GUVECCI, Turquie (Reuters) - Les forces turques ont effectué, pour la cinquième journée consécutive, des tirs de représailles à la frontière syrienne, tandis que les rebelles se sont emparés d'un avant-poste des forces de Bachar al Assad non loin de la province turque de Hatay.
L'artillerie turque a riposté dimanche peu après une nouvelle frappe d'obus syrien sur la ville frontalière d'Akçakale, rapporte l'agence de presse turque Dogan.
Cinq civils turcs avaient été tués par un obus de mortier syrien mercredi dans cette agglomération, déclenchant ce qui constitue la plus importante escalade de violence dans une zone frontalière depuis le début du conflit syrien en mars 2011.
Les obus tirés en représailles par la Turquie sont tombés près de la ville syrienne de Tel Abyad, où rebelles et membres des forces loyalistes s'affrontent, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres et proche de l'opposition. Aucun dommage n'a pour l'instant été rapporté.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui avait averti Damas vendredi, s'est de nouveau dit prêt à la guerre dimanche.
"Vous devez être prêt à chaque instant à partir en guerre si nécessaire. Si vous ne l'êtes pas, vous n'êtes pas un État", a-t-il déclaré alors qu'il se trouvait à Istanbul.
"Que disaient nos aïeux ? 'Qui veut la paix, prépare la guerre'", a-t-il ajouté, précisant qu'en cas d'attaque, les représailles seraient immédiates.
ASSAD EST CONFIANT, DIT SALEHI
Les rebelles syriens ont, par ailleurs, pris samedi le contrôle d'un immeuble officiel de trois étages situé à environ un km de la frontière, sur une colline dominant le village turc de Guvecci, dans la province de Hatay, ont rapporté un journaliste de Reuters et des habitants.
Un drapeau rebelle de l'Armée syrienne libre (ASL, opposition armée) flotte désormais au-dessus de ce bâtiment, tandis que le bruit des combats résonne en provenance d'un village syrien voisin.
"Ces quatre derniers jours, d'importants combats se sont déroulés ici. Nous n'avons pas pu dormir. Hier matin, l'armée (gouvernementale) syrienne contrôlait ce secteur. Maintenant, c'est plus calme", témoigne Moussa Sassak, un habitant de 27 ans.
Dans le village syrien de Khirbet al Joz, situé derrière la colline où se trouve le bâtiment tombé aux mains des insurgés, des combats pouvaient par ailleurs être entendus et des volutes de fumée observées au-dessus du village.
Selon l'OSDH, les rebelles se sont emparés de Khirbet al Joz samedi soir, après douze heures de combat.
Une quarantaine de soldats syriens, dont cinq officiers et neuf combattants rebelles ont été tués, précise l'organisation.
Malgré les revers militaires, une économie qui s'effondre et la mort de quatre hauts responsables dans une attaque à la bombe survenue le 18 juillet, Bachar al Assad reste confiant, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, à l'hebdomadaire allemand "Der Spiegel".
"J'ai rencontré à Damas un président tout à fait au fait de la situation critique. Il n'est pas apparu détaché mais confiant et combatif", a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, deux semaines après avoir rencontré le dirigeant alaouite.
Ce dernier est "convaincu qu'il est possible de remporter le conflit syrien par des moyens militaires", selon Salehi, qui précise que si Assad est ouvert à toute solution provenant de l'intérieur du pays, il refuse d'être poussé à la démission par les puissances étrangères.
Hamdi Istanbullu avec Daren Butler et Dominic Evans à Beyrouth; Bertrand Boucey et Agathe Machecourt pour le service français.
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