Nature Alerte laisse la parole à un courageux donneur d'alerte et tente de briser le silence...
Au Bangladesh les inondations en cours sont un véritable un désastre
Ce reportage a été tourné par un courageux donneur d'alerte...puisse son cri être entendu
(...traduction approximative de son reportage vidéo ci dessous...)
22 septembre 2011, Bangladesh, dans un village du district de Shatkhira
Je me suis rendu tôt ce matin dans la région de Shatkhira, où les inondations font des ravages. Sous la pluie incessante j'ai pu constaté la rapide montée des eaux de la rivière Padma, et j’espère par ce film pouvoir donner l'alerte au monde.
Je suis arrivé dans ce village par bateau, il était totalement immergé. Les gens avaient trouvé refuge sur les toits de leurs maisons totalement englouties. La crue de la rivière Padma augmente de jour en jour, et de nombreuses habitations ont été emporté par les eaux. Les champs et les récoltes sont totalement détruits.
De nombreux survivants ont trouvé refuge sous des abris de fortune dressés sur les digues endommagées.
Les femmes continuent d'aller puiser de l'eau douce aux pompes des puisards, qui eux aussi sont noyés sous 50 centimètres d'eau saumâtre.
Avec toute leurs récoltes noyées, le seul moyen de subsistance pour la population, est de tenter de pécher quelques menus poissons dans des filets de fortunes.
Tous souffrent de plaies profondes aux pieds, à force de vivre dans l'eau.
Khadeza Begum est une femme qui avait déjà tout perdu il y a deux ans lors du passage du cyclone Aila. A l'époque elle avait vendu tout son bétail pour pouvoir reconstruire sa maison qui est de nouveau aujourd'hui sous les eaux.Elle ne sait pas comment elle va pouvoir rembourser ses dettes, et continue de tenter de sauver son seul bien en vivant avec son mari dans sa maison complétement inondée.
Les gens se regroupent sur les quelques endroits encore au sec et la plupart ont tout perdu. Ils tentent désespérément de fabriquer avec se qu'ils trouvent des abris de fortune pour se protéger des pluies incessantes.
Il a fallut plus d'un an à Nobab Ali pour reconstruire sa maison après le passage du cyclone Aila il y a deux ans , et aujourd'hui il se retrouve dans la rue, inondée: Sa nouvelle maison a été emporté.
Où que je pose mon regard dans ce village, ce n'est plus qu'eau, destruction et désolation. La majorité des villageois ont tout quitté pour la ville, laissant toute leur vie derrière eux. La faim, l'impuissance et la calamité en ont fait des réfugiés climatiques, sans plus rien.
Je suis retourné en ville par le seul moyen de transport le Nosinum (transport local) encore en service.
Le soleil se couchait aux sons des grenouilles, et des larmes, et des cris de ses pauvres gens. Et de voir ce désastre d'eau, mon cœur se serre.
Sur le chemin du retour je me demande combien de temps ces gens vont pouvoir tenir, seuls au monde, face à cette calamité qui s’abat sur eux avec acharnement depuis des années.
Peut être n'y a t-il plus aucune réponse.
Plus de 30 Millions de personnes ont été déplacées l'année dernière par les catastrophes dues au réchauffement climatique en Asie.
Ce problème continue de s’aggraver d’année en année et la situation devient aujourd'hui totalement critique.
Néanmoins, dans le plus grand silence, le 20 septembre dernier l'Union européenne a accordé une aide d'urgence de 5 millions d'euros pour répondre au besoin humanitaire urgent qui frappe le Bangladesh. Ce qui est, bien évidemment, totalement insuffisant.
Kristalina Georgieva, la commissaire européenne à la coopération internationale a déclaré «La situation humanitaire est catastrophique au Bangladesh: des centaines de milliers de personnes sont déracinées de leurs foyers par le dernier déluge."
Selon les estimations officielles émanant des autorités du Bangladesh plus d'1 millions de Bangladais sont frappés de plein fouet par les inondations, et plus de 250 000 ont déjà fuient leurs maisons, contraints de chercher refuge ailleurs.
Le Pakistan et l'Inde sont eux aussi durement touchés; L'UE a d'ailleurs alloué une aide d'urgence de 10 millions d'euros, vendredi derniers, pour venir en aide au Pakistan.
Mais le plus rude est de constater, que pour le pays le plus pauvre de ces régions asiatiques touchées, le Bangladesh, c'est à peine quelques lignes dans les journaux locaux qui osent nous signaler avec leurs pauvres moyens, le drame en cours.
Ce monde du business et les médias qui l'accompagnent sont devenus si ignobles , qu'ils méritent, que la responsabilité de chacun d'entre nous s'en interroge.
Source: Naturealerte
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