Environ 200 personnes seraient ensevelies dans une favela de Niteroi, une ville proche de Rio de Janeiro, après les pluies diluviennes qui ont fait au moins 153 morts depuis lundi dans cette région du sud-est du Brésil. Jeudi, les pompiers tentaient de retrouver des survivants.
"D'après le témoignage de voisins, quelque 200 personnes seraient ensevelies sous les décombres mais c'est imprécis, cela peut être plus", a déclaré à l'AFP le chef des pompiers, Pedro Machado.
Le glissement de terrain s'est produit à 21h30 locales (02h30 en Suisse) dans la favela Morro do Bumba, à Niteroi, une ville reliée à Rio par un pont de 15 kilomètres au-dessus de la mer.
Un énorme pan de colline s'est détaché sur 700 mètres. [Reuters] Le colonel Machado a confirmé que six corps avaient été retrouvés pendant la nuit. En début de matinée, vingt-cinq personnes avaient été retirées en vie des décombres, dont huit enfants qui se trouvaient dans une crèche au moment du drame.
Selon un journaliste de l'AFP, un énorme pan de colline s'est détaché et a dévalé sur une longueur de 700 mètres, engloutissant tout sur son passage, notamment une cinquantaine d'habitations.
Plus de 150 morts
Au moins 153 personnes sont mortes dans l'Etat de Rio à la suite des pluies torrentielles de lundi et mardi, les plus importantes depuis 40 ans, qui ont provoqué inondations et glissements de terrain. La ville de Niteroi a été la plus touchée avec 85 morts, et 48 décès ont été recensés dans la capitale de l'Etat, Rio.
Des dizaines de maisons ont été emportées en un instant. [Reuters] Quelque 150 sauveteurs - spécialistes de la défense civile, pompiers, soldats de la force nationale et habitants de la favela travaillaient jeudi sans relâche pour trouver des survivants. Et ce, malgré le fait que les chances de sauver des vies est de plus en plus faible, selon eux.
Ils étaient aidés par quatre excavatrices qui dégageaient les montagnes de terre mais devaient procéder avec une grande précaution en raison des risques de nouveaux éboulements. Selon le secrétaire des services publics de Niteroi, José Mocarzel, la favela du Morro do Bumba a été construite il y a vingt-cinq ans sur un dépôt d'ordures et était donc particulièrement à risque.
La question reste ouverte de savoir si ce nouveau drame renforcera la détermination des autorités à déplacer les dizaines de milliers d'habitants vivant dans les zones dangereuses des favelas. "Notre objectif maintenant est de sauver des vies, inévitablement nous devrons démolir des maisons des zones de risques", avait assuré avant le dernier drame le maire de Niteroi, Jorge Silveira.
Promesses de relogement
Les promesses de relogement, restées lettre morte par le passé, alimentent toutefois le fatalisme des habitants. Les autorités "nous promettent toujours la même chose mais elles n'arrivent qu'après (les drames). Ceux qui vivent dans les favelas sont abandonnés", a assuré à l'AFP Sebastian Jorge, un électricien de 37 ans. Selon les autorités, au moins 10'000 habitations menacent de s'effondrer dans la région de Rio.
Le maire de la ville, Eduardo Paes, a réclamé au gouvernement fédéral plus de 200 millions de dollars d'aide d'urgence. Les fortes pluies qui ont commencé lundi soir avaient pratiquement cessé jeudi matin à Rio et alternaient avec de belles éclaircies.
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