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jeudi 19 septembre 2013

Syrie : Poutine met les Etats unis échec et (Oba)mat !

Depuis la fin de l'URSS, les Américains ont fini par croire à leur propre propagande, et à la fin de l'histoire, cette situation nouvelle les plaçant en position de superpuissance invincible, capable de dicter ses quatre volontés au reste du monde. La crise syrienne marquerait-elle la fin de la toute-puissance américaine ?
 
Avec l'agenda révélé par le général Wesley Clark après le 11 septembre 2001 et la volonté affirmée de régner sur tout le moyen-orient, on savait déjà que les entités qui dirigent l'état profond américain pensaient tranquillement attaquer les pays les uns après les autres, puis, après avoir coupé les Russes et les Chinois de leur approvisionnement en pétrole, gaz et autres commodités, finiraient par les affaiblir et pourraient ensuite devenir maîtres du monde !
 
Bien sûr, dans cet agenda idyllique, les Russes, les Chinois, les Iraniens, et autres arriérés islamo-communistes, attendraient leur tour sans se douter de rien. Mais, pour la première fois les Américains ont reculé en Syrie. Ils avaient annoncé des frappes jeudi dernier et il n'y a pas eu de frappes. Les frappes sont reportées... Obama déclare maintenant avoir besoin de l'avis du congrès pour prendre sa décision, avis dont il se moquait éperdument quelques jours plus tôt. Alors que s'est-il passé ? Obama attend-il réellement un feu vert du congrès pour faire pleuvoir un déluge de feu sur la Syrie ?
 
Pour comprendre ce qui se passe en ce moment il faut revenir sur les guerres passées des US, et notamment l'Irak, qui en est un parfait exemple. La stratégie des Américains était simple : on brouille les radars et les systèmes de défense, ensuite on liquide les défenses anti-aériennes et les avions, et ensuite on peut tranquillement déposer un tapis de bombes pour faire retomber ces bloody bastards à l'âge de pierre dont ils n'auraient jamais dû sortir.
 
Et de fait, si on regarde aujourd'hui la flotte américaine présente en Méditerranée et en mer rouge que voit-on ? Des porte-avions, des destroyers, des navires de débarquement. La stratégie de la canonnière en version modernisée : on envoie les missiles et ensuite on bombarde jusqu'à ce qu'ils soient tous morts.
 
Les Américains ne s'attaquent de fait qu'à des proies bien faibles compte-tenu de leur pléthorique armada guerrière. Mais depuis la guerre du Kosovo, puis l'Irak, puis la Lybie, les Russes, pour ne parler que d'eux, ont eu le temps d'observer la stratégie de l'armée américaine et de se préparer à l'affronter un jour. Pendant ce temps les néo-cons américains et leurs stratèges de jeux vidéo pensaient que la Russie était tombée dans le néant. Il n'était plus nécessaire de s'en occuper, il fallait continuer la bataille jusqu'à la domination mondiale !
 
Bien sûr, après la débâcle de l'URSS, il n'était pas possible pour les Russes de reconstituer une armée susceptible d'égaler l'armada US. Ainsi, si l'on regarde superficiellement les forces en présence au large de la Syrie, on peut se dire que les forces américaines sont largement supérieures en nombre et en capacité destructrice. Mais paradoxalement, cela aura été pour les Russes une chance, car cette situation les a obligés à reconsidérer l'ensemble de leur armée, à l'aune des progrès technologiques et de la guerre électronique, et d'en tirer toutes les conséquences (en tout cas on peut le supposer).
 
Si l'on regarde dans le détail, les armées américaines projetées sur les conflits extérieurs sont conçues pour raser un pays grâce à l'aviation après avoir écrasé ses défenses par un tir nourri de missiles. Suivent ensuite les troupes au sol pour passer le balai. Nulle part on ne trouve dans cette armada des vaisseaux destinés à se défendre ou à contre-attaquer face à une armée susceptible de causer des dégâts, ou de seulement répondre à une attaque ! Le requin ne songe pas à se défendre, car il n'a pas de prédateur.
 
Mais les Russes auront aussi sans doute tiré profit de l'épisode de la guerre des Malouines, durant laquelle les Argentins, dont l'armée était faible comparée à celle des Anglais, (guerre qu'ils ont d'ailleurs perdue contre les Anglais), avaient néanmoins envoyé par le fond un croiseur de sa gracieuse majesté à l'aide d'un simple missile Exocet français.
 
