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lundi 24 décembre 2012

Interrogations sur l'avenir de l'équipe gouvernementale


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PARIS (REUTERS) - LA GESTION DU DOSSIER DE FLORANGE ET L'AFFAIRE CAHUZAC ALIMENTENT LES INTERROGATIONS DE LA PRESSE DOMINICALE SUR UN POSSIBLE REMANIEMENT EN 2013 POUR PERMETTRE AU GOUVERNEMENT FRANÇAIS D'AFFRONTER UNE NOUVELLE ANNÉE DE CRISE.

Le Journal du dimanche (JDD) estime ainsi que François Hollande n'aura d'autre choix que d'installer un "gouvernement de combat", resserré et plus uni.
"Le navire gouvernemental tangue dangereusement", écrit-il. "Et on voit mal comment cette équipe, à la fois pléthorique et dont plusieurs membres sont fragilisés, va pouvoir affronter l'hypercrise annoncée en 2013 par tous les experts économiques."
Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius conseille dans le JDD au Premier ministre Jean-Marc Ayrault de "corriger les choses", même s'il pense que "des choses sont très bien faites, d'autres moins bien".
"Ce qui est désolant dans l'affaire de Florange, c'est qu'on a obtenu un résultat correct, le maintien des emplois, mais comme cela a été mal goupillé, les gens ont l'impression qu'il y avait une solution qui aurait tout réglé et c'était faux", dit-il.
Jérôme Cahuzac, qui a mis en musique la rigueur de gauche avec détermination, apparaît comme le ministre le plus fragilisé, avec Pierre Moscovici (Economie) et Christiane Taubira (Justice), estime l'hebdomadaire.
Le Parisien Dimanche se penche plus particulièrement sur la situation du ministre du Budget après les révélations du site d'information Mediapart.
"La pression croît jour après jour sur les épaules de Jérôme Cahuzac et la rumeur commence à courir d'un éventuel remaniement", écrit-il.
"UNE PIÈCE ESSENTIELLE"
Le ministre du Budget est actuellement l'un des hommes-clés de Jean-Marc Ayrault, qui lui a renouvelé sa confiance.
Le 6 décembre, Mediapart a diffusé une bande sonore dans laquelle un homme présenté comme le ministre du Budget parle de son compte en banque en Suisse.
Détenir un compte en Suisse peut s'avérer politiquement sensible, surtout pour un ministre de gauche chargé, notamment, de traquer l'évasion fiscale.
Devant l'Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac a démenti catégoriquement avoir jamais possédé un compte dans ce pays.
Après s'y être refusé, il a finalement annoncé le 19 décembre avoir demandé à la banque suisse UBS de dire si oui on non il a détenu un compte au sein de cet établissement afin de "clouer définitivement le bec" à ses accusateurs.
Son entourage et plusieurs médias ont mis en doute l'authenticité de l'enregistrement diffusé par Mediapart.
Mais son auteur, l'avocat et membre de l'UMP Michel Gonelle, auquel Jérôme Cahuzac avait ravi en 2001 la mairie de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), a contacté l'Elysée pour certifier son authenticité.
Michel Gonelle s'est vu conseiller, "s'il a des éléments tangibles, de les remettre à la justice, car c'est à la justice de faire son travail", a précisé vendredi la présidence.
Contacté le même jour par Reuters, Jérôme Cahuzac n'a pas souhaité commenter la démarche de son ancien adversaire.
BRUGUIÈRE A EU L'ENREGISTREMENT
Dans Le Parisien, Michel Gonelle dit tenir une copie de l'enregistrement à la disposition de la justice, tout en précisant qu'il espérait que sa démarche auprès de l'Elysée "resterait confidentielle." Il précise avoir envoyé par le passé une autre copie du CD-ROM à un haut magistrat, qui ne la lui aurait jamais restituée.
Interrogé par Paris-Match, le juge Jean-Louis Bruguière déclare que Michel Gonelle lui a remis une copie d'un enregistrement lorsque le magistrat s'est présenté pour l'UMP contre Jérôme Cahuzac aux législatives de 2007.
"Je pense aujourd'hui qu'il s'agit de l'enregistrement diffusé par Mediapart, mais je ne peux le certifier car je n'ai jamais écouté le contenu du support audio que Michel Gonelle m'a remis en 2007. Je ne l'ai ni utilisé, ni conservé considérant ce type de procédé douteux, contestable, non éthique", dit-il dans cet entretien diffusé sur le site de l'hebdomadaire.
Parallèlement, Mediapart affirme que des vérifications fiscales approfondies sont en cours sur le patrimoine du ministre, ses déclarations au titre de l'impôt sur la fortune (ISF) laissant apparaître des anomalies.
Samedi soir, la Direction générale des Finances publiques (DGFIP) a indiqué que l'ensemble des membres du gouvernement faisaient l'objet d'un examen de routine, mais qu'il n'y avait pas de contrôle spécifique visant Jérôme Cahuzac.
Mediapart maintient ses informations, soulignant que le ministre lui-même lui avait dit lors d'un entretien enregistré que le contrôle de routine visant les ministres était terminé.
Le site précise que l'expert-comptable de Jérôme Cahuzac a été convoqué le 19 décembre à la Direction générale des finances publiques pour s'y voir notifier les observations des responsables du service sur la déclaration ISF du ministre.
Gérard Bon, édité par Jean-Stéphane Brosse
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