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samedi 14 janvier 2012

Le projet SEAL ou comment provoquer des tsunamis


Pour gagner une guerre, l'important est de surprendre l'adversaire. On a pu voir dans un précédent article que les animaux avaient été de très bons camarades de jeu, mais les hommes se sont aussi appuyé sur les éléments naturels pour espérer la victoire. Lors de la  Seconde Guerre Mondiale, l'idée d'utiliser les océans comme arme de guerre, germe dans l'esprit d’un officier de l’armée de l’air néo-zélandaise. Il a en effet remarqué que les explosions en mer peuvent provoquer des vagues importantes. Son idée est d'utiliser la mer contre le Japon pour le compte des Alliés. C'est le début du projet Seal.


Classées secrètes, et maintenant déclassifiées, environ 3700 expériences sont dirigées pendant 7 mois (juin 1944 - janvier 1945) par le chercheur australien Thomas Leech, près de la péninsule néo-zélandaise de Whangaparaoa. Les raisons officielles de l'opération Seal est de  déterminer le potentiel d’“inondations offensives par des vagues générées au moyen d’explosifs”. Les charges utilisées vont de quelques grammes à 300 kg de TNT. Les essais à grande échelle ont lieu en mer et ceux à petite échelle dans un bassin de tests construit pour l’occasion.
L'arrivée du tsunami à Natori,après le séisme du Japon, le 11 mars 2011
Les recherches du projet Seal s’arrête en janvier 1945, “avant, que tout le programme expérimental soit complété et que les problèmes scientifiques fondamentaux soient résolus”. selon Thomas Leech. 2 raisons principales sont avancées pour expliquer cet arrêt brutal : Les Britanniques ne croyaient pas vraiment à la faisabilité de ce projet et la progression des Alliés dans le Pacifique, qui force le Japon à lâcher ses conquêtes les unes après les autres.

Seal n’étant plus une priorité pour la Coalition Alliée, elle y met donc un terme. Des enseignements ont quand même pu être apportées par Thomas Leech. Le concept d’“inondations offensives” est réalisable. Les expériences ont permis de découvrir  que les explosifs placés près de la surface de la mer seront plus efficaces qu'une explosion dans le fond de l'océan. En effet, la bulle créée par la déflagration transmet mieux son énergie à la masse d’eau, si elle est créée assez près de la surface,

Autre réponse apportée, une bombe unique sera inefficace : il faut savamment répartir plusieurs charges pour"soigner"la géométrie de l’explosion et fabriquer un train d’ondes plus destructeur. Mais un tsunami provoqué par des bombes ne pénétrerait que peu à l’intérieur des terres car  leur longueur d’onde est nettement plus courte. Or c’est la très grande longueur d’onde "des tsunamis naturels" qui permet aux vagues de ne pas se “casser” en arrivant près des côtes. En revanche, il pourrait être dangereux pour tous les bateaux naviguant dans les zones côtières, en créant de fortes turbulences à cet endroit.
le projet a été arrêté ou a juste changer de nom pour brouiller les pistes ......
Les Etats-Unis considéraient ce programme comme aussi prometteur que le « projet Manhattan » de fabrication d’une bombe atomique. Ils désignèrent le docteur Karl T. Compton pour faire la liaison entre les deux unités de recherche. Compton était le président du MIT. Il avait déjà recruté de nombreux savants pour l’effort de guerre et il était l’une des huit personnes chargées de conseiller de président Truman sur l’usage de la bombe atomique. Il pensait que celle-ci pouvait fournir l’énergie nécessaire à l’équipe de Leech pour provoquer de plus vastes tsunamis.

Les travaux de Thomas Leech furent poursuivis durant la Guerre froide. En 1947, George VI éleva le savant à la dignité de Chevalier de l’Empire britannique pour le récompenser d’avoir élaboré une arme nouvelle. Le Projet Seal étant toujours un secret militaire, il ne fut pas révélé à l’époque qu’il était honoré pour la bombe à tsunami. Par la suite, les services US se sont appliqués à faire croire que ces recherches n’avaient jamais existé et que tout cela n’était qu’un leurre pour impressionner les Soviétiques. Cependant, l’authenticité des essais de Leech a été établie, en 1999, lorsque une partie de la documentation a été déclassifiée par le ministère néo-zélandais des Affaires étrangères. Officiellement les études ont repris aujourd’hui à l’université de Waikato.

On ignore si les recherches anglo-saxonnes ont été poursuivies durant les années 60, mais elles ont repris par la force des choses lorsqu’il fut décidé de procéder à l’abandon des tests nucléaires dans l’atmosphère au profit de tests sous-marins. Les Etats-Unis craignaient de provoquer involontairement des tremblements de terre et des tsunamis. Ils voulaient donc savoir le faire volontairement. Officiellement, à la fin de la guerre du Vietnam, les Etats-Unis et l’Union soviétique ont renoncé aux guerres environnementales (tremblements de terre, tsunamis, bouleversement de l’équilibre écologique d’une région, modifications des conditions atmosphériques -nuages, précipitations, cyclones et tornades-, modification des conditions climatiques, des courants océaniques, de l’état de la couche d’ozone ou de l’ionosphère) en signant la « Convention sur l’interdiction d’utiliser des techniques de modification de l’environnement à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles » (1976).
Rien ne distingue un séisme provoqué d’un séisme naturel, cependant on ne sait provoquer que des séismes superficiels, comme celui d’Haïti. Ce qui suscite le trouble, c’est que la réaction des Etats-Unis. Alors que les médias atlantistes se contentent de relayer la polémique sur les violations de la souveraineté haïtienne, les médias latinos-américains s’interrogent sur la rapidité du déploiement des GI’s : dès le premier jour, plus de 10 000 soldats et contractants sont arrivés à Haïti. Cet exploit logistique s’explique simplement. Ces hommes étaient déjà pré-positionnés dans le cadre d’un entraînement militaire. Sous l’autorité du commandant en second du SouthCom, le général P. K. Keen, ils participaient à la simulation d’une opération humanitaire, à Haïti, après un ouragan. Keen et son équipe étaient arrivés quelques jours auparavant.

Au moment précis du tremblement de terre, ils se trouvaient tous à l’abri, à l’ambassade US qui est construite selon les normes anti-sismiques, à l’exception de deux hommes qui se trouvaient à l’hôtel Montana et qui auraient été blessés. Le général Keen a donné de nombreuses interviews à la presse états-unienne, qui a multiplié les reportages et émissions à propos des opérations de secours. Il a souvent fait mention de sa présence à Port-au-Prince durant le séisme, mais jamais des motifs de cette présence. Parmi les objectifs de l’exercice militaire figurait le test d’un nouveau logiciel permettant de coordonner les efforts humanitaires des ONG et des armées. Dans les minutes qui ont suivi la catastrophe, ce logiciel a été mis en ligne et 280 ONG s’y sont inscrites. Il est légitime de se demander si ces coïncidences sont ou non l’effet du hasard.
Source: Rustyjames

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