cet article du monde:
Anonymous défraye la chronique ces derniers jours. C’est donc le moment de tordre le cou à onze idées reçues, sur ce qui constitue un phénomène politique et social inédit, aussi profond que complexe.Idée reçue n°1 : « Les Anonymous mènent une cyberguerre et des attaques qui terrorisent le web »
Il faut se méfier du vocabulaire militaire appliqué à Internet. Anonymous défend fondamentalement un modèle non violent lié à des actions de désobéissance civile : publication de manifestes, lobbying contre des lois considérées comme liberticides, « sit-in online » pour rendre temporairement indisponible un site Internet… La mise en scène grandiloquente utilisée dans les vidéos n’est destinée qu’à impressionner les défenseurs de dispositifs de censure, et peut tout aussi être comprise comme un détournement ironique des messages des autorités.Idée reçue n°2 : « Les Anonymous défendent Megaupload et plus globalement le piratage des œuvres culturelles et le téléchargement illégal »
Anonymous ne défend pas Megaupload, dont la nature centralisée ne lui correspond pas, mais combat la possibilité pour un gouvernement de fermer brutalement un site Internet qui représentait à lui seul 4% du trafic mondial. Par ailleurs, Anonymous s’oppose depuis longtemps aux lobbys des ayants-droit américains et autres firmes du divertissement, sur la question de la copie. Sur Internet, il s’agit d’un phénomène essentiel, vital. Pour l’industrie de la culture, c’est une atteinte à son modèle économique déclinant, une sirène semblable à celle qui avait retenti lors de l’introduction de la cassette audio, sans pourtant faire disparaître les productions culturelles.Idée reçue n°3 : « Les Anonymous sont des pirates informatiques et des cybercriminels, d’où le masque »
Anonymous agit parfois au travers d’actions qui sont illégales – blocages de sites, intrusions sur des serveurs et publication de données volées – mais leur propos est militant et revendicatif. Aucun enrichissement personnel n’est lié aux actions Anonymous. Hors du web, certaines ONG peuvent, elles aussi, agir dans l’illégalité pour faire passer leur message : les militants de Greenpeace qui se sont introduits à l’intérieur de centrales nucléaires sont également inculpés d’actes illégaux. Les Anonymous se sont masqués à l’effigie de Guy Fawkes la première fois, pour éviter d’être pourchassés personnellement par l’Eglise de la Scientologie lors de manifestations devant les bureaux de la secte.Idée reçue n°4 : « Les Anonymous sont des informaticiens boutonneux, des ‘no life’, des adolescents… »
Anonymous rassemble des gens de nationalité, d’âge et d’horizons économiques et sociaux hétérogènes. Au sein des personnes arrêtées comme au travers de témoignages recueillis par les connaisseurs du mouvement, aucun portrait-robot type n’est possible à réaliser. Si l’on peut dénombrer certains hackers au sein d’Anonymous, cette bannière rassemble des profils beaucoup plus larges.Idée reçue n°5 : « Les Anonymous sont une organisation secrète disposant de leaders et d’un programme »
Anonymous cultive le secret et l’absence de hiérarchie en son sein. L’horizontalité et le caractère décentralisé de ses modes d’action ne permet donc aucune organisation a priori, n’accepte aucun chef ou leader et rend impossible toute unité programmatique. Cependant, les valeurs de liberté d’expression, de circulation de l’information, de neutralité d’Internet sont communes à beaucoup d’Anonymous et, parfois, les rassemblent.Idée reçue n°6 : « Les Anonymous agissent virtuellement et exclusivement via Internet »
Anonymous a, dès 2008, organisé des manifestations de rues contre l’Eglise de Scientologie. D’autres ont eu lieu à San Francisco, contre la régie de métro local (OpBART), et dans d’autres pays, pour protester contre Sony. Plus récemment, Anonymous a appellé à manifester en France et ailleurs, contre les lois liberticides (SOPA, ACTA, Loppsi, IPRED). Prochain événement en date : www.anonymact.fr, une mobilisation prévue en mars prochain à Paris.Idée reçue n°7 : « Les Anonymous s’en prennent aux médias et veulent détruire Facebook et Twitter »
En tant que mouvement hétérogène, Anonymous a vu émerger certaines attaques « revendiquées » contre Facebook, et récemment L’Express. Mais la grande majorité des sympathisants ou activistes Anonymous a condamné cette atteinte à la liberté d’expression – et l’idée de détruire des canaux de communication, qui peut être employée par Anonymous pour faire connaître ses idées.Idée reçue n°8 : « Les Anonymous, on les entend beaucoup, mais ils ne changent pas le monde »