Si on regarde ce qui se passe en Syrie, on peut observer que la marine russe présente, et le matériel militaire fourni par les Russes aux Syriens, a été conçu spécifiquement, et ce depuis longtemps, pour contrer spécifiquement les armes américaines, et couler les orgueilleux porte-avions et autres destroyers de l'US Navy. L'armée américaine est une armée impériale d'agression et de destruction d'un pays, l'armée russe est une armée défensive destinée à détruire la puissance américaine. C'est beaucoup moins onéreux, tout en étant potentiellement très dangereux pour celui qui voudrait s'aventurer à ne pas la prendre en considération.
 
Les Américains, ivres de victoires faciles (qui se transforment en défaites sur le long terme mais c'est une autre histoire), se sont endormis sur leurs lauriers, convaincus de leur invincibilité. Les dieux aveuglent ceux qu'ils veulent perdre disaient les Grecs.
 
Mais depuis que les Américains veulent écraser la Syrie, ils ont un problème : ils n'arrivent pas à localiser les radars syriens, dont la destruction est le préalable à l'attaque. Une fois l'ennemi rendu aveugle, comme en Irak, la messe est dite. Mais cette fois il y a un os. Et il est fort probable qu'ayant eu tout le temps d'anticiper la répétition d'un scénario bien huilé, l'armée syrienne ait confié le soin aux Iraniens et aux Russes d'être ses yeux et ses oreilles. 
 
On en a eu la confirmation avec l'affaire des deux missiles tirés en Méditerranée par les Américains, qui avaient précisément comme objectif de tester les radars dont pouvait disposer la Syrie. Ce sont les Russes qui ont signalé l'incident. Tout est dit. Ainsi, difficile de commencer par bombarder une base militaire russe, ou même iranienne, avant d'attaquer la Syrie. Dès lors, même face à un adversaire plus faible, l'impossibilité d'aveugler l'ennemi rend une attaque beaucoup plus dangereuse...
 
Mais tout cela ne serait rien si les Syriens n'étaient équipés du système de défense aérienne russe S300, puis sans doute bientôt du S500, système de défense aérienne réputé le plus avancé dans le monde, constitué de missiles hypersoniques capables de prendre en charge 72 objectifs en mouvement simultanément, qu'il s'agisse d'avions ou de missiles.
 
Les Syriens sont également équipés des missiles Iskander, conçus pour détruire des batteries de missiles anti-missiles comme celles qui défendent Israël.
 
Ils sont également équipés des missiles Yakhont, également considérés comme le top de la technologie mondiale dans ce domaine, missiles hypersoniques capables d'envoyer un navire de guerre par le fond, avec une portée de 170km.
 
Ils sont également équipés des torpilles hyper-véloces, etc. Rien dans l'armada américaine n'est prévu pour arrêter ce type de missiles.
 
Mais comme la portée de ces missiles pouvait paraître insuffisante dans le contexte, les Russes ont dépêché en Méditerranée le Mskva, un vaisseau lance-missile (surnommé « tueur de porte-avions », ce qui en dit long sur sa raison d'être), équipé de 16 tubes et de missiles anti-navires d'une portée de 700km. Ainsi, aucun navire américain ne peut s'approcher de la Syrie suffisamment pour pouvoir l'attaquer sans risquer d'être coulé en l'espace de quelques minutes.
 
Pour ces missiles hypersoniques qui croisent à plus de 4000km/h, sans parade connue, l'orgueilleuse flotte américaine sur la Méditerranée n'est qu'un tas de grosses citrouilles sur un stand de tir.
 
Et on peut imaginer l'hilarité générale que susciterait un scénario dans lequel la flotte américaine (ou même une partie de celle-ci) serait envoyée par le fond avec ses avions, missiles et équipages, avant d'avoir pu tirer un obus. Nul doute que tous ceux qui ont des bonnes raisons de détester la politique impériale américaine depuis des dizaines d'années (ça fait du monde) tresseraient des couronnes à AssadPoutine et même à l'Iran et au Hezbollah.
 
