On connaissait déjà Echelon, le système de surveillance des télécommunications de la NSA. L’agence américaine s’apprête maintenant à passer au stade supérieur, en mettant en place Stellar Wind (Vent Stellaire), un programme d’espionnage qui ne laissera rien passer …
Echelon est déjà un programme de renseignement particulièrement intrusif : piloté par laNational Security Agency (NSA) américaine, et soutenu par le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, Echelon peut librement espionner les télécommunications et les courriers électroniques du monde entier : dès qu’un mot-clé, présent dans la liste noire de l’agence (ex : attentat, bombe, etc.), est repéré dans une communication électronique (flag), son auteur est surveillé dans le moindre détail. Si l’enjeu d’un tel programme est de préserver la sécurité mondiale (à commencer par celle des américains et de leurs intérêts), le procédé reste inquiétant : avons-nous encore le droit d’échanger des informations en toute liberté sans craindre d’être surveillé par la plus importante organisation militaire au monde ? Apparemment pas.
Pourtant, Echelon apparaît aujourd’hui comme un outil artisanal, comparé à ce que nos voisins outre-atlantique s’apprêtent à mettre en marche : Stellar Wind, ou Vent Stellaire.
Le principe reste le même, mais il est décuplé par les moyens techniques qui seront utilisés. On parle là du stade industriel de la surveillance des télécommunications au plan mondial. En 2008, le ministère de la justice américaine (DOJ) jugeait Stellar Wind inconstitutionnel, tant sa capacité d’intrusion était en désaccord avec le principe des libertés individuelles. Mais cela n’empêcha pas le Congrès de Georges W. Bush de voter le programme, en toute discrétion.
Les différences entre Echelon et Stellar Wind
La première différence entre les deux programmes de surveillance est de taille : alors qu’Echelon reposait sur la participation de plusieurs pays derrière les USA (traité UKUSA),Stellar Wind sera un dispositif exclusivement géré par le gouvernement américain, sous l’égide de la NSA, et donc du complexe militaro-industriel de l’Oncle Sam.
Le principal procédé qui sera prochainement utilisé dans le cadre de Stellar Wind est celui qui était déjà adopté par certaines dictatures pour surveiller leurs opposants : leDeep Packet Inspection (DPI). La différence est que Stellar Wind bénéficiera de moyens considérables, jamais égalés. En résumé, à partir d’un numéro de téléphone ou de l’apparition d’un mot-clé, le système sera capable de capter automatiquement toutes les données d’un citoyen : mails, tchats, pages internet consultées, comptes bancaires, feuilles d’impôt, etc. Bien entendu, la NSA a d’ores et déjà signé des accords avec les principaux opérateurs télécom américains, pour pouvoir accéder plus rapidement aux données utilisateurs.
Enfin, le DPI permettra aussi d’inspecter les informations circulant sur le “deepnet”, c’est à dire tous les espaces en ligne censés rester privés : pages sécurisées, échanges FTP, communications cryptées, etc. Outre le fait qu’il ne restera potentiellement plus aucun espace préservé, cela suppose que les américains feront du décryptage une industrie.
Quand le décryptage ne sera plus qu’une opération de routine…
Le cryptage le plus couramment utilisé par les sites internet, les Etats, les institutions financières, les terroristes et plus globalement les organisations qui traitent de sujets sensibles est aujourd’hui le cryptage AES (Advanced Encryption Standard). Chez nous, particuliers, le cryptage AES nous sert aussi, dans une moindre mesure, au chiffrement de nos réseaux Wi-Fi, à travers le WPA2.
Le cryptage AES est quasi-impossible à cracker, sauf à utiliser la méthode de la “force brute“, et donc à employer non seulement des ordinateurs surpuissants, mais aussi des espaces de stockage des données conséquents : plus un analyste dispose de données protégées par une même clé de cryptage, plus il sera évident pour lui de déceler des récurrences (patterns) qui le guideront vers le décryptage final. Une capacité énorme de calcul informatique, ainsi que des espaces de stockage titanesques sont donc requis.Et c’est ce que les américains s’apprêtent à mettre en place, notamment dans l’Utah, non loin de Salt Lake City.
Un complexe pharaonique abritera prochainement des yottabits (1 Ybit = 1024 bits) de données, sur une surface d’un million de mètres carrés ( 1 Ybit représentant environ 500 milliards de milliards de pages de texte).
La NSA se donne donc les moyens de la surveillance totale dont elle rêve. Un pas de plus vient d’être franchi dans le fichage, le flicage et la destruction de la vie privée, et ce à l’échelle planétaire. Le futur s’annonce merveilleux.
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Merci à HUSSARDELAMORT pour la traduction
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