Le potentiel d’action d’Anonymous réside certainement dans sa capacité à diffuser dans la société ses messages sur la liberté d’expression, la neutralité du réseau ou l’horizontalité des rapports humains. A l’image des altermondialistes des années 90, qui commencent à voir leurs idées appliquées par des hommes politiques, Anonymous agit comme un porte-parole des valeurs d’Internet. Par ailleurs, le mode de fonctionnement Anonymous diffère de celui des organisations traditionnelles qui planifient une action puis l’annoncent : les appels à mobilisation sont publics, et le bouillonnement d’idées qui nait est visible par tout le monde, d’où l’impression d’avoir beaucoup de discours qui se concrétisent.Idée reçue n°9 : « Les Anonymous sont nés avec Wikileaks, et Julian Assange est un Anonymous »Les premières traces d’actions signées « Anonymous » remontent à 2003 et émanent du forum 4chan. Mais c’est en 2008 que le phénomène connaît sa première mobilisation mondiale : Anonymous s’engage contre la Scientologie, dont une vidéo interne de promotion tournée avec Tom Cruise avait fuité sur Internet. En décembre 2010, quand Wikileaks est au cœur de l’actualité, Anonymous est donc déjà constitué. Julian Assange est bien un ancien hacker, mais n’est pas lui-même un Anonymous. Outre le soutien explicite d’Anonymous à Wikileaks, ce qui lie Assange et Anonymous est une commune revendication du droit à l’anonymat.Idée reçue n°10 : « Les Anonymous, ce sont les Indignés, comme ceux d’Occupy ou le Printemps Arabe »
Tous ces mouvements ont en commun une révolte contre différentes formes d’oppressions ou d’aliénations, et connaissent parfois des connexions. Anonymous a soutenu le Printemps Arabe puis le mouvement Occupy Wall Street. Certains activistes tunisiens, égyptiens et syriens et des manifestants Occupy arborent le masque Anonymous. Cependant, il n’y a pas de liens formels ou de coordination spécifique entre tous ces phénomènes, plutôt des interconnexions ponctuelles.Idée reçue n°11 : « Les Anonymous veulent faire sauter le Parlement le 5 novembre »L’histoire de Guy Fawkes, un célèbre révolutionnaire anglais du XVIeme siècle, dont l’histoire a été reprise mais considérablement transformée dans V pour Vendetta – la BD d’Alan Moore et le film des frère et sœur Wachowski – est un symbole utilisé par Anonymous depuis les manifestations contre l’Eglise de Scientologie. A aucun moment, il n’a été question pour Anonymous de mener une attaque violente ou terroriste, que ce soit contre un gouvernement ou tout autre entité. Le masque Anonymous, à la moustache et au bouc, vient directement du film, dont la fin met en scène la révolte d’une foule d’anonymes contre un gouvernement totalitaire.Source: Le Monde
Les Anonymous par eux-même:
D’ailleurs, les Anonymous ne soutiennent plus Wikileaks de Julian Assange depuis que le site à créé une partie payante.
Le 11 septembre 2001: le complot de tous les fantasmes
Le 11 septembre est réellement un des sujets qui éveille le plus de fantasmes ou de polémiques sur internet, les versions se contredisent, les experts également, et bientôt 12 ans après, certains continuent de croire qu’un avion peut fondre pratiquement en intégralité, que des terroristes qui ont tout juste abandonné leurs ânes dans un pays situé à des milliers de kilomètres peuvent réaliser le plus gros attentats de l’histoire. D’autres par contre parlent d’illuminatis, voire de reptiliens cachés sous une peu humaine comme dans la série V qui seraient à l’origine des pires événements sur la planète. Bref, ce sujet ne risque pas de passionner les foules, et principalement celles avides de justice ou de vérité.
Une des “figures du conspirationnisme” n’est autre que Thierry Meyssant, critiqué, diabolisé, considéré comme étant antisémite, accusation peu étonnante puisque sont pointés du doigt certains financiers, et il s’agit également d’une technique classique quand un adversaire doit-être décrédibilisé.
ANTISEMITE. Mot trompeur ayant changé de sens ; aujourd’hui peut désigner toute personne critiquant une personne de religion ou d’origine juive, l’Etat d’Israël (selon les tribunaux) ou bien toute personne désignant l’identité juive d’une autre.
Le documentaire phare sur le sujet étant “Loose Change“:
Pour revenir sur Meyssant et ses propos, je vous rappelle cet intervention télévisée chez Ardisson:
Au final, vu que vous êtes surement comme moi et que vous aussi vous avez tendance à manquer de temps, autant faire vite et regarder juste le résumé qui dit tout en quelques minutes seulement:
Au final? Dirigeons-nous vers la stratégie du choc conseillé par Pierre Jovanovic qui explique clairement qu’une grande catastrophe amène les foules à accepter les pires décisions voire trahisons, cela fait amplement partie des techniques de manipulation des masses.
En 2007, Naomi Klein publiait La Stratégie du choc.
Un traumatisme collectif, une guerre, un coup d’état, une catastrophe naturelle, une attaque terroriste plongent chaque individu dans un état de choc. Après le choc, nous redevenons des enfants, désormais plus enclins à suivre les leaders qui prétendent nous protéger. S’il est une personne à avoir compris très tôt ce phénomène, c’est Milton Friedman, Prix Nobel d’économie en 1976.
Friedman, soutenant l’ultralibéralisme, conseilla aux hommes politiques d’imposer immédiatement après une crise des réformes économiques douloureuses avant que les gens n’aient eu le temps de se ressaisir. Il qualifiait cette méthode de traitement de choc.
Naomi Klein la qualifie de “stratégie du choc”.
En utilisant de nombreuses images d’archives, Michael Winterbottom et Mat Whitecross démontrent la puissance du texte de Naomi Klein et la nécessité de résister.
Source trouver:
Lesmoutonsenrages
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