Les scientifiques ont étudié les données issues de quinze tremblements de terre parmi les plus forts depuis l'année 2000 - d'une magnitude de huit environ. Il a été constaté que même à une distance de plusieurs milliers de kilomètres des épicentres, la croûte de la terre s'est trouvée décalée de quelques millimètres. Pour une utilisation domestique, ce n'est pas grave, mais pour des mesures très précises cela est très problématique.
Par exemple, dans le cas des satellites scientifiques : ils sont envoyés sur la mauvaise orbite à cause de ces erreurs, car leur position initiale a été modifiée. Une des méthodes permettant de prévoir un tremblement de terre est justement basée sur une mesure très précise de la distance entre les deux satellites. Celle-ci est modifiée lorsque des zones de perturbations gravitationnelles sont traversées, et il semble probable que ces zones se trouvent au même endroit que les failles des plaques tectoniques.
Les tremblements de terre déplacent la croûte terrestre verticalement. Les satellites GPS et GLONASS déterminent, non seulement, les positions géographiques mais aussi l'altitude. Par conséquent, en cas de tremblement de terre, le navigateur donnera des informations erronées sur le niveau des océans et la hauteur des monts. L'utilisation des ces données dans des calculs peut conduire à des conclusions erronées sur le réchauffement climatique.
Les Australiens proposent d'étudier ce phénomène de déformation des données par les tremblements de terre. Le directeur adjoint de l'Institut de physique de la Terre, Evgeny Rogozhine partage cette idée.
« Les forts tremblements de terre modifient significativement la surface de la Terre. Je pense que nous devons apporter des corrections se fondant sur les tremblements de terre qui ont eu lieu après l'installation des réseaux GPS et GLONASS. Vous avez un réseau, un tremblement de terre se produit, vous devez calculer la déformation consécutive de la surface de la terre et en tirer des conclusions. Sinon les mesures seront faussées. »
Ce problème est déjà partiellement résolu. C'est l'avis d'Andrew John de l'Académie russe d'aéronautique :
« Les forts tremblements de terre changent le champ gravitationnel de la Terre, et faussent ainsi les flux d'information par satellite sur une journée. Mais compte tenu du fait que, pour les systèmes GPS et GLONASS, de nombreuses stations de correction comparent le mouvement des satellites avec un modèle de données estimées, ces erreurs sont corrigées par le jour suivant. Ces erreurs sont introduites dans le nouveau modèle, comme un facteur de précision. »
Toutefois, pour les scientifiques à la recherche des changements millimétriques dans la croûte terrestre, la question demeure pertinente. Selon Andrew Ioannina, la résolution de ce problème repose sur les mathématiciens. Les modèles mathématiques des différents systèmes de satellites sont différents, mais les graphiques du Cadre international de référence terrestre sont les mêmes.
La prochaine étape sera donc de développer l'idée australienne d'une correction systématique du système terrestre en ajoutant les modifications causées par les tremblements de terre. Cette nécessité est liée au fait que là où se produisent les tremblements de terres, la couche terrestre s'est nettement déplacée. Après les tremblements qui se sont produits dans la mer d'Okhotsk, le 24 mai dernier, la carte du nord de Sakhaline était fausse de huit mètres. Et en 1988, lors du séisme dévastateur en Spitak (Arménie), le niveau de la région a baissé de près de deux mètres. ParBoris Pavlichtchev
Les scientifiques russes pénètrent dans le « coeur » de la Terre
Des physiciens russes ont découvert que les séismes, les éruptions volcaniques et autres processus sismiques dépendaient du comportement non seulement du manteau terrestre supérieur, comme on le croyait auparavant, mais aussi du manteau inférieur. La découverte débouche sur une nouvelle vision de la vie de la planète et de sa structure.
Les plaques tectoniques composant les continents et le fond de l'Océan mondial « voguent » sur la couche supérieure du manteau, la plus proche de la croûte terrestre. Les déplacements de ces plaques provoquent des séismes, des éruptions volcaniques, des tsunamis, etc. On croyait autrefois que seul le manteau supérieur, plus proche de la croûte, participait à ce mouvement, tandis que le manteau inférieur n'influait pas sur les processus sismiques. Maintenant il existe des raisons revoir ce point de vue.
Des chercheurs de l'Institut de cristallographie et de l'Institut d?études nucléaires de l'Académie des sciences de Russie dirigés par le professeur Igor Liouboutine ont découvert les conditions dans lesquelles la ferropériclase, l'un des principaux constituants du manteau inférieur terrestre composé d'atomes d'oxygène, de magnésium et de fer, recevait de nouvelles propriétés magnétiques : la conduction électrique et thermique.
Ainsi les propriétés d'une matière assez répandue changent de façon ininterrompue à une certaine profondeur dans les sous-sols de la Terre. Ce processus entraîne des changements des propriétés magnétiques du minérai, ceux de la conduction thermique et électrique et, bien sûr, de sa densité. Les métamorphoses de l'ensemble de ces caractéristiques conduisent d'ordinaire à des changements sismiques.
Ces données nouvelles apportent une certaine lumière sur plusieurs faits demeurant sans explication scientifique jusqu'à présent.
Les résultats obtenus lancent un défi aux théories existantes relatives à la structure de la Terre et permettent de voir plus en profondeur les processus se déroulant à l'intérieur de la planète. D'une part cela pose aux chercheurs une multitude de questions nouvelles. De l'autre, cela pousse à revoir les idées toute faites sur le manteau terrestre et la structure de la Terre en général.
Par Olga Sobolevskaïa, Rédaction en ligne
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Nous ne nous en allons pas du bon bord...
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