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dimanche 14 août 2011

La Syrie envoie des navires de guerre sur Lattaquié


Des navires de guerre ont participé dimanche pour la première fois à une attaque en Syrie, contre la ville côtière de Lattaquié, faisant au moins 23 morts et des dizaines de blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).


"Au moins 21 civils ont été tués dans le quartier d'al-Raml al-Jounoubi et deux autres dans celui de Qniniss à Lattaquié", a indiqué le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel Rahmane, un organisme basé en Grande-Bretagne qui s'appuie sur les témoignages de militants sur place.

Selon l'organisation, des navires de guerre équipés de mitrailleuses lourdes et des chars participaient à l'offensive sur al-Raml al-Jounoubi, théâtre ces derniers jours de manifestations massives réclamant la chute du régime syrien. En mai, lors d'une opération de l'armée à Banias (nord-ouest), les navires avaient seulement patrouillé au large, sans faire feu.

Palestiniens aussi visés

Parmi les victimes, l'OSDH a recensé des Syriens mais aussi des Palestiniens. Le quartier visé par l'offensive abrite en effet le camp d'al-Ramal, où vivent de nombreux Palestiniens. Samedi matin, une vingtaine de blindés s'étaient regroupés à al-Raml al-Jounoubi, et les habitants, redoutant une offensive, avaient fui en nombre.

Dimanche, après "des tirs nourris pendant des heures", "un grand nombre d'habitants, en particulier des femmes et des enfants" ont fui également le quartier de Qniniss, a indiqué l'OSDH. Les forces de sécurité ont fait usage de lance-roquettes dans le quartier al-Sakentouri et un enfant a été blessé dans le quartier voisin de Boustane Saydaoui, a ajouté l’organisation.

Plus de trains

De leur côté, les Comités de coordination de la Révolution syrienne ont affirmé que plus aucun train ne circulait en direction et en provenance de Lattaquié. Selon l'OSDH, deux civils, dont un jeune homme de 17 ans, avaient déjà été tués à Lattaquié samedi, et des manifestations à l'issue de la prière nocturne des Tarawih dans cette ville avaient essuyé des tirs des forces de sécurité.

En Jordanie, l'agence officielle Petra a aussi annoncé la mort d'un ressortissant jordanien de 20 ans, qui a succombé à ses blessures après avoir été touché par un tireur embusqué alors qu'il rendait visite à des proches à Homs, dans le centre de la Syrie.

En outre, l'armée et les forces de sécurité syriennes sont entrées dans la nuit de samedi à dimanche dans les banlieues damascènes de Sakba et Hamouriya et ont procédé à de nombreuses arrestations, selon la même source. Des tirs nourris ont été entendus dans ces deux localités.

Habitants isolés du monde


Dans les faubourgs de la capitale comme à Lattaquié, les habitants étaient toujours isolés du monde dimanche, l'armée recourant de plus en plus fréquemment à des coupures des communications téléphoniques et de l'internet.


Dans un communiqué publié dimanche, six ONG de défense des droits de l'Homme ont appelé à la libération "immédiate" d'Abdel Karim Rihaoui, président de la Ligue syrienne des droits de l'Homme et source importante d'informations pour la presse étrangère, dont les mouvements dans le pays sont très limités.

Réunion jeudi de l'ONU

Sur le plan diplomatique, le président américain Barack Obama a à nouveau évoqué sa préoccupation samedi, s'entretenant au téléphone avec deux de ses alliés, le roi Abdallah d'Arabie saoudite et le Premier ministre britannique David Cameron. Les trois dirigeants ont exigé un arrêt "immédiat" des violences.

Dans le même temps, le Canada a gelé les actifs de quatre nouveaux dignitaires du régime, dont un oncle de M. Assad et le chef de la sécurité militaire de Hama (centre), où une offensive de l'armée début août a fait plus d'une centaine de morts.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit tenir jeudi une réunion spéciale qui sera consacrée aux droits de l'Homme et à l'urgence humanitaire en Syrie. Depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars en Syrie, près de 1.800 civils ont été tués ainsi que plus de 400 membres des forces de l'ordre, selon un décompte de l'OSDH.

Source: Tsr

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