Quoi qu'il puisse arriver maintenant, la Méditerranée est devenue un piège mortel pour la flotte américaine, qui ne vaut sans doute guère plus maintenant, à l'aune de la nouvelle donne des missiles russes, que son poids en kilos de ferraille. Même Israël, voisin de la Syrie et détenteur d'ogives nucléaires, ne peut plus guère plastronner, car pour être crédible dans la menace, il faut encore être capable de lancer ses missiles ou d'envoyer ses avions jusqu'à la cible, or, rien ne dit que ce soit encore le cas.
 
On peut donc comprendre l'embarras d'Obama... Avant même que le premier missile soit tiré, la situation est donc déjà bien compromise pour les USA, et les Anglais, toujours pressés d'en découdre habituellement, sont déjà sortis du jeu. Ainsi, la reculade d'Obama, et la manoeuvre dilatoire qui consiste à faire voter le congrès, masque de façon de plus en plus évidente une défaite en rase-campagne, une fin de partie comme aux échecs, la spécialité des Russes (j'ai écrit cet article il y a déjà quelques jours, les Russes ont de plus l'amabilité de donner à Obama une occasion de sauver la face avec l'histoire de la récupération des armes chimiques syriennes)
 
Quoi qu'il en soit les Américains ont déjà perdu. S'ils renoncent à leur guerre le monde entier comprendra qu'ils sont déchus de leur statut de super-puissance unique. Les Américains n'ont pas d'amis, ils n'ont que des vassaux. S'ils reculent devant l'écrasement de la Syrie, ceux qui auparavant les craignaient n'auront plus que du mépris pour eux. Si la Russie redevient une alternative à la domination américaine (quelles que soient par ailleurs les préoccupations stratégiques ou les intentions de la Russie dans ce domaine), il ne va plus être possible pour les Américains de régner par la menace et la destruction sur le monde.
 
Forts de ce constat, si les Américains y vont malgré tout, ils risquent une défaite humiliante et même l'écrasement de leur flotte en Méditerranée, sans même parler des attaques dont leurs bases militaires pourraient faire l'objet dans l'ensemble de la région. C'est également prendre le risque de l'annihilation pure et simple de l'état d'Israël, qui serait en cas d'attaque la première cible de la Syrie, mais aussi du Hezbollah et de l'Iran. 
 
Iran qu'on nous caricature à l'envi comme un pays arriéré, mais qui a récemment détourné et capturé (pas abattu, capturé, ce qui veut dire qu'ils en ont pris le contrôle) un des drones « furtifs » les plus perfectionnés, orgueil de l'armée américaine, ce qui montre que les Perses, habitués depuis longtemps à ne compter que sur leurs propres technologies, peuvent également receler des capacités militaires surprenantes, de nature peut-être à transformer une victoire présumée facile en désastre.
 
Y aller c'est enfin le risque d'une 3ème guerre mondiale, dont personne ne peut présager du résultat. Le plus probable étant que cette guerre n'aura pas lieu, et que cette reculade d'Obama deviendra le symbole de la chute finale des Etats-Unis. Le moment où ils mirent un genou à terre.
 
Pour rester aux commandes de l'empire, Obama et ceux qui lui donnent des ordres étaient condamnés à semer le chaos sur la terre pour alimenter la gigantesque pyramide de Ponzi que représente leur économie en permanence au bord de l'implosion, et de trouver des monceaux d'argent frais, que celui-ci provienne de la bourse, de la vente d'armes, du pétrole ou de la drogue. Tout faisait ventre pour ce Moloch monstrueux qui avait pour ambition de dévorer la terre.
 
Mais on découvre avec Obama que les hommes politiques, à force de trahir tout le monde, peuvent aussi trahir finalement ceux qui les ont financé, en prenant pour une fois (par hasard ?) des décisions qui vont dans le sens du bien public, même si ces décisions, ou ces non-décisions qui font tout de même acte de décision, entraînent la destruction du système dont ils sont aux commandes, comme jadis le fit Gorbatchev, déclenchant l'implosion de l'URSS devant le monde incrédule.
 
Il n'est qu'à voir l'effarement de BHL et consorts devant la tournure des évènements pour comprendre que l'histoire est probablement en train de prendre un virage que personne n'avait prévu, et qui nous éloigne pour bien longtemps de la menace d'une 3e guerre mondiale apocalyptique. Quand la poussière sera retombée sur cette histoire, on s'apercevra qu'Israël est un petit état entouré d'ennemis qui ne craignent plus la bombe atomique israélienne, et que les Américains n'ont plus les moyens de les sauver.
 
Par Christophe Certain


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Le-veilleur